Alors que la sénatrice PCF Laurence Cohen interrogera ce matin le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll sur l’éventuelle privatisation du MIN (voir sa réponse), c’est un voeu à l’unanimité, groupes de droite et de gauche confondus,
qu’a voté ce lundi 20 octobre le Conseil général du Val de Marne contre toute idée de cession des actions de l’Etat au sein de la Semmaris, l’entreprise qui exploite ce marché de gros.
Le doute plane sur cette question depuis le 1er octobre, date à laquelle le journal Le Figaro a fait état de cette option, ajoutant que la foncière Altaréa-Cogedim, déjà propriétaire d’un tiers de l’entreprise, pourrait être intéressée par un renforcement de sa participation pour élargir l’activité de Rungis en dehors de l’agro-alimentaire. L’opérateur Altaréa-Cogedim comme la Semmaris ne se sont pour leur part pas exprimés sur le sujet.
“L’enjeu est essentiellement foncier. Ce-sont les terrains disponibles, plus que l’exploitation du MIN, qui intéressent l’opérateur, également propriétaire de Thiais Village et à l’initiative de plusieurs projets à proximité”, a insisté Bruno Tran, conseiller général de Thiais. “Le MIN de Rungis est bénéficiaire, il serait dommage de reproduire l’erreur commise par la vente des autoroutes”, a souligné de son côté Christian Favier, président PCF du Conseil général, tandis que Jacques JP Martin, maire UMP de Nogent-sur-Marne, insistait sur la nécessité de proroger la délégation de service public (DSP) de la part de l’Etat et la convention de gestion à la Semaris jusqu’en 2050 et rappelait aussi la réussite du MIN, qui donne l’exemple à d’autres pays.
Le voeu désapprouve toute idée de cession des actions de l’Etat au sein de la Semmaris, réclame la prorogation de la DSP et convention de gestion jusqu’en 2050, réaffirme son attachement au périmètre actuel du marché physique et à son administration par une société à capital public majoritaire, exige qu’aucune décision concernant l’avenir du MIN ne soit prise sans concertation avec les autres actionnaires que sont la ville de Paris, le Conseil général du Val de Marne, la Caisse des dépôts et consignation et des professionnels du marché. Le voeu suggère également “que soit étudié la contribution que la Semmaris pourrait apporter au financement d’infrastructures périphériques au marché de Rungis, dans des conditions économiques plus favorables et plus durables que ce qui résulterait de la cession par l’Etat de ses actions, eu égard à la solidité financière de cette société publique et sa capacité d’investissement.”
Dans ses motivations, le voeu rappelle en outre que 2 emplois à Rungis entraînent 1 emploi induit dans le Val de Marne et 2,8 à l’échelle régionale, soit un potentiel de 30 000 emplois en Ile de France.
Ce mardi 21 octobre, Laurence Cohen, sénatrice PCF, profitera de la séance de questions orales au gouvernement pour interroger le ministre de l’Agriculture et l’agro-alimentaire, Stéphane Le Foll, sur ce sujet. “Depuis que cette privatisation a été évoquée dans la presse, les élu-es notamment du Val-de-Marne, les professionnel-es des fruits, des légumes, des volailles, des fleurs sont très inquiets. A quelques mois des élections départementales, cette question sera sans aucun doute au cœur des enjeux pour le Val-de-Marne. Les Val-de-Marnais sont donc en droit d’avoir toutes les informations quant à cette partie de leur identité, et quant à l’avenir de ce marché où travaillent plus de onze mille personnes. Ma question est donc simple Monsieur le Ministre : pouvez-vous me confirmer si ce scénario de cession des parts de l’Etat est actuellement à l’étude ou si au contraire la participation de l’Etat n’est absolument pas remise en cause au sein de ce marché alimentaire historique ?“, prévoit de questionner Laurence Cohen.
Début octobre, la CGT 94 et le PCF 94 avaient également dénoncé par communiqué une possible privatisation du site.
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