Se faire connaître suffisamment pour attirer les investisseurs et premiers partenaires sans être copié par la concurrence, aller vite sans commettre toutes les erreurs de l’entrepreneur béotien… les startup marchent sur un fil et c’est tout l’enjeu de l’incubateur Creative Valley, que de les accompagner dans ces premier spas.
Ce jeudi 23 octobre, c’est le ministre des Finances en personne, Michel Sapin, qui est venu observer cette nouvelle génération, découvrir leurs inventions et écouter leurs besoins. Le nerf de la guerre : trouver de l’argent sans y perdre toute son énergie. C’est le cas par exemple d’Alexis Grignon (Polytech’Paris), fondateur de la société Canailles Dream et génial inventeur d’une valise de voyage d’accessoires pour bébé tout en un (baignoire, rangement, berceau, relax…) qui est en passe de conclure avec un réseau de magasins français, un distributeur étranger, dispose de relais de production 100% made in France, a quasiment achevé sans faute la course d’obstacles des normes et cherche 250 000 euros pour amorcer.
Les deux associés de Keymetrics, Alexandre Strzelewics (Epitech) et Jérémie Boissinot (Sciences Po-Escp) -qui se sont rencontrés dans un espace de co-working, ont pour leur part trouvé les premiers 150 000 euros (essentiellement auprès de Xavier Niel) pour poursuivre le développement de leur outil de monitoring de sites Internet développés sur Node.JS, déjà utilisé par 170 000 sites dans le monde.
Le fondateur de PK (clefs USB 3 ultra rapide et miniature) a, lui, carrément besoin d’1 million d’euros pour concrétiser ses projets de nouveaux objets connectés. Sur le point de signer pour 500 000 euros avec un fonds d’investissement, il espère obtenir également des financements de la BPI (Banque publique d’investissement). Le plus difficile à obtenir, le premier financement sert en effet souvent de levier à en trouver d’autres. Commercialisée en direct et sur Amazon depuis un an tout juste, la clef USB 3 “la plus petite du monde” de PK a déjà permis de rendre viable l’entreprise.
Modèle économique et financement
C’est, au-delà de son voyage initiatique en réalité virtuelle grâce à la startup Middle VR, dans ces réalités bien concrètes et financières, que s’est plongé le ministre des Finances hier. “Il faut inventer une manière d’être qui s’adapte à vos besoins, qui comprenne votre business model“, a assuré le ministre aux entrepreneurs, rappelant l’existence, d’ores et déjà, d’outils comme la BPI ou les business angels, mais reconnaissant les besoins non comblés. “Je n’ai pas aujourd’hui de réponses à toutes ces situations mais il est important de les visualiser pour trouver des solutions dans les prochains mois”, s’est-il engagé, soulignant l’enjeu pour le pays de réussir à garder sur le territoire ces pépites créées par des jeunes formés en France.
Un fonds d’amorçage de 100 millions d’euros
En attendant, l’incubateur Creative Valley a annoncé le lancement d’un fonds d’amorçage “Creative Invest” de 100 millions d’euros en partenariat avec Auriga Partners. Initié en 2012 par Yann Gozlan pour accompagner le tiers des étudiants de l’école d’innovation informatique Epitech qui créent leur propre entreprise, puis ceux d’autres écoles (désormais une vingtaine) dont l’école 42 fondée par Xavier Niel, Silver Valley proposait jusqu’à présent de l’hébergement de startups et de la mise en réseau. L’incubateur a ouvert son premier centre au Kremlin-Bicêtre (rue Carnot) et s’apprête à l’agrandir dans les bâtiments de l’ancienne menuiserie municipale, puis a essaimé à Ivry-sur-Seine. Il vient également d’ouvrir un petit centre à Nogent-sur-Marne et devrait se
déployer à nouveau sur Ivry mais aussi Saint-Maur des Fossés, Nogent, Le Perreux-sur-Marne dans le cadre de centres à vocation thématique (tourisme…). “Nous prévoyons l’ouverture d’une douzaine de centres en Ile de France”, précise Yann Gozlan. Nantes et Bordeaux sont également dans la trajectoire.
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