Vaste chantier que celui dans lequel se sont lancées les universités de l’UPEC (Paris-Est Créteil) et de l’UPEM (Marne-la-Vallée) qui ont entériné la possibilité d’une fusion en février dernier. Avant un nouveau vote fin juin qui décider ou non de poursuivre ce processus, elles dont deux mois pour convaincre enseignants et élèves inquiets pour l’emploi et l’offre de formation. Une réunion se tenait à ce sujet ce mardi 29 avril à l’Upec.
Entamé depuis l’été dernier, le projet veut hisser la nouvelle université Paris-Est dans le peloton des plus grosses universités de France. “On passe de 30 000 à 40 000 élèves soit une augmentation d’un tiers des effectifs. Cela nous rapprocherait de la taille des universités nationales et internationales pluridisciplinaires, et nous permettrait d’avoir un poids plus important” motive Didier Nicolle, vice-président stratégie et développement de l’UPEC. Le projet s’inscrit également dans la logique du futur grand Paris, qui s’accompagnera d’un développement des transports, et de la création de la future université de Paris Saclay. “On veut conduire un pôle universitaire dans cet ensemble” résume Didier Nicolle. La fusion comprend aussi un volet économique avec une mutualisation des services et une démarche d’autofinancement des deux universités.
Pour l’instant, les deux établissements tâtent le terrain. Espace de contribution au projet sur Internet, réunions-débats, visites dans d’autres universités fusionnées (Aix-Marseille, Université de Lorraine, Université de Bordeaux)… le programme est chargé jusqu’au 27 juin, date à laquelle seront votés en Conseil d’administration le principe, les modalités, le calendrier et les étapes de mise en place de ces regroupements.
Pour l’instant, enseignants et étudiants sont plutôt méfiants. “Si il y a une fusion des deux universités, à moyens constants, cela veut dire des suppressions de postes et des mutations”, s’inquiète un documentaliste de l’université de Créteil. “Les deux problèmes de la fusion, ce sont le regroupement des services qui s’accompagne d’une réduction du personnel, et le recul de la démocratie car il n’y aura plus qu’un seul conseil d’administration” explique pour sa part Gerard Tollet, secrétaire FSU et enseignant à l’IUT de Créteil. “C’est également préjudiciable pour les élèves car avec la baisse des moyens, le nombre d’heures de cours va diminuer. Nous avons organisé des assemblées générales de personnel et une pétition circule en ce moment parmi les enseignants. Nous voulons étudier d’autres possibilités que la fusion“, poursuit le délégué syndical.“Nous sommes dans un partenariat avec l’UPEM depuis 7 ans, désormais il faut avancer et cela passera par la fusion des deux universités“, argumente Didier Nicolle.
Du côté des étudiants, on s’inquiète de l’offre de formation, ainsi que du temps de transport entre les deux universités, situées dans deux départements différents. “Des élèves de master sont obligés de prendre un pass Navigo de cinq zones pour aller en cours“, relève un élève de l’Unef, syndicat étudiant. Un problème géographique sur lequel les universités prévoient de plancher pour la suite.
Reste aussi à régler la question de localisation de la présidence, en cas d’une possible fusion. “C’est une question importante qui sera approfondie dans la suite des discussions avec l’UPEM, en concertation avec les collectivités“, se projette Didier Nicolle.
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