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Education | | 17/06/2014
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Le bac philo à Vincennes : que du bonheur !

Le bac philo à Vincennes : que du bonheur !

IMG_6739Doit-on tout faire pour être heureux ? A Vincennes, le sujet n’a pas inspiré que les lycéens. Impressions et réactions des jeunes et des moins jeunes recueillies sur le vif ce lundi 16 juin.

A la sortie de l’épreuve, la réflexion laisse place au soulagement. En philosophie, il y a deux camps. Ceux qui se lancent dans la dissertation et ceux qui lui ont préféré l’explication de texte. C’est le cas de Nathanaël, Maurine et Audrey, en terminale littéraire au lycée Hector Berlioz de Vincennes, qui ont respectivement noirci 6, 7 et 8 pages. “La philosophie, ça peut être spontané, si on sent le sujet” explique Audrey. “On savait à l’avance qu’on allait prendre le commentaire de texte, même si finalement les sujets de dissertation ont

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été une bonne surprise. Le bonheur, c’est quand même agréable à traiter” commentent Nathanaël et Maurine. Florian, lui, appréhendait surtout l’angoisse de la page blanche. “J’ai choisi l’explication de texte de Descartes. J’ai écris sept pages et suis satisfait. Le défi pour moi était surtout de réussir à développer. J’avais peur de ne pas savoir quoi dire” confie le jeune homme de 17 ans.


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Lucie n’a pas résisté à disserter sur le bonheur. “J’étais très stressée car je suis en terminale L et la philosophie représente un gros coefficient, je ne pouvais pas me rater. Finalement, j’ai pris ce sujet car les auteurs et les citations me venaient plus facilement. J’ai fais un plan didactique en trois parties où j’ai cité Épicure, Kant et Socrate.”

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Des penseurs et des concepts estompés de la mémoire des adultes. Ce qui ne les empêche pas d’avoir leur propre idée et vision du bonheur. “C’est une question existentielle qu’on peut facilement développer même sans culture philosophique ultra développée” commente Dilan, 25 ans, graphiste.

Ainsi, pas besoin d’invoquer Bergson ou Spinoza pour parler bonheur. Parfois, l’expérience des années suffit. “La réponse paraît évidente, bien sûr qu’il faut tout mettre en oeuvre pour être heureux, et plus on avance dans l’âge, plus c’est une priorité absolue” démontre Eric, 60 ans. “Il faut tout sacrifier pour être heureux. En grandissant on réalise qu’on prend toujours le temps pour faire les choses qui nous enquiquinent, comme le travail, mais moins pour profiter des petits bonheurs du quotidien. D’ailleurs, plus on vieillit et plus on se rends compte que les conversations finissent par ne tourner qu’autour des bonnes choses de la vie : l’amour, la nourriture et les voyages. La source du bonheur c’est d’être heureux de ce que l’on a. Par exemple là, je profite d’un moment avec mon fils et c’est déjà extraordinaire” argumente ce retraité avec conviction, entre deux foulées partagées au soleil. 

Entre deux olives grignotées sur un banc au pied du château de Vincennes, Louisa fait dans le concret, comparant le bonheur à une salade composée dont il suffit au fur et à mesure de trier les ingrédients pour trouver l’équilibre. “L’important c’est d’être en paix avec les autres et avec soi-même, être honnête pour être tranquille. Il ne faut jamais écouter ceux qui nous découragent mais suivre son coeur” illustre cette femme de ménage de 45 ans.

Il y a aussi ceux pour qui la philosophie représente un souvenir amer. A l’instar de Marine, 20 ans, qui se referme totalement à l’évocation du sujet. “Au lycée, j’adorais les cours de philosophie, j’ai eu 16 toute l’année” explique t-elle. “Et puis j’ai eu 8 à mon bac, depuis je ne veux plus m’aventurer là-dedans.” L’épreuve de philosophie, c’est aussi un mauvais souvenir pour

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Ludivine et Tiphaine qui avaient toutes deux récolté de mauvaises notes. Une dizaine d’années plus tard, pourtant, les deux jeunes femmes semblent plutôt inspirées par le sujet auquel elles répondent tout sourire. “C’est important pour les jeunes d’aujourd’hui de réfléchir là-dessus, d’autant plus en temps de crise. Avec nos modes de vie contemporains, on a tendance à oublier l’essentiel, je crois qu’il faudrait laisser de côté le matériel et développer plutôt le bien-être, apprendre à s’écouter et prendre soin de soi. Après, le bonheur, ça dépend du profil des gens, il y en a quand même pour qui la vie est plus facile, ceux qui sont heureux dès la naissance, et puis il y a les insatisfaits, ceux qui arrivent à se satisfaire de peu ou encore ceux qui veulent toujours plus” détaille Ludivine. “Le propre de l’homme c’est quand même de chercher le bonheur au quotidien, de donner une impulsion pour aller vers le mieux et améliorer sa vie” ajoute Tiphaine.

Pour Sandra, 56 ans, ce sujet sur la quête du bonheur tombe à pic. “C’est intéressant car la société est malade. Aujourd’hui, avec les téléphones ou encore Internet, il y a comme une fermeture sur l’autre et le monde devient de plus en plus violent. 

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 C’est bien de faire réfléchir les jeunes sur autre chose que le dernier modèle de smartphone.” Son amie, Loudjana, 53 ans, fait le lien avec l’actualité, ses origines brésiliennes et les conditions de vie qui règnent au pays du Carnaval de Rio. “Après avoir connu l’adversité, on se rend vraiment compte du prix et de la valeur de la vie. Quand on a trop, on passe à côté des choses et quand on a tout facilement, on ne se rend pas compte de la chance qu’on a.”

Propos recueillis par Sarah Laurent et Romane Hocquet
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