Si tous les élus locaux n’ont pas applaudi des deux mains la loi portant création de la métropole du Grand Paris, le positionnement de leur ville au sein des futurs territoires n’en figure pas moins parmi leurs préoccupations stratégiques.
Entre les communautés d’agglomération déjà constituées, les CDT (Contrats de développement territorial) et pôles d’influence plus étendus, l’articulation des territoires ne va pas de soi et chaque élu joue en coulisse ou au clairon pour que sa commune ne soit pas absorbée malgré elle dans un ensemble qui ne lui conviendrait pas.
A l’est du département, les communes du syndicat mixte de l’Actep (Association des Collectivités Territoriales de l’Est Parisien), à cheval entre Val de Marne et Seine-Saint-Denis, ont déjà décidé de poursuivre leur collaboration en vue de constituer un territoire commun, éventuellement en associant des villes riveraines, et ont fait voter en ce sens des voeux dans leurs conseils municipaux fin juin.
A l’ouest, plusieurs pôles se chevauchent : la vallée scientifique de la Bièvre (à cheval entre Hauts de Seine et Val de Marne, avec de chaque côté des communautés d’agglomération déjà existantes), la Vallée de la Seine Amont, dont la communauté d’agglomération déjà existante (Casa) est ouvertement en phase de conquête – qui vient de rallier Valenton après avoir été créée début 2013 par Ivry-sur-Seine, Choisy-le-Roi et Vitry-sur-Seine, Plaine Centrale qui compte la ville préfecture, Créteil, Alfortville et Limeil-Brévannes et encore le Grand Orly, qui jouxte ces trois pôles au sud, à cheval avec l’Essonne.
Ces pôles se transformeront-ils en territoire ? Au sud, l’association des élus du Grand Orly*, dont une partie des communes situées en Essonne n’ont pas vocation à rejoindre la métropole du Grand Paris, a décidé de se faire entendre pour ne pas se retrouver amputée de son aile essonnienne et découpée entre les différents pôles qui pèsent sur sa frange nord. Après avoir voté une motion en Assemblée générale début juin, réclamant la constitution d’un territoire du Grand Orly cohérent et autonome, l’association organisait ce jeudi 10 juillet une conférence de presse pour réaffirmer ses intentions et annoncer le futur ralliement de la ville de Thiais, un souhait confirmé par l’intéressée. Alors que le territoire est devenu très mixte politiquement, la commune entend y jouer pleinement son rôle en contribuant aux dynamiques économiques du territoire, avec notamment son centre commercial Belle Epine.
L’occasion pour le président de l’association, Christian Hervy, conseiller général et municipal de Chevilly-Larue, de rappeler les grands enjeux du territoire, à commencer par la nécessité de recoudre la ville autour de l’aéroport jusqu’à présent coupé entre deux départements. «Force est de constater que jusqu’à ce jour, tout ce qui a été entrepris sur le plan de l’intercommunalité a plutôt poussé à la division d’un territoire comme le nôtre, alors qu’il y avait de bonnes raisons d’unir ce même territoire. Tout a commencé avec la réforme du découpage départemental de Delouvrier, qui a conduit à placer l’aéroport d’Orly et son plan masse à cheval sur les nouveaux départements du Val-de-Marne et de l’Essonne. Puis est venu le plan d’exposition au bruit de 1975, avec ses contraintes d’urbanisme et d’aménagement, qui rayonne aujourd’hui sur 4 départements. (…)
On aurait pu penser que le législateur mettrait de la cohérence dans tout cela en élaborant la loi sur la métropole, mais malheureusement, en proclamant comme intangible la limite de la petite couronne, il entérine la coupure de l’aéroport d’Orly en deux parties, avec un bout de l’aérogare Orly-sud dans la métropole et l’autre morceau ainsi que l’aérogare Orly-ouest à l’extérieur des limites, ce qui complique singulièrement l’émergence d’une gouvernance métropolitaine sur l’enjeu aéroportuaire bien en prise avec le territoire», a ainsi posé le président de l’association d’élus.
Christian Hervy a également insisté sur l’équilibre entre la construction d’un lieu de vie en même temps qu’un territoire de développement économique, en décloisonnant les espaces. Côté économie, ont été rappelés les enjeux de l’aéroport, du MIN du Rungis, de la future cité de la gastronomie, de la vocation agricole de la plaine Montjean…
Concernant la gouvernance de ce territoire, le président de l’association a pointé les objectifs immédiats, à savoir la reconnaissance du pôle d’Orly en un territoire uni et, en attendant, l’achèvement du Contrat de développement d’intérêt territorial.
* Val de Marne : Ablon-sur-Seine, Chevilly-Larue, Choisy-le-Roi, Fresnes, Orly, Rungis, Valenton, Villeneuve-Saint-Georges.
Essonne: Athis-Mons, Juvisy-sur-Orge, Morangis, Paray-Vieille-Poste, Savigny-sur-Orge qui font partie de la Calpe, communauté des portes de l’Essonne, et Wissous.
Je trouverais cohérent que la CALPE (Communauté d’agglomération des portes de l’Essonne) figure sur le territoire du Grand-Orly.
Mais il semblerait que la nouvelle présidence n’est pas de cet avis, c’est en tout cas ce qu’ils affirment lors des conseils communautaires.
Tout cela pour des raisons politiques politiciennes, au détriment des bénéfices que l’on pourrait tous en tirer. Vivement que les citoyens puissent donner leur avis.
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