Depuis 1988, Serge Vormese, taxi parisien, parcourt les routes de la capitale et de 123 communes alentours pour mener ses clients d’un point à un autre. A l’occasion de la semaine de l’artisanat, le chauffeur est venu témoigner à la Cité des métiers du Val de Marne ce lundi 17 mars.
Ses journées, cet artisan les commence généralement vers 7h du matin pour les terminer 11h plus tard. Un emploi du temps qu’il maîtrise. “C’est un choix de vie, moi je préfère travailler de jour et seulement la semaine, pour garder mes weekends. Être artisan c’est aussi être totalement libre d’organiser ses journées.”
Chauffeur de taxi depuis 26 ans, il est passé du statut de salarié à locataire, puis de locataire à artisan en 1989. Après avoir échoué au bac puis effectué son service militaire, Serge Vormese se destine à devenir moniteur d’auto école. Le temps d’attente trop conséquent pour commencer un apprentissage le conduit finalement à entamer une formation à l’école Alkris pour devenir taxi. Quelques mois plus tard, il passe l’examen, qui se compose en quatre unités de valeur : sécurité routière, réglementation nationale du taxi, Français, gestion, topographie et géographie du département et épreuve pratique. Son certificat en poche, il achète une licence à un chauffeur prêt à partir à la retraite pour 90 000 francs, l’équivalent de 28 000 euros. “La licence de taxi n’a pas de valeur fixe, son prix évolue constamment en fonction de l’offre et de la demande”, explique t-il “en ce moment par exemple c’est une période difficile, car il y a plus de licences sur le marché que d’acteurs.”
Satisfait de ce métier qui lui a permis d’acheter un appartement et de voyager, ce presque quinquagénaire se réjouit d’exercer une activité qui recouvre son besoin de liberté et sa soif de découverte, même s’il lui a fallu un temps d’adaptation. “Un an et demi m’ont été nécessaires pour me sentir à l’aise. Quand j’ai commencé, à 20 ans, je n’avais jamais rien fait d’autre alors j’avais peur, notamment qu’on me juge sur ma conduite.”
Désormais, c’est lui qui forme les autres. “Taxi est un métier de reconversion mais aussi d’intégration car il est exercé par beaucoup de personnes d’origine étrangère. Leur transmettre mon savoir-faire en qualité de formateur, leur donner goût en ma profession, c’est vraiment enrichissant.”
Les inconvénients du métier : la fatigue, le mal de dos et quelques rares agressions ou défauts de paiements de clients. Ce passionné compense en faisant du karaté et de la natation, grâce au sac de piscine toujours à portée de main dans son coffre. Les plus : la diversité des passagers. “Je ne suis pas enfermé dans un bureau, les paysages défilent, je vois et je rencontre beaucoup de monde, des médecins, des avocats… qui m’apprennent pleins de choses.” Prochaine étape : la création de son site internet pour enrichir encore la variété de sa clientèle.
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