Partage des tâches à la maison, considération au travail, remarques ou regards lourdingues, des passantes de Créteil témoignent de leur quotidien de femme en cette veille du 8 mars, Journée mondiale de la femme.
Tatiana, 22 ans, Agathe, 23 ans et Bérengère, 23 ans, étudiantes en droit
Question de génération
Bérengère : “Vis à vis des emplois, il y a quand même une petite différence par rapport aux hommes. Au niveau des salaires par exemple, ce n’est pas équitable. Le droit est un milieu masculin, on le voit dans les sondages et les statistiques, mais aussi en regardant autour de nous : les chefs de cabinet ou encore les professeurs sont majoritairement des hommes.”
Agathe : “Un été, j’ai travaillé à l’hôpital en tant qu’aide-soignante et je me suis rendue compte que les médecins hommes étaient encore plus machos qu’en droit, ils passaient leurs temps à faire des remarques sur l’incompétence des femmes.”
Bérengère : “Je suis en couple, et, à la maison, il en fait plus que moi. C’est terminé la femme qui fait la lessive, nous on essaie de répartir. C’est différent pour mes parents, c’est plutôt le père bricolo et la femme au ménage.”
Eva, 20 ans et Véronique, 29 ans, hôtesses de caisse
Marre d’être draguée au boulot
Éva : “La journée de la femme je ne vois pas trop l’intérêt, ni à quoi ça peut servir. Pour nous ça ne change rien : on doit quand même faire le ménage, s’occuper des enfants…”
Véronique : “En France, c’est encore difficile d’être une femme. Au travail par exemple, les clients nous agressent plus facilement que si c’est un homme qui est derrière la caisse. Et puis, on se fait draguer. Hier, on m’a demandé trois fois mon numéro de téléphone. C’est lourd parce que moi je suis là pour bosser ! Il y a autre chose que je n’aime pas, ce sont les regards dans la rue, les sifflements… ”
Maïder, 34 ans et Thémis, 31 ans, jardinières
“Quand il faut bricoler, je lui dis que c’est un truc d’homme”
Maïder : “Ça nous arrive d’avoir des remarques sexistes au travail mais c’est fait avec humour, on ne le prend pas mal. Et on n’hésite pas à leur dire qu’ils ne sont rien sans nous ! A la maison, c’est cinquante-cinquante, mais quand je rappelle à mon compagnon qu’il doit participer aux tâches ménagère, ça le fait rire car quand il faut bricoler je lui dis que c’est un truc d’homme.”
Thémis : “A la maison c’est moi qui fais tout, par obligation… c’est une question d’éducation, pour sa mère c’est normal que ce soit la femme qui s’occupe de tout, même si elle a un travail.”
Pascale, 55 ans, expert technique à la CPAM
Tout va bien sauf en cuisine…
“La journée de la femme c’est surtout un symbole. Aujourd’hui en France ce n’est pas si difficile d’être une femme. En tout cas, dans ma profession je n’ai jamais ressenti de difficultés. Dans ma vie de couple c’est surtout moi qui fais les tâches ménagères ou la cuisine. Mon compagnon participe, mais pour lui, faire à manger c’est sortir deux tranches de jambon du frigo.”
Frédérique, 54 ans, agent administratif
L’équilibre
“Être femme n’a jamais vraiment été une difficulté pour moi, j’ai la vie que je voulais. J’ai la chance aussi de travailler dans une structure majoritairement féminine donc ça ne m’a jamais posé problème dans ma carrière, même en terme de maternité puisque j’ai eu mes enfants avant de commencer à travailler. A la maison, il y a une répartition des tâches équitable qui nous convient à tous les deux.”
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