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Entreprises | | 02/03/2014
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L’INA en quête d’un nouveau président

L’INA en quête d’un nouveau président

INA Bry sur Marne photo Citoyens 3En nommant ce 27 février Mathieu Gallet, 37 ans, actuel président de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina), sis à Bry-sur- Marne, à la tête de Radio France à partir de la mi-mai 2014, au terme d’une consultation parmi six candidats pré-retenus, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (Csa) a provoqué une vacance de poste qu’il conviendra de pourvoir d’ici cette date, alors que l’entreprise compte un millier de salariés. 

Même si les projets, à peine esquissés, de synergies entre l’Ina, France Télévision et Radio France, pourraient ne pas totalement éloigner Mathieu Gallet de l’entreprise publique.

Management resserré, directions décloisonnées s’appuyant sur des managers de proximité, promotion de la parité et de la diversité, nouvel accord d’entreprise, remise en question du tout gratuit avec notamment une offre musicale en ligne avec le Mouv (la radio rock publique qui changera de nom et sera remarketée) et un paiement des podcast d’émissions, actuellement gratuits … autant d’éléments du projet stratégique présenté par l’actuel président de l’Ina (voir toute la synthèse du projet) qui ont convaincu le Csa, afin de répondre à l’ objectif de renouvellement et d’augmentation de l’audience de Radio France et de convergence sur les questions numériques.

Bilan de Mathieu Gallet à la tête de l’Ina

Dans la motivation de sa décision (à lire ici), le Csa indique avoir également tenu compte de la compétence managériale de Mathieu Gallet à la tête de l’INA depuis mai 2010. «Le Conseil a en effet constaté, à l’occasion du bilan de l’INA pour l’exercice 2012, que l’essentiel des objectifs chiffrés dans le contrat d’objectifs et de moyens 2010-2014 de l’INA avaient été atteints», indique l’autorité audiovisuelle. Et de saluer en particulier l’enrichissement de l’offre numérique, le développement des partenariats, l’augmentation des recettes commerciales, et, du point de vue managérial, la conclusion d’un accord d’entreprise reposant sur une classification rénovée des métiers.

Une appréciation  relativisée au niveau syndical. Dans un communiqué, la CGT Ina critique la politique immobilière et sociale de son actuel président. «Les quatre années de présidence de Mathieu Gallet auront été marquées par une politique immobilière désastreuse qui aura abouti à la perte de 50 millions d’euros promis par l’Etat pour la construction d’un bâtiment permettant de sécuriser les archives et qui ne verra donc pas le jour. Ces quatre années auront été aussi celles d’absence de tout projet ambitieux pour l’entreprise, notamment dans le domaine culturel et patrimonial. La « communication » a remplacé la réflexion. (…) Si un accord collectif a été signé en novembre 2012, il est plus dû au travail des syndicats qu’à l’implication de Mathieu Gallet. Règne à l’Ina, une ambiance délétère dans de trop nombreux secteurs, où les conditions de travail se dégradent», regrette le syndicat.

Qui va remplacer Mathieu Gallet ?

Pour l’instant, aucun nom n’a été indiqué quant au prochain président de l’Ina. Celui ou celle-ci sera nommé en Conseil des ministres sur proposition du ministère de la Culture dans les prochaines semaines. Outre le défi social, ce futur président aura aussi un défi financier alors que l’institut a vu sa dotation baisser de 20 millions d’euros en 2014. “En 2014, l’Ina, a vu son budget amputé de plus de 23% de sa dotation issue de la contribution à l’audiovisuel public (l’ex « redevance »)  (…) l’inquiétude grandit. Les administrateurs issus de la représentation nationale (le député Vincent Feltesse, PS, et le sénateur Jean-Pierre Leleu, Ump) se sont abstenus lors du vote sur le budget de l’Ina, au conseil d’administration de décembre 2013. Une première ! Le Comité d’Entreprise de l’Ina a d’ailleurs lancé un droit d’alerte“, s’en alarme la CGT.

Un rapprochement numérique avec Radio France et France Télévision ?

Entre Mathieu Gallet et l’Ina, les ponts ne seront peut-être pas tout-à-fait rompus. La perspective d’un grand socle numérique des médias nationaux pourrait ainsi passer par un rapprochement à terme de  France Télévision, Radio France et l’Ina. «Nous pourrions imaginer que France Télévisions et Radio France puissent rassembler leurs contenus dans un grand service public audiovisuel», a laissé entendre François Hollande lors du 50ème anniversaire de la Maison de la radio. L’Ina n’y est pas citée mais le journal Le Monde y fait référence dans un article détaillé sur les coulisses de cette nomination. Dans sa proposition, Mathieu Gallet n’a pas manqué en effet d’évoquer ce grand tout numérique potentiel : «La diffusion intégrera pleinement l’image, grâce à la mise en place d’une fédération numérique entre les différents médias publics permettant la mise en commun des technologies de captation, d’indexation, de stockage et de livraison.»

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