Dessinateur de presse puis journaliste (fondateur de Hara-Kiri en 1968 , devenu Charlie Hebdo en 1969) et romancier, François Cavanna est décédé mercredi 29 janvier au soir à l’âge de 90 ans à l’hôpital Henri Mondor de Créteil. Né en février 1923 d’un père italien issu d’Emilie Romagne et une mère nivernaise, François Cavanna a passé toute son enfance à Nogent-sur-Marne,
habitant à côté de l’actuelle librairie Agora, dans un quartier à l’époque fréquenté par une importante communauté italienne venue d’Emilie Romagne et plus particulièrement de la commune de Bettola, jumelée avec Nogent-sur-Marne depuis vingt ans. Avant d’entamer sa carrière d’écrivain, il avait été employé de Poste et envoyé en Allemagne au STO (service de travail obligatoire) pendant la seconde guerre mondiale.
Enfant, c’est à la bibliothèque municipale de Nogent que François Cavanna a découvert les livres et les a dévorés, lui rendant hommage quelques années plus tard dans son livre autobiographique Les Ritals, dans lequel il racontait son enfance d’émigré italien à Nogent, son père sur les chantiers, sa mère rêvant pour lui d’une bonne éducation, les quatre cent coups avec ses copains et le Nogent du début vingtième. En 2009, c’est la bibliothèque qui lui avait rendu hommage à son tour en se rebaptisant à son nom et en lui consacrant une importante rétrospective avec le musée et les archives, associée à un numéro spécial de Charlie Hebdo (Cavanna raconte Cavanna). L’artiste s’était à cette occasion rendu à une lecture publique de ses textes.
Atteint de la maladie de Parkinson, il avait publié un livre de souvenirs, Lune de miel, début 2011.
A Nogent, François Cavanna a également donné son nom à l’EREA (Etablissement régional d’enseignement adapté).
Hommages
“Au-delà des positions « de justicier » avant l’heure, il restera pour moi le grand défenseur des valeurs républicaines et de la langue française.(…) Nogent gardera dans son cœur ce petit Italien devenu notre fierté par son parcours atypique mais ô combien riche et humaniste. François Cavanna, un grand Monsieur qui a servi d’exemple aux Nogentais, et aux Français, issus de l’immigration. A Nogent, nous sommes tristes, il nous manque déjà !“, a réagi le maire de la ville Jacques J-P Martin, dans un communiqué. Le Parti socialiste de Nogent a également réagi par la voix de son chef de file Nicolas Leblanc : “Les Nogentais que nous sommes ont l’impression d’avoir perdu un ami. Ses mots, ses coups de gueule , ses excès, son humour, tout ce qui faisait qu’il ne laissait pas indifférent vont nous manquer. Avec ses copains de Charlie hebdo et de Hara Kiri, il a apporté par l’humour, parfois, souvent, outrancier, des espaces de transgression qui ont nourri la démocratie.” Le président du Conseil général du Val de Marne, Christian Favier, a salué l’artiste. “Son humour, ses coups de gueule et son humanité vont beaucoup nous manquer. C’est pour sa ville de Nogent-sur-Marne et pour le Val-de-Marne une très grande perte. Restent une longue vie bien remplie, une œuvre marquante et le souvenir d’une moustache d’où sont sortis tant de beaux mots.” Depuis l’annonce de son décès, les hommages se multiplient, jusqu’au président de la République, François Hollande : “Avec François Cavanna disparaît un écrivain qui a fait de la liberté son inspiration et de l’engagement son style. (…) Son nom restera aussi indissolublement lié au lancement d’Hara Kiri, qui par son impertinence et ses provocations a secoué la société française.”
La ville de Nogent organisera un hommage culturel à l’artiste à une date qui sera définie ultérieurement a indiqué le maire.
suite…
*notez que la statue existante est sensée représenter une “plumassière” et ne prétend pas incarner les italiens de Nogent.
à 17 MFG: je n’ai pas été assez clair, il était question d’une éventuelle statue de Cavanna, qui serait plus représentative des italiens de Nogent* [quoique italien qu’à 50%] et à qui on mettrait une plume dans la main, et pas ailleurs, pour écrire, lui et non la Bruni, l’histoire des “plumassières”.
*notez que la statue existante est sensée représentée
Le S T O créé en mars 1943 , ne concernait que les jeunes gens (et jeunes filles …) nés en 1920,21,22. CAVANNA n’était pas concerné par cette mesure.S’il a été raflé par les Allemands,c’était pour une autre mesure ,soit la” relève “,soit les “volontaires” désignés par leurs entreprises
@16 Des Mangeaison
“Les plumassières”, ouvrières d’usine, il y a peu de chance que Carla Bruni, grande bourgeoise, s’intéresse à leur histoire.
à 15 > Sûrement, mais pas des “plumassières” – à moins de lui mettre une plume dans…la main pour écrire leur histoire.
@11 NogentLiberte
La statue de Cavanna serait certainement plus représentative des Italiens de Nogent que celle de Carla Bruni.
Difficile de faire pire en terme de politique culturelle que l’équipe actuelle ! Il suffit de comparer avec ce qui se passe au Perreux ou à Fontenay…
On commencera par modifier la musique d’attente de la Mairie 🙂
Question hara-kiri (donc bête et méchante) !!! Quelle politique culturelle pour la ville pour les 6 prochaines années ? Surprenez moi Mesdames et Messieurs les candidats !
Tiens, peut-être que JJPM envisage de lui dresser une statue ???
Cavanna n’a pas eu de peine à s’intégrer, il était français par sa mère.
Pour certains, le déterminant vient de la mère (on est juif par sa mère)
– Depuis la Gaule et Rome, les échanges sont nombreux entre l’Italie et la France. Il y a du sang de la botte dans l’hexagone et inversement.La France et l’Italie sont deux sœurs latines, traiter un italien de “sale rital” ou de “macaroni” ce n’est pas du racisme, c’est de la xénophobie ou de la connerie ou les deux.
Avant le bouquin il y avait “sale rital”
Après le bouquin c’est devenu “rital”
Maintenant pouvons nous voire disparaître ce mot injurieux pour toute une génération d’immigré qui en as bavé.
Merci Cavanna d’avoir jeté le titre de ton bouquin à la face de tous les racistes.
salut l’artiste, ma prime jeunesse fut trés influencé par cavanna et son hara-kiri!
Salut l’artiste, en te lisant, j’ai connu Nogent avant même d’y habiter… Tu m’as fait vivre dans un bon bouquin.
Chapeau bas pour ta verve, je parcoure ma bibliothèque afin d’adoucir ta perte avec tes écrits.
Merci pour tout, Alain
@5 LECHAT
François Cavanna n’a pas pu régler ses comptes avec sa maladie de Parkinson cette “salope infâme” comme il disait.
François Cavanna aurait eu 91 ans le mois prochain. Reste sa gloire.
P….. Cavanna pourquoi t’es parti!
Une part d’humanité part avec toi.
Addio
Monsieur Cavanna, un rital à la valeur inaltérable, à la fois caustique et humain qui a fait admirablement le lien entre le pays et les générations pour notre plus grand bonheur.
Il a su se glisser dans quelques valeurs actuelles : la bonne humeur, la dérision, l’humour, l’interrogation sur soi-même et sur notre destinée, la curiosité aux autres face à l’insondable mystère de la connerie.
Merci encore Monsieur Cavanna pour votre simplicité, votre vivacité et votre ouverture aux autres.
J’ai eu beaucoup de plaisir à faire votre connaissance en faisant dédicacer, le 6 décembre 2008, à la bibliothèque Cavanna de Nogent, votre brochure Charlie Hebdo hors série Cavanna raconte Cavanna.
Bravo l’artiste et au revoir. Vous nous manquez déjà et nous sommes tristes.
Vous relirez avec attention ce papier de François Cavanna.
http://www.charliehebdo.fr/news/Cavanna-debaptise-le-college-cavanna-356.html
et ce papier de Nogent Citoyen
http://www.nogent-citoyen.com/lerea-cavanna-de-nogent-sur-marne-en-pleine-polemique-30/03/2011.html
Pour le reste, il n’y a pas de place pour la récupération politique.
Le maire sortant a-t-il seulement une fois ouvert le magazine Hara Kiri ou lu les histoires du professeur Choron ? Je l’invite à le faire dés qu’il aura un peu de temps libre…
JJPM, fan du fondateur de Charlie Hebdo, encore une preuve de plus de son sens de l’humour.
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