Environnement | | 22/10/2014
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Le premier vol Toulouse-Orly propulsé au sucre

Le premier vol Toulouse-Orly propulsé au sucre

Vol FGTAQ Biocarburant Toulouse Orly Air FranceLa première ligne régulière Air France Toulouse-Orly utilisant 10% de biocarburant a atterri devant un comité d’accueil prestigieux ce mardi 21 octobre, avec notamment les présidents d’Air France et Aéroports de Paris et la ministre du Développement durable Ségolène Royal.

Développé au Brésil à partir de canne à sucre fermentée par la startup californienne Amyris, en joint-venture avec le groupe Total, grand absent de la fête hier soir en raison de la disparition brutale de son patron, Christophe de Margerie, ce biocarburant, Farnésane, est incorporé avec le kérosène classique à hauteur de 10%.

Segolene Royal Tarmac Orly

 

En dehors de ce détail, le reste du vol se déroule de la même manière. “Cela ne change absolument rien dans la manière de piloter l’avion”, précise Paul Thévenon-Rousseau, le commandant de bord de l’Airbus A 321 qui reliait hier soir Toulouse à Orly par le vol FGTAQ.

Si le Farnésane ne rejette pas moins de CO2 dans l’air que du kérosène classique, il en diminue l’émission de manière globale car au lieu de rejeter dans l’atmosphère le carbone qui était stocké sous forme d’hydrocarbures dans la terre, il émane de plantes qui ont consommé auparavant du CO2 via la synthèse chlorophyllienne. Le bilan est donc neutre. En outre, il s’agit d’une énergie renouvelable, contrairement au pétrole dont on ne cesse d’annoncer la fin proche. Autre intérêt, ces biocarburants ne viennent pas en

Segolene Royal Aeroport Orly 21 octobre 2014 credit 94 Citoyens
concurrence de la production alimentaire mais se contentent des déchets végétaux non utilisés, évitant ainsi une spéculation néfaste. “C’est le début d’une nouvelle filière de chimie verte dont je souhaite que la France devienne le champion mondial“, s’est réjouie Ségolène Royal.

Pour l’instant, l’usage de biocarburant reste expérimental même s’il a déjà été testé par différentes compagnies aériennes depuis 2008 sous différentes formes (de la transformations d’huile de cuisson à celle des noix de coco en passant par les algues). A terme, son usage pourrait toutefois permettre de réduire les émissions de CO2 de 80% indique Air France, qui s’est à ce jour engagée à inscrire l’expérimentation dans le temps en complétant l’approvisionnement en kérosène de 10% de Farnésane sur son vol Toulouse-Orly une fois par semaine.

L’initiative s’inscrit dans un panel de solutions pour diminuer la consommation (allègement des avions, roulage au sol à l’électricité, optimisation des routes, augmentation du rendement des moteurs…) qui ont déjà permis de diminuer par 5 la

Paul Thevenon Rousseau 2
consommation de CO2 par passager. “Une mesure très significative prise de longue date a été d’arrêter de faire le plein des avions quelque soit la distance à parcourir, pour éviter de consommer davantage à transporter un poids de carburant inutile, explique  Paul Thévenon-Rousseau. Une mesure plus récente qui  impacte fortement la consommation est le fait de ne pas chercher à rattraper un retard. Sur un vol Paris Toulouse par exemple, l’augmentation d’un point de Mach (ndlr 1%, la vitesse moyenne des avions tournant autour de 0,8 Mach) entraîne une surconsommation de 100 kg de kérosène. Une autre mesure est de rouler au sol sur un seul moteur“, détaille le commandant de bord.

Pollution sonore

Prochaine étape : réduire la pollution sonore, a demandé la ministre. Une requête ancienne des riverains, nombreux autour de l’aéroport d’Orly.

Moins de consommation d’eau

Autre demande de la ministre : arrêter de nettoyer les avions au jet d’eau. Sur ce point, Air France a indiqué que cela était déjà fait, toute la flotte de la compagnie étant désormais nettoyée aux lingettes biodégradables, ce qui a permis de diviser par 100 la consommation

Franck Mereyde Segolene Royal
d’eau. “L’essentiel de la consommation d’eau de l’aéroport vient des toilettes“, explique Franck Méreyde, directeur de l’aéroport d’Orly, qui indique qu’une partie des installations sanitaires utiliseront de l’eau recyclée dès cet été et rappelle par ailleurs l’initiative de recyclage du glycol présent dans le liquide antigel via un système de décantation naturel avec des roseaux (voir article détaillé).

A lire aussi : Comment limiter la pollution liée aux aéroports

 

 

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