Société | Val-de-Marne | 14/11/2014
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Malaise social à l’Apajh du Val de Marne

Malaise social à l’Apajh du Val de Marne

ApahjL’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) du Val de Marne connaît depuis plusieurs années un malaise social, au point qu’était examinée hier en référé par le tribunal de Melun une demande d’expertise sociale externe par le CHSCT (Comité hygiène et sécurité des conditions de travail) de l’association.

Dans le Val de Marne, l’association gère 14 établissements qui accueillent des personnes handicapées adultes et enfants.

Le début du malaise remonte à 2011, date à laquelle quatre médecins dénoncent l’association pour maltraitances sur personnel. S’en suit une enquête interne avec le CHSCT. “On a essayé de travailler en confiance mais cela n’a rien donné. Il y a eu des réunions de travail mais sans restitution“, indique Emmanuela Oliveira, secrétaire du Comité d’entreprise. “Pour pouvoir prendre en compte cette enquête, il aurait fallu des éléments factuels et circonstanciés. Or, les témoignages étaient anonymes. Il a donc été décidé de faire appel à un organisme externe pour auditer les risques psycho-sociaux, sur l’ensemble des établissements. Le problème est que la personne chargée de cet audit a eu des problèmes de santé et s’est arrêtée après avoir audité les établissements d’adultes, partie qui a bien donné lieu à restitution, indique Eric Baumié, président de l’Apajh 94. “Nous n’avons eu aucune restitution“, maintient Emmanuela Oliveira.

En juin 2014, le CHSCT s’inquiète à nouveau de la situation suite à la démission de quatre personnes en 2 mois au sein de la direction générale et à la récurrence de congés maladie. “En septembre, je suis tombée sur une collègue de la direction générale en pleurs, en raison notamment de dénigrement de son travail. Suite à cela, j’ai récupéré des témoignages effarants et alerté à nouveau le CHSCT“, reprend Emmanuela Oliveira. Le 30 septembre, le CHSCT dépose alors un droit d’alerte pour danger grave et imminent au niveau de la direction générale de l’association, procédure qui doit donner lieu à une enquête.

Le 23 octobre, le Conseil d’administration de l’association se passe dans un climat houleux. “Le droit d’alerte n’apparaissait pas dans l’ordre du jour et était minimisé par le président. J’ai rappelé aux administrateurs la peur des salariés et le directeur général a hurlé en indiquant qu’il porterait plainte contre toute personne qui aurait parlé. J’ai expliqué que c’était suite à ce type de réaction que nous avions recueilli les témoignages de manière anonyme. Ceux-ci font état de rabaissement des salariés, propos grossiers, jugement personnel sur la vie privée des salariés… et encore de certains recrutements sans procédure. Ce que nous souhaitons aujourd’hui est qu’il y ait une enquête réalisée par un organisme externe auprès de qui puissent se confier les salariés. Jamais ils n’accepteront de s’exprimer dans le cadre d’une enquête interne“, détaille Emmanuela Oliveira.

Ce jeudi, c’est au tribunal administratif qu’était exposée la situation. Suite à une demande d’expertise externe par le CHSCT, le président de l’association a en effet déposé un référé au tribunal pour ne pas procéder à cette expertise extérieure. “Au vu des éléments non fournis par le CHSCT pour justifier de cette demande, l’expertise externe me semble inadéquate, explique Eric Baumié. Nous avons décidé de mener une enquête interne. Deux élus du CHSCT ainsi que le président du CHSCT, également vice-président de l’APAJH 94, et moi-même, avons déjà constitué un groupe de travail. Nous nous sommes réunis une première fois pour échanger sur un questionnaire à proposer aux salariés. Un second rendez-vous est programmé ces jours-ci pour le finaliser. Concernant les démissions, elles ne sont pas liées à un mauvais climat du siège, et à propos de la demande d’anonymat, il est légitime de demander de corroborer des faits pour ne pas pouvoir dire n’importe quoi, poursuit le président de l’association. Concernant cette affirmation de danger grave et imminent, il y a certainement des salariés qui se sont plaints, mais je ne comprends pas que personne ne soit venu m’en parler. Ma porte est toujours ouverte, je suis un président bénévole et mon job n’est pas de virer les gens. J’aurais pu calmer les choses avant de déclencher toute cette mobilisation. De toutes façons, on ne peut accompagner des personnes en situation de handicap que si l’on va bien.

Entre temps, le syndicat CGT, majoritaire au sein de l’Apahj 94 a publié un communiqué pour alerter  sur la situation. Le syndicat a également écrit à l’ARS et au Conseil général du Val de Marne qui financent l’association. Une communication qui a achevé d’agacer l’état major de l’association.

Ce jeudi, le tribunal a décidé de renvoyer l’examen de la demande en référé du président de l’Apahj pour annuler la demande d’enquête externe, au 24 novembre, à la demande des représentants du CHSCT.

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