Quelques cinq mini-drones et micro-drones, proposés par différents fabricants comme Secudrones ou Infotron, ont volé à proximité du stade Duvauchelle de Créteil ce vendredi 19 septembre sous l’oeil un peu surpris des supporters venus voir le match Lusitanos-Clermont foot. Les précautions étaient strictes.
Créteil étant situé en zone peuplée, les appareils n’avaient pas le droit de voler au-dessus des gens ni du stade, et se tenaient à l’extérieur de l’enceinte, à une hauteur de 30 à 50 mètres. D’une taille allant de 2 à 20 kg (voir article précédent), ces objets volants étaient équipés de caméra dont les images étaient retransmises au sein d’un camion régie garé à proximité.
“L’objectif est de se familiariser avec ces produits, de voir quelles applications nous pouvons en tirer”, témoigne un agent de la la direction opérationnelle des services techniques et logistiques (DOSTL).
Concrètement, le champ d’application est vaste, de la surveillance des bouchons aux émeutes urbaines en passant par les événements attirant beaucoup de monde ou encore les repérages dans des zones d’avalanche, dans les endroits sinistrés. D’ores et déjà, les mini-drones sont utilisés pour surveiller des installations techniques par des opérateurs comme la SNCF ou ERDF et les usages professionnels sont multiples, de la surveillance à la cartographie en passant par l’agriculture de précision, la thermographie ou le remorquage de banderoles publicitaires. En termes de réglementation, la France a cadré l’usage de ces appareils dès avril 2012 en précisant les types d’appareil et d’utilisations, interdisant notamment le survol de zones peuplées sauf autorisation spéciale, et précisant les fabricants et exploitants autorisés.
Des précautions s’imposent en effet comme celle de la sécurité physique des personnes au sol et celle de la protection de la vie privée lorsque l’appareil vole suffisamment bas pour filmer des personnes de manière identifiable. Les particuliers, toujours prêts à relever de nouveaux défis avec leur GoPro, ne s’embarrassent toutefois pas toujours de la réglementation. En témoigne la mésaventure d’un lycéen de Nancy, condamné à 400 euros pour avoir filmé le centre-ville en produisant certes de fort belles images en janvier dernier. Début mai, un drone piloté par des touristes, pourtant nullement mal intentionnés au-dessus de Castel plage, à Nice, s’est crashé à quelques mètres des plagistes.
Ci-dessous les images filmées du vol de drones à Créteil
Au total, ce nouveau marché du drone civil n’est pas négligeable. Le cabinet d’étude Xerfi a estimé récemment qu’il pourrait passer d’un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros en 2013 à 290 millions d’euros en 2015. Mais malgré des premiers contrats, les applications professionnelles n’en sont qu’au début et les constructeurs sont tous au taquet pour montrer leurs qualités et décrocher les premiers grands marchés. Pour ces dernier, ces tests effectués ce vendredi à Créteil sous l’égide de la préfecture de police de Paris constituaient donc un enjeu important pour se démarquer le concurrence nombreuse. “Nous proposons du matériel professionnel, robuste et autonome. Cela n’a rien à voir avec l’aéromodélisme et ses petites télécommandes”, illustre Manuel Carballeda, de la société Sécudrones, en montrant ses produits.
Pendant plusieurs heures, micro-drones de moins de 5 kg et mini-drones allant jusqu’à 20 kg, dont un filaire, ont tournoyé dans le ciel, s’élevant et atterrissant tels des mini-soucoupes volantes, avec un bruit assez modéré.
A défaut de voir les séquences filmées par les drones à Créteil ce vendredi, ci-dessous les impressionnantes images réalisées par le jeune Nans Thomas à Nancy en janvier 2014 (moyennant ses 400 euros d’amende…)
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