Unité de recherche du CNRS basée à Villejuif, le Cermes3 étudie l’évolution des rapports entre médecine, science, santé, santé mentale et société. Une recherche qui se veut force de proposition, comme l’ont expliqué ses responsables à la secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et la recherche, Geneviève Fioraso, à l’occasion de sa venue en compagnie du président du CNRS, Alain Fuchs, ce mardi 18 avril.
“Le projet scientifique du centre est l’analyse et la compréhension des transformations contemporaines dans le système de santé“, résume Jean-Paul Gaudillière, directeur de cette unité de recherche. “L’interdisciplinarité signifie la mise à l’épreuve du quotidien, car nos recherches sont ancrées dans des problématiques actuelles” ajoute Martine Bungener, économiste, sociologue et directrice adjointe du Cermes 3. Les exemples concrets ne manquent pas, comme celui soulevé par Pierre-Henri Castel, philosophe, psychanalyste et directeur de recherche au Cermes 3 : “Les Français sont réputés pour être les champions des antidépresseurs, mais en réalité ils ne prennent qu’une petite part des pilules qui leurs sont prescrites. Cette perte représente un coût énorme pour la Sécurité Sociale“, pose le chercheur qui plaide au passage la cause de la psychothérapie.
Sur les deux sites du Cermes 3, à Villejuif et à l’Université de Paris-Descartes, se croisent sociologues, historiens, économistes et anthropologues. Au total, ils sont une centaine de personnes, ingénieurs, techniciens, chercheurs ou doctorants, rassemblés en deux équipes de travail ‘Entre médecine, santé et société : Innover, responsabiliser, réguler’ et ‘Santé mentale et sciences sociales’.
Quel poids de la recherche publique face à Google ou la fondation Bill Gates ?
Venue visiter cette unité de recherche qui s’est vue confortée dans sa mission, renouvelée pour quatre ans en janvier 2014, la secrétaire d’Etat n’a pas manqué de rappeler aux chercheurs que le budget de la Mission interministérielle pour la Recherche et l’Enseignement supérieur (Mires) avait été préservé et même révisé à la hausse, qui dépasse pour la première fois en 2014 les 26 milliards d’euros. Geneviève Fioraso a toutefois ajouté être consciente des enjeux de la recherche publique face à la concurrence de géants privés. “La Fondation Bill Gates, qui œuvre pour la santé et l’éducation à travers le monde, a bien plus de moyens et de pouvoir que l’action cumulée des Etats européens grâce à un système d’autofinancement et de réinvestissement des fonds“, constate la ministre. Et de prolonger le parallèle avec la gestion des données face à des géants comme Google.
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