(Mise à jour du 29 avril : 82 000 personnes ont signé la pétition) L’affaire Laguiole n’a pas fini de faire vibrer le terroir. La PME de Saint-Maur-des-Fossés Laguiole Licences SAS, qui a eu l’idée fructueuse de déposer la marque pour décliner le prestige du célèbre couteau au blason abeille dans une flopée de produits dérivés, vient à nouveau de gagner en justice contre le petit village de Laguiole début avril.
Le bourg, révolté de ne plus pouvoir utiliser son propre nom pour promouvoir les produits et services de ses entreprises locales, avait déjà perdu en première instance en septembre 2012. Voir l’article détaillé de l’époque sur ce dossier. Précisément, les couteaux Laguiole peuvent être appelés comme tels par tous leurs fabricants, le terme étant devenu générique compte-tenu du nombre d’entreprises se revendiquant spécialistes de ce produit avant que la marque n’ait été déposée. Le fromage de Laguiole bénéficie pour sa part de l’AOC en raison de son origine géographique. Pour tous les autres produits (arts de la table, accessoires, stylos..) pour lesquels l’entreprise saint-maurienne a déposé la marque, les autres entreprises, même issues de Laguiole, n’ont pas le droit de se prévaloir du nom.
Sur place, c’est la consternation. En difficulté financière suite à ces recours juridiques sans succès, la commune, qui doit quelques 130 000 euros à l’entreprise val de marnaise, a décidé de poursuivre la bataille en mobilisant l’opinion publique. Son maire, Vincent Alazard, a écrit à François Hollande tandis que Benjamin de Lassagne, fils d’Émile de Lassagne, à l’origine de l’AOC Laguiole (pour le fromage uniquement…), a lancé une pétition sur Internet “pour le rétablissement de l’intégralité des droits et usages liés au patrimoine historique et économique de la commune de Laguiole.” Le résultats est au rendez-vous, et de manière fulgurante : la pétition lancée il n’y a même pas dix jours a déjà récolté près de 34 000 signatures, en date du 27 avril 22h30, sur un objectif de 35 000!
Quelqu’un aurait-il la gentillesse de m’indiquer l’adresse net de cette pétition que je m’empresserai de signer, il mettre fin à ces singeries de prétoires aussi vite que possible, Laguiole c’est Laguiole point … même si le Maire a fait des erreurs qu’importe : tout village de France doit pouvoir disposer de son nom qui représente son passé, ses traditions, et ses savoirs…!
Le résultats de ces magouilles mercantiles c’es que les gens se détourneront de plus en plus de la marque et que les braves couteliers de Laguiole perdront leurs clients chassés par l’amalgame…avec les produits de très mauvaise qualité fabriqués en Asie…! C’est du torpillage pur et simple de produits de notre terroir..!
Puisque nous sommes tous du même avis sur cette supercherie, signons et faisons signer la petition. !!! A nos claviers!
“En 1997, la justice avait donné raison au village en condamnant Gilbert Szajner pour contrefaçon. Mais, deux ans plus tard, la cour d’appel avait infirmé cette décision au motif que le terme “Laguiole” était devenu “générique” pour désigner une certaine forme de couteaux.” Comment un nom de ville peut devenir un générique.
Cette “justice” n’est qu’une justice au service de la préservation des profits sans scrupule.
Surprise par ce que je peux lire ici!
savez vous que les coutelleries de Laguiole génère de nombreux emplois… Comment peux t on accepter qu’ une image de marque construite pendant 100ans par des hommes et des femmes qui ont aimé et exercé leur profession avec passion soit ainsi spolié! Oui spolié car c est le mot ! Que faisons du savoir faire français ! A quoi sert de créer des labels si c est pour promouvoir des produits chinois … Certes la Justice est sacrée mais doit on pour autant laisser faire ces aberrations… Et si l’affaire est définitivement perdue au moins que les textes évoluent pour éviter que telles situations se produisent!
une affaire bien regrettable pour notre terroir, des artisans et un savoir faire reniés ..
Je suis assez d’accord sur le fait qu’il soit scandaleux de pouvoir s’approprier un nom de localité ou autre vocable traditionnel.
Je souhaite évoquer le cas du brevet de riz Basmati, par lequel une société Texane pouvait nuire gravement aux paysans Indiens et Pakistanais qui cultivent et élèvent ce riz depuis des siècles. Une manipulation perverse qui a bien failli aboutir, mais pour laquelle nous n’étions pas nombreux à s’émouvoir en France.
Ce sont finalement des autorités Américaines (USPTO) qui ont mis le terme à la supercherie. J’avais alors promu les pétitions, mais parfaitement en connaissance du dossier.
Ça va faire bientôt 15 ans. Pour en savoir plus, commencer par :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Basmati
Mais quand même, je trouve très léger de promouvoir une grande pétition contre un arrêt de Cour d’Appel sans publier le dit arrêt de façon à ce que les pétitionnaires soient parfaitement informés de ce à quoi va servir leur signature.
C’est chelou, comme comportement. On finit par se demander qui manipule qui.
C’est parfaitement lisible par tous, un arrêt de Cour d’Appel.
Christian OUVRAY a vu juste. Je suis aveyronnais et désolé pour l’Aubrac où je passe mes vacances…. Mais je connais (un peu) le dossier de la marque Laguiole déposée il y a plus de 20 ans : la commune n’a alors rien fait pour protéger son nom ou pour promouvoir un label Laguiole. Elle a même refusé les offres de Gilbert SZAJNER, habitant Saint-Maur, titulaire de la marque déposée, faites au maire dès 1996 pour fixer à Laguiole le siège de plusieurs de ses sociétés avec création de 35 emplois. Le maire s’agite pour des raisons électorales et pour faire pardonner à la commune ses négligences antérieures, mais son échec devant le Cour d’Appel était couru d’avance. Les pétitions sont sympathiques mais n’y changeront rien. Il reste une solution qui est contenue dans l’adage : “Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès” …. qu’on peut aussi écrire : “Un bon arrangement vaut mieux qu’un mauvais procès”.
La personne qui a déposé cette marque, a juste flairé le bon filon.
On parle de morale, mais justement, c’est un ancien militaire qui a fait ça, vive le sens de la patrie (faire fabriquer en Chine), de la morale (usurper un nom), et du devoir !
De plus, lui et sa femme ont tenté de déposer les noms de Versailles, String, Piercing !
A un moment, les conneries faut les arrêter.
Et c’est dommage que la ville ne puisse plus utiliser son nom. Même aberrant comme situation, espérons que demain, personne ne dépose “Saint-Maur-des-fossés, ou Champigny” !
http://www.lepoint.fr/art-de-vivre/laguiole-a-couteaux-tires-23-04-2014-1815318_4.php
En plus le gars, fait fabriquer en Chine pour vendre dans le monde des produits nuls ! Bravo !
Ça réagit, c’est bien.
C’est une histoire de gras pognon, pas très reluisante.
S’il y a des couteaux Laguiole fabriqués en Asie, ce n’est pas par la société Val-de-Marnaise, puisque cette dernière n’est pas détentrice de droits pour la coutellerie.
Mais par exemple si vous voyez un briquet ou un stylo Laguiole, il est indubitablement fabriqué n’importe où, et bénéficie peut-être encore d’une estampille concédée par la société Val-de-Marnaise. Car je gage que tout le monde sera vite mis d’accord par des contrefacteurs qui vont inonder la planète de copies plus ou moins habilles.
En attendant, on peut aussi présenter la chose comme ça, et j’imagine que c’est l’interprétation des juges : un homme d’affaires a vu ce qu’il pourrait tirer du nom Laguiole, il a en toute légalité déposé le nom, il a fait tous les investissements nécessaires, et maintenant que son affaire marche, d’autres voudraient profiter de la manne alors qu’ils n’ont pour eux que le fait d’habiter Laguiole.
Donc pour la pétition, en ce qui me concerne et tant que l’on ne m’aura convaincu du contraire, je m’abstiens.
Abstenez vous également de vos commentaires!!! Le seul tort de Laguiole est de n’avoir songé à déposé son nom pour le protéger !!!Laguiole,village de l’Aveyron,mais aussi commune Française !!! faut-il encore le rappeler!!! Et combien parmi toutes ces communes,COMBIEN ont protégé leur NOM ??? Très peu,trop peu certainement…Mais nous sommes bien en France pays des libertés où n’importe quel usurpateur peut ainsi s’approprier moyennant quelques deniers le nom de telle où telle commune,de tel où tel village et en disposer comme il l’entend ,il le PEUT parce qu’il à fait L’INVESTISSEMENT nécessaire et qu’il a la loi pour lui !!! Vous même,qui êtes si prévoyant,avez vous très certainement pensé à déposer votre nom il y a de cela fort longtemps….sinon tant pis pour vous,il fallait y PENSER AVANT… L’usurpation d’identité,l’affable imposture,le vol qualifié,ne semble gêner personne dans ce pays,sauf quand elle vous touche personnellement. Vive la France,vive la république et tous les cons qui la gouverne.
mais abstenez -vous donc !! vous croyez vraiment que c est pour ‘profiter de la manne’ que tous les gens se mobilisent mais tout le monde n’est pas du genre ‘homme d “affaires’ qui a vu de quoi il pourrait tirer partie . c est tout simplement honteux qu il ai eu gain de cause meme s il l a fait en toute légalité son “idée’ meme est crasseuse!!
“que le fait d habiter Laguiole”….pauvre va!
c est quelque chose d’habiter dans ce riche département ou ce village est et existe et qu’est ce qu on en a a faire de -briquets-stylo-ti shirt – slip- string-capo…etc-
lachez-nous on signe! et sans vous sans regrets!
Pour ma part, dès qu’il s’agit d’exploitation dans un but purement financier et non plus seulement mercantile, c’est toujours oui.
C’est une histoire de gros sous sans aucun scrupule. Quant à la contrefaçon, elle existe malheureusement partout et pour tout.
Mais sur cette histoire, l’avidité humaine est une honte. Et quelle que soit la réponse des juges qui, eux, ne jugent qu’en droit.
On peut être dans son bon droit et pourtant être pourri jusqu’à l’os.
Le problème résulte également sur la tromperie. Combien de Laguiole supposés, sont en fait fabriquer en Asie aujourd’hui ?
Je ne soutiens pas du tout l’entreprise Val de Marnaise en question, même si je suis de ce département.
Laguiole a ses origines,e t il est temps que l’usurpation de nos traditions cessent.
Je suis pour le rétablissement d’une véritable appellation et que les vrais artisans Laguiole puissent retrouver l’utilisation commerciale de leur terroir.
dossier délicat car les 2 parties sont dans leur bon droit….la société détentrice du nom a le droit de la propriété pour elle mais ça parait invraisemblable qu’un village ne puisse plus utiliser son nom….
La justice a tranché.
Cependant, ce n’est pas parce que l’on a le Droit avec soi que la morale est sauve.
En tapant “Laguiole Pétition”, on arrive directement sur la pétition en question.
La République est ce qu’elle est, sa justice aussi.
Pétitionner contre une décision de justice est osé, mais le faire sans diffuser la décision en question, sans aucune information sur les raisons qui ont mené à ce résultat m’intriguent.
Laguiole Licences SAS a-t-elle acheté le nom de Laguiole, ou s’en est-elle tout simplement accaparé ?
Les promoteurs de cette pétition devraient en informer le public. Ça rendrait plus forte leur démarche. À moins que ? la décision serait juste ? on reste avec la question.
Signer sans avoir accès au développement du jugement serait totalement irresponsable.
Les juges peuvent se tromper. La Cour d’Appel, un peu moins.
Laguiole est connu pour le talent de ses couteliers et aussi par la publicité faite autour.
La Ville de Laguiole a-t-elle beaucoup investi pour que son nom soit connu aux États-Unis en Chine ou au Japon par exemple, où les produits dérivés ont du succès auprès de gens qui souvent ne savent même pas qu’on fabrique de magnifiques couteaux à Laguiole.
Si ceux qui revendiquent le droit d’accéder au nom n’ont rien fait pour le faire connaître, ils devraient se dire que si on veut cueillir les fruits de l’arbre, il faut aussi investir son temps pour le soigner.
Christian Ouvray
Bonjour à TOUS. 121 701 signatures ce matin à 11 heures 4 Mai 2014. MERCI à tous. ON CONTINU TOUJOURS….ON COMPTE SUR VOUS……121 701 c’est beau….
Article d’un journaliste Aveyronnais publié le vendredi 25 Avril dans LE NOUVEL HEBDO
Laguiole
Qui n’entend que les élus…
N’entend qu’un carillon !
Pour certains Aveyronnais et pour nous, il est insupportable d’être pris pour des « demeurés », surtout quand c’est le contribuable qui paie les pots cassés. A ce jour, près de 500.000 euros. Que le conseil municipal de Laguiole et plusieurs de ses amis défendent le nom de Laguiole, vingt ans après, tout comme des Mousquetaires d’Alexandre Dumas, on peut les comprendre. C’est normal de se battre pour sa petite patrie. Mais d’assister une deuxième fois à un raz de marée d’élus qui, flairant le coup médiatique, se précipitent, est quasiment indécent.
Le village de Laguiole n’est pas la victime d’un individu, homme d’affaire de la région parisienne, que l’on montre du doigt et que l’on voue aux gémonies, mais de la loi. Et qui fait la loi, si ce ne sont les députés et les sénateurs ?…
Qu’ils changent donc la loi, en sachant toutefois qu’elle ne pourra pas être rétroactive, sans pousser la commune dans des procès perdus d’avance, ni dans le démontage de panneaux de signalisation, interdit, lui aussi, par la loi… La loi qu’ils votent ! Amusez-vous à démonter un panneau et vous verrez que c’est plus cher, que de traverser Laguiole au volant de sa voiture et au-dessus de la vitesse autorisée.
Alors, voir nos élus de gauche comme de droite, prendre le chemin de Laguiole pour aller soutenir les Laguiolais est pathétique. C’est beaucoup de bruit pour rien et de l’enfumage gratuit… A moins, qu’ils ne cherchent à se faire de la publicité à moindre frais sous la bannière de Laguiole dont on ne cesse de parler dans les gazettes.
Sénateurs et député ont beau dire et écrire « que le Parlement a définitivement adopté le 13 février 2014 la loi Consommation qui protège dans son article 73 le nom des collectivités territoriales ou de tout établissement public de coopération intercommunal et protège également les produits manufacturés liés à un territoire dont il porte le nom, en les faisant bénéficier du label « Indication géographique ».
Ils ont beau expliquer que « les collectivités pourront désormais s’opposer au dépôt, auprès de l’Institut national de la propriété industrielle, d’une demande d’enregistrement d’une marque contenant sa dénomination… » Ils oublient de dire que cela fait des années que c’est possible et que toutes les communes de France en ont été informées en temps et en heure. Même Laguiole ! Et que certaines n’en ont pas tenu compte. Comme Laguiole !
Ils ont beau venir jouer les pleureuses en compagnie du maire et souligner « qu’ils se sont appuyés sur le cas de la commune de Laguiole pour obtenir à l’Assemblée nationale et au Sénat que ces dispositions figurent dans la loi… » Ils s’empressent d’ajouter : « Qu’il sera impossible à l’avenir qu’une collectivité locale soit dépossédée de son nom. » Oui, à l’avenir !
Pourquoi alors, tout ce cinéma, puisque la loi ne peut pas être rétroactive, et que Laguiole n’est pas dépossédée de son nom ? Pourquoi venir raconter ces balivernes ? Pour nous dire qu’ils sont proches des problèmes de proximité ? Pour faire de la politique de territoire ? Pour être les premiers sur les écrans de télévision et faire du bruit de casseroles ? Pourquoi toute cette poudre aux yeux ? Pour s’excuser d’avoir voté une loi qui met aujourd’hui Laguiole dans la nasse ? Et s’il n’y avait que Laguiole ?… Mont Blanc, Mont Saint Michel, Cologne, Orange, Gap, etc.
* * *
Si les Laguiolais qui, jusqu’ici, ont été très généreux dans une kyrielle de procès perdus, sont prêts à repartir en guerre contre la loi, poussés par des élus qui surtout ne sont pas les payeurs et ne le seront jamais, grand bien leur fasse ! Mais, qu’ils nous permettent de dire et de répéter, qu’un bon accord est toujours préférable à un mauvais procès, et qu’en dehors des campagnes électorales, ils n’ont pas à soutenir des élus qui, auparavant, les ont cocufié à Laguiole comme à Paris et qui viennent leur dire maintenant, qu’ils les soutiennent, en précisant bien qu’à l’avenir… Oui qu’à l’avenir ! « Il sera impossible à l’avenir qu’une collectivité locale soit dépossédée de son nom. »
Depuis Août 1993…
Ceci dit en guise d’introduction, il nous a semblé intéressant de revenir sur l’affaire du nom de marque « Laguiole » et de tordre le cou à certaines déclarations du maire Alazard, contre l’homme d’affaire Gilbert Szajner, déclarations généreusement reprises par nos confrères dans les colonnes et sur les antennes. Car qu’on le veuille ou non, et la justice lui a donné plusieurs fois raison, M. Szjaner est détenteur, devant la loi, de la marque « Laguiole » déposée à l’Inpi, depuis le mois d’août 1993.
Cela va faire vingt et un ans.
Ce dépôt de marque s’est déroulé normalement, sans aucune contestation, ni opposition. A cette date, personne n’a alors bougé à Laguiole. Sous la marque « Laguiole » Gilbert Szajner a commencé à commercialiser des stylos dès la fin de l’année 1993. Personne n’a réagi, et surtout pas à Laguiole, où l’on pensait alors, que cela ne pouvait pas nuire à Laguiole, ni à son renom.
Aujourd’hui, tout comme n’importe lequel des hommes d’affaire Szajner s’est diversifié : du stylo aux lunettes, il est passé aux couteaux, services de table, couverts, équipement de jardin, etc. (Voir site : Laguiole.tm.fr). Et à l’accusation de faire fabriquer au Pakistan, il répond que c’est absolument faux. « En Chine oui ! » Mais, il ajoute aussitôt : « Tout comme le Chef étoilé de Laguiole Michel Bras. Ni plus, ni moins !… » (http://www.braskai.net/fr/)
Il précise aussi qu’il fait fabriquer à Thiers, en rappelant que c’est Thiers qui a sauvé le couteau laguiole, bien avant que Laguiole ne s’intéresse à nouveau à la fabrication du couteau.
Premier procès en Avril 1995…
En ce qui concerne les accusations de la mairie de Laguiole, selon lesquelles le village serait dépossédé de son nom et ne pourrait pas faire de la publicité touristique, etc. Gilbert Szajner dément catégoriquement cette assertion. « Ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent, organiser toutes sortes de manifestations : concerts, festivals, rencontres sportives sous la marque « Laguiole », mais ils ne peuvent pas fabriquer des produits sous cette marque, sans négocier avec moi. Par exemple, ils ne peuvent surtout pas faire fabriquer des tshirts et des tabliers made in China sous la marque « Laguiole ». D’ailleurs ces produits ont bien fait rire les juges de la cour d’appel… Et puis, pourquoi une commune voudrait-elle faire des affaires ? Ce n’est pas son rôle… »
Et puisque nous parlons de la cour d’appel et du dernier procès perdu par la commune de Laguiole contre M. Szajner, rappelons que le premier procès que lui a intenté la commune remonte au 24 Avril 1995, sous la municipalité du Dr. Dumas. Il y a tout juste dix-neuf ans.
* * *
L’année suivante, en 1996, au mois de Janvier, Gilbert Szjaner et Xavier Louy étaient reçus à la mairie de Laguiole par le Dr. Dumas et deux de ses adjoints M.M. Nayrolles et Bourrel.
Dans une lettre du 21 janvier 1996, Gilbert Sazjner faisait le compte rendu de l’entretien en rappelant notamment au maire que dans « le cadre général de la stratégie et de la politique du développement de la marque « Laguiole », je vous propose de localiser à Laguiole : Le siège social de notre société, les bureaux restant à Paris – Le siège social, la logistique et les bureaux de la société « Cronos » qui va distribuer la plupart des produits « Laguiole ». Trois personnes sur place (création d’emplois) et neuf commerciaux. Cette société est présentement à Besançon et distribue entre autres les montres. – La fabrication des stylos « Laguiole » avec un partenaire français de qualité : la société Stypen… – Mes autres projets sont : un projet de développement de ciseaux et d’outils de jardin qui soient fabriqués à Laguiole. – Un projet de fabrication dans les communes avoisinantes d’autres produits : Bagagerie avec la société ADME. Torches avec la société Fordis… – Comme je vous l’ai dit, je désire faire de la marque « Aubrac » un très haut de gamme et j’aimerais discuter avec les fabricants de votre région de la possibilité de fabriquer le couteau « Aubrac ». Le stylo est en cours et sera présenté en avant première à Francfort fin janvier… Je vous renouvelle ma conviction profonde que l’ensemble des dispositions énumérées en associant une marque et sa ville peut ainsi constituer un projet exemplaire de développement local… »
Comme vous pouvez le constater on était loin à l’époque des « plaideurs » et du démontage de panneaux, démontage qui rappelons-le est interdit par la loi, mais auquel se sont associés plusieurs élus « écharpés » de tricolore.
Que ne feraient-ils pas devant des caméras ?…
En Mars 1996, deuxième voyage à Laguiole…
Le 14 Mars 1996 Gilbert Szajner accompagné de deux dirigeants de l’entreprise Stypen et d’un dirigeant de la société Cronos étaient reçus à Laguiole par le maire Dumas et M. Valadier.
Au cours de l’entretien « les industriels confirmaient le transfert d’une partie de leur activité, générateur de la création de 35 emplois dans la commune de Laguiole, dans les trois prochaines années.
De son côté Gilbert Szajner s’engageait à ne pas fabriquer des couteaux « Laguiole » mais de commercialiser dans ses réseaux nationaux européens et internationaux les productions de couteaux fabriqués dans la zone Laguiole. De présenter tous les produits nouveaux, avant leur mise sur le marché et de créer un comité d’éthique afin de véhiculer une image de qualité. Enfin, il s’engageait à mettre au service de Laguiole son service communication, pour toutes les actions que Laguiole souhaiterait mener en faveur du tourisme… » (Extraits d’une lettre du 18 Mars 1996).
Mais, la municipalité de Laguiole balayait d’un revers de main l’ensemble de ces propositions dans une lettre du 10 Mai 1996.
Et c’était le procès !
Et depuis, les procès succèdent aux procès que la commune perd régulièrement : en appel en 1999, en première instance en 2012 et à nouveau en appel en 2014, sans oublier les quatre procédures perdues devant l’Office de l’harmonisation dans le marché intérieur (OHMI).
* * *
Nous avons pensé qu’il était temps que les Laguiolais soient informés de cette affaire qui a vingt et un ans, et qui contrairement à ce que certains voudraient leur faire croire n’est pas née avec le démontage médiatique d’un panneau, par un maire qui souhaitait devenir conseiller général et pas des élus de gauche souhaitant se faire de la publicité, avec l’arrivée d’une ministre PRG Sylvia Pinel, succédant quelques mois plus tard, à la venue de Frédéric Lefebvre, ministre sarkozyste, secrétaire d’Etat au commerce, l’homme de « Zadig et Voltaire », accompagné par le député UMP Yves Censi.
Les Laguiolais n’ont rien à voir avec les campagnes électorales à répétition et surtout pas à mettre la main à la poche pour payer les bêtises des uns et des autres qui, avec l’argent des autres ont trop souvent le procès facile.
Nous ne le répéterons jamais assez « un bon compromis vaut mieux qu’un mauvais procès ». Car quoi qu’il arrive dans les années à venir, pour retrouver son « nom de marque », car Laguiole n’a jamais perdu son nom, en dépit de ce que racontent certains élus en mal de publicité, la commune devra s’entendre avec M. Szajner, soit pour racheter son « nom de marque », soit pour s’entendre et travailler avec lui. Mais alors l’affaire n’intéressera plus les avocats, ni les journalistes !…
A 65 ans, Gilbert Szajner reste très serein. Respectueux de la loi, il s’y soumettra. En attendant, il a concédé sous licence à 22 entreprises la marque « Laguiole » qui fabrique plus d’un millier de produits. Il ne comprend pas que le commune s’acharne à perdre des procès devant la justice qui est là pour faire respecter la loi. C’est pour lui, beaucoup de bruit pour rien, car il n’a jamais dépossédé la commune de Laguiole de son nom, simplement comme il le dit depuis plus de vingt ans et comme il l’a redit récemment à un journaliste de l’AFP Clément Zampa : « On dit : Il a volé le nom d’une ville. Mais qu’est-ce qu’une commune vient faire dans ce business ?… »
Gilbert Szajner a des enfants qui ne vont pas reprendre sa suite, et à la question du journaliste de l’AFP, qui lui demande, combien il revendrait son affaire ? Il répond : « Plus de 10 et moins de 30… En millions bien sûr ! » Gérard Galtier
Nous savons tous qu’en matière d’affaire et surtout d’argent, il n’y a aucune morale. Cet épisode le démontre. Tout pour l’argent roi. Si Laguiole 94 était fier de sa marque, elle fabriquerait en France et non en Asie, des imitations des vrais couteaux.
Cette histoire est une honte.
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