Société | | 28/10/2014
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Le squat rue de la République irrite les riverains à Villejuif

Le squat rue de la République irrite les riverains à Villejuif

rom-villejuifDepuis six mois, plusieurs familles roms roumaines se sont installées dans un pavillon inoccupé au 141 avenue de la République, à Villejuif, après s’être faîtes expulsées des bords de l’autoroute (derrière la Redoute des Hautes Bruyères). Une présence qui cristallise l’exaspération des habitants des Petites Bruyères.

C’est une maison qui appartient à quelqu’un : on ne s’installe pas comme ça” réagit une riveraine. Un sentiment partagé par les autres habitants interrogés dans ce quartier des Petites Bruyères. Certains vont même plus loin : “Les cambriolages ont augmenté dans le coin depuis quelques mois, tout comme les vols de voiture, notamment dans la ZAC des Petites Bruyères” avance un voisin de la zone commerciale, qui fait face au pavillon qui était devenu inoccupé depuis que son propriétaire est sous tutelle,.

Alors que le maire de la ville, Franck Le Bohellec (UMP), rencontrait ce samedi 25 octobre quelques 45 habitants du quartier, qui s’étaient plaints de la propreté dans la rue de la République et de bruit lié à des cérémonies religieuses se déroulant dans plusieurs lieux de culte voisins,  la discussion s’est rapidement focalisée sur la présence de ce squat.

“Ils sont 70, ils ont construit des baraques, et vivent dans des conditions épouvantables (rats, déjections, odeurs nauséabondes, boue, détritus, décharge d’objets divers…). Les habitants ont également évoqué les problèmes d’insécurité et d’incivilité liés à leur présence. Le groupe rassemblé à cette occasion (ndlr : lors de la réunion avec le maire) a décidé de se constituer en collectif et s’est proposé de soumettre une pétition sur les différents points évoqués. Le maire a assuré les soutenir dans leur démarche, avec le souci toutefois, de respecter la dignité humaine des personnes visées. Une nouvelle rencontre publique sera organisée à l’issue du dépôt de cette pétition“, résume la municipalité dans un communiqué.

Pour les familles roms, la situation se répète inlassablement. Darian, la vingtaine, qui répare sa voiture dans la zone commerciale, veut en finir avec les installations sauvages. “C’est toujours pareil : on s’installe, les voisins nous rejettent, on est expulsé et on se réinstalle ailleurs” témoigne-t-il. “Pour moi, ça va, je suis garagiste à mi-temps. Mais les enfants doivent aller à l’école toute l’année” s’inquiète-t-il. Établi auparavant au bord de l’autoroute, à Villejuif, il regrette de ne plus être accompagné. “Quand on est aidé par les associations, on se sent respecté” estime-t-il.

Malheureusement, à Villejuif, il n’y a plus d’associations ou de collectifs qui s’occupent des Roms, et seules des initiatives individuelles émergent actuellement“, regrette Charles Bouhana, ancien militant du collectif Romeurope dans le département.

De son côté, Monique Lambert, maire adjointe (EELV) en charge du social et des politiques de solidarités, tempère sur le site de son mouvement L’Avenir à Villejuif. ” Le plus «grand» squat est au 141 avenue de la République. Beaucoup de rumeurs courent à ce sujet, et c’est celui-ci que lorgnent les amateurs de chasse à l’homme. Allez pourtant vous y promener : on ne remarque rien. Un pavillon qui semble abandonné, pas de voisin immédiat, pas d’ordure qui s’accumule devant, pas d’atelier en plein air dans la zone industrielle des Petites Bruyères, en face”, témoigne l’élue qui indique avoir été sur place pour parler aux familles et décompté 13 familles (27 adultes et 19 mineurs). “Ils n’ont pas l’eau et vont la chercher au parc. Ils demandent des containers à ordures ménagères et la scolarisation des enfants, reprend l’élue. Mais cette maison, d’apparence abandonnée, appartient en fait à une personne fragile et sous tutelle. Un juge demandera vraisemblablement l’expulsion des squatteurs. Cela laisse le temps à nos services sociaux de préparer leur hébergement. Or, on peut le faire… gratuitement !” La maire adjointe suggère d’étudier l’expérience qui a été menée à Orly il y a quelques années (et qui s’est terminée en juin 2014), qui était en partie financée par l’Union européenne, en complément de la ville et du dépatement.

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