Suite à la tribune de Jean-Luc Laurent, député-maire MRC du Kremlin-Bicêtre, pour défendre la réouverture du débat sur le gaz de schiste pour réduire la dépendance énergétique de la France vis-à-vis de l’extérieur, les deux conseillers généraux écologistes du Val de Marne, Jacques Perreux et Daniel Breuiller, lui répondent.
“Le gaz de schiste est du méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO² et les études montrent des fuites de 3 à 9 % des installations pendant la courte vie du puits (un an à 5 au maximum) et surtout après. L’Agence Internationale de l’Energie elle-même convient qu’il faut laisser une partie des hydrocarbures sous terre si on ne veut pas accentuer le dérèglement climatique. En matière de dépendance, pour produire ne serait-ce que le quart de notre consommation annuelle, des dizaines de milliers de puits seraient nécessaires – il y a plus de 600 000 puits aux USA, et les études sur une décennie ont montré la création de moins de 2 emplois par puits. Mais la densité de 3 à 4 habitants/km² dans la plupart des régions américaines concernées n’a rien à voir avec celle de plus de 110 habitants/km² de notre beau pays, voire au-delà plus proche de 200 habitants/km² en Île-de-France, et l’impact des pollutions éventuelles de l’air, du sol et de l’eau auraient des conséquences dramatiques sur la santé des franciliens – les études montrent une augmentation des maladies respiratoires mais aussi des cancers à proximité des puits“, détaillent le conseiller d’opposition de Vitry-sur-Seine et le maire d’Arcueil, ajoutant que la production serait trop marginale pour influer sur les prix du gaz.
“Par ailleurs, les « schistes » du bassin parisien ne renferment pas de gaz. Dans la continuité de l’exploitation pétrolière conventionnelle à l’oeuvre en Seine & Marne depuis 40 ans, qui produit tout juste 1 % de notre consommation actuelle, c’est du pétrole qu’on pourrait y trouver – et les arguments ci-dessus sont d’autant plus justes : le prix du pétrole est un prix mondial”, ajoutent les deux élus qui rappellent qu’à l’exception des trois députés MRC, toute la gauche a voté la loi de transition énergétique pour sortir des énergies carbonées, et qu’au sein du Conseil général, “les conseillers généraux de tous bords ont réaffirmé leur opposition au principe de la fracturation hydraulique nécessaire au forage de gaz et huile de schiste“. (voir article à ce sujet)
Voir leur réaction complète en commentaire de la tribune de Jean-Luc Laurent.
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