“Pas de rythmes en 2014, ni Peillon, ni Hamon” ont scandé les élus, parents d’élèves, syndicats, personnel de centres de loisirs et enseignants réunis ce mercredi 4 juin devant l’Inspection académique du Val-de-Marne pour protester contre la réforme des rythmes scolaire alors que les villes doivent rendre leur projet d’emploi du temps au plus tard ce vendredi 6 juin.
Près de 300 manifestants ont ainsi bravé la pluie pour réaffirmer leur opposition à la réforme des rythmes scolaires en l’état. “Je ne veux pas devenir un gardien d’enfants, c’est une dévaluation du travail d’animateur” proteste Grégory, directeur d’un centre de loisir. “En plus, les enfants de maternelle et de primaire n’ont pas le même âge, on ne peut donc pas leur imposer le même rythme.”
“Cette réforme s’est faite sans consultation et dans la précipitation” regrette pour sa part Isabelle, une parent d’élève vitriote. “La ville de Vitry n’a pas encore remis son projet mais de toute façons nous ne voulons pas qu’elle en dépose. Nous sommes contre une école à deux vitesse : d’un côté il y aura des écoles chouettes, celles situées dans les communes qui ont les moyens de mettre en place des activités sympas, et de l’autre les écoles des petites communes qui manquent de moyens” s’indigne t-elle.
“Nous sommes contre l’austérité dans la fonction publique et les réformes qui nous sont imposées d’en haut” s’exclament au micro les syndicats. Dans les hauts-parleurs, les interventions se succèdent, ponctuées d’applaudissements, d’encouragements et de slogans chantés par les manifestants, entassés devant l’entrée du bâtiment, en attendant que soient reçues des délégations d’élus venus en renfort avec leur écharpe tricolore.
Les enseignants aussi déplorent une réforme qu’ils jugent inadaptée. “Cinq matinées de suite, ce n’est pas possible, et pour apporter quoi en plus ? S’ils veulent nous imposer cette réforme, qu’ils le fassent avec de vrais moyens. Aujourd’hui, nous avons déjà des problèmes pour recruter des animateurs et le personnel n’est pas qualifié” pointent Karine et Virginie, deux institutrices de Saint-Maur. “Même structurellement, nous n’avons pas les locaux. Si nous décidons de prendre un car pour emmener les enfants à la piscine par exemple, en comptant le temps du trajet les enfants vont être 20 minutes dans l’eau, c’est ridicule ! Ce que nous voulons ce n’est pas une réforme sur les rythmes, qui ne réglera rien, mais avant tout une refonte des programmes qui est urgente” insistent les enseignantes.
Villejuif n’appliquera pas les nouveaux rythmes à la rentrée
Reçue parmi les délégations d’élus, la municipalité de Villejuif a annoncé ce mercredi soir qu’elle n’appliquerait pas les rythmes à la rentrée. “A 48 heures de la date butoir du dépôt des projets, et toujours sans retour de la part du ministre, les élus de Villejuif comme ceux de 25 autres communes du département de toutes tendances politiques, se sont déplacés à la direction académique de Créteil pour obtenir ce report. Le directeur adjoint académique a déclaré ne pouvoir donner aucune réponse aux élus présents. Aussi, la municipalité de Villejuif a-t-elle décidé de maintenir sa demande de report prenant en considération l’intérêt supérieur de l’enfant et annonce qu’elle n’appliquera pas la réforme en septembre 2014. La volonté de la nouvelle municipalité est en effet d’offrir un encadrement et des activités périscolaires de qualité et ce, en prenant le temps d’une véritable concertation avec l’ensemble des acteurs” motive la commune.
Je vois que cette réforme est loin de faire l’unanimité? Pour ma part, il serait temps qu’une décision soit prise rapidement par nos politiciens, qui n’ont pas pris la mesure des conséquences désastreuses de ces rythmes scolaires, Eh oui, je vis dans un petit village de 300 âmes, et je viens d’apprendre (27 mai 2014) que notre école allait fermer pour la rentrée de septembre???? 39 enfants en regroupement dans la commune voisine, bien, mais comment allons nous accueillir nos enfants lors d’épisodes neigeux (nos routes ne sont pas salées du coup les bus ne circulent pas)? et ou sont vos grands projets du grenelle de l’environnement 2? renforcer les liens sociaux!!!!!Pffff dans mon village vous venez de détruire le seul lien qui nous restait, sans parler de tout ce qui impactera notre village après la fermeture de notre école (côte immobilière par exemple) et oui Messieurs les ministres, vous tuez les trois principes fondamentaux de la république, liberté, vous nous imposez cette réforme sans consulter personne, égalité, quelle égalité entre mes enfants pour qui je n’aurai pas d’autre choix que de payer les activités imposées puisque le bus ne passera les prendre qu’après?, alors que ceux du village voisin pourront rentrer chez eux à pied? et Fraternité, bah le fait de se battre pour ne pas fermer notre école, met fin à une entente entre nos deux villages de plus de 30 ans……. Merci pour vos idées que nous payons une fortune au passage……
Une vitriote s’indigne, je cite: “Nous sommes contre une école à deux vitesses : d’un côté il y aura des écoles chouettes, celles situées dans les communes qui ont les moyens de mettre en place des activités sympas, et l’autre les écoles des petites communes qui manquent de moyens”. Trop manichéen ce portrait, non seulement les “grandes communes” n’ont pas toujours les moyens, comme à Saint-Maur par exemple, ou les finances sont au plus bas, mais en plus, certains groupes scolaires obligés de fermer leurs classes à 16h30 (pour des raisons de règlement intérieur, de sécurité et de couverture pas les assurances), ne pourront pas, durant les mois d’hiver, héberger les enfants dans les classes pour les activités périscolaires, et devront entasser les enfants dans un préau mal chauffé. Enfin, certaines “petites communes” s’en tireront à bon compte, si leurs finances sont saines.
1 an et demi que les municipalités communistes et de droite sabotent cette réforme, et expliquent maintenant que cela s’est fait dans la précipitation. Certains maires et responsables “pédagogiques” devront rendre des comptes
Un peu simpliste comme résumé. Aucun maire du Val-de-Marne – y compris les socialistes – n’a accepté de mettre en œuvre la réforme au 1er septembre 2013. Les enseignants – qui ne sont pas tous communistes ou de droite – multiplient les mouvements de grève pour s’opposer à la réforme. Les associations départementales des parents d’élèves – qui ne sont pas toutes communistes ou de droite – ont manifesté leur opposition depuis le début. En fait, celui qui sabote la réforme, c’est le Gouvernement qui refuse d’entendre ce que les enseignants, les parents et les élus de toutes tendances ne cessent de lui dire. Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
A entendre les infos de ce matin 5 juin à la radio, nous allons vers un assouplissement de la réforme des rythmes scolaires pour les villes. Sans vouloir le dire, cette réforme ne sera peut être jamais appliquée par manque de moyens mais également à la base de concertation mise à part dans certaines communes. Le bon sens va t il l’emporter sur le Politique, affaire à suivre ?
Pilou
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