Les chevaux enlèvent les poubelles au parc floral

La ville de Paris a ainsi provisoirement troqué les traditionnels tracteurs au profit d’une grosse carriole tirée par les deux chevaux capables de transporter jusqu’à 150 kilos de déchets. En plus de préserver le sol du parc, Ukraine et Ideal ont contribué à fournir de l’engrais grâce à des sacoches accrochées à leur arrière-train et destinées à recueillir leur crottin au

fur-et-à-mesure. Un terreau parfait pour les massifs du parc. “L’effet bilan carbone est positif, même si on a un tout petit moteur à essence qui complète le dispositif, il ne tourne que deux minutes le temps de faire la poubelle” se réjouit Mickael, qui travaille depuis six ans au parc floral en tant que jardinier et s’est transformé en meneur de chevaux pour la quinzaine. Le trentenaire officie en binôme avec son père, Jean-Michel, qui lui travaille depuis une dizaine d’années au lac Daumesnil.

L’objectif de cette initiative ? Divertir le public, tout en le sensibilisant à une démarche de développement durable. “Nous prenons du temps pour expliquer la démarche aux promeneurs” explique Jean-Michel. Pari réussi à voir les familles, enfants, couples et même personnes âgées qui ralentissent ou stoppent complètement leur balade pour observer l’attelage.

En dehors de cette initiative passagère, les deux animaux servent pour participer à l’arrosage des fleurs, au printemps et l’été. Cet hiver, père et fils utiliseront également les chevaux pour le débardage des arbres du parc, une activité qui consiste à transporter les branches lourdes et les troncs vers un lieu de dépôt. “Nous avons fourni beaucoup de branches pour le zoo de Vincennes, notamment pour les girafes et les serres” explique Jean-Michel, “en contrepartie, lorsque nous avons un souci médical avec nos chevaux, leurs vétérinaires viennent voir.”

Pour apprendre à mener les chevaux, les deux hommes ont du suivre deux formations de quinze jours. “La première chose, c’est d’aimer les chevaux, mais aussi tout le travail qu’il y a autour” précise Mickael, “les chevaux, c’est comme des collègues, on leur transmet notre motivation et ils ne travaillent que si on y met l’envie. Mais il ne faut pas oublier le rapport de force entre l’homme et l’animal, il fait 800 kilos, moi 80…”