S’ils n’ont pas tous, loin s’en faut, choisi l’Académie de Créteil pour commencer leur carrière, la plupart ont vraiment envie d’être profs. Accueillis par la rectrice, Béatrice Gilles, quelques 1980 professeurs stagiaires de collèges et lycées de l’Académie (qui couvre les départements 77, 93 et 94) ont fait une première pré-rentrée ces 25 et 26 août, dans les amphis de l’Université de Créteil (Upec).
Future prof de gym, Camille espérait encore il y a quelques jours pouvoir rester à Poitiers, et sa principale préoccupation du moment est de trouver un logement abordable. Nommé en Seine-Saint-Denis pour enseigner les mathématiques, Victor, qui arrive de Toulouse, s’était préparé psychologiquement à cette affectation comme un passage obligé. D’autres ont au contraire retenu cette destination en premier choix, à l’instar de ce futur professeur de lettres d’un collège de Bondy qui n’avait coché que des établissements de Seine-Saint-Denis. «Je souhaite rendre au système éducatif ce qu’il m’a offert, en me sortant de ma campagne et en me permettant de faire des études supérieures en tant que boursier», indique-t-il. Même motivation pour Nassima, qui a également réclamé le 93 pour enseigner les sciences économiques et sociales. «Compte-tenu de mes origines sociales et ethniques, je voulais m’engager sur le terrain car je crois beaucoup en l’éducation», insiste la jeune femme. «Je ne changerai de métier pour rien au monde même si ce n’est pas un métier facile et que cela demande beaucoup d’énergie», confie pour sa part une professeur d’Anglais de Boissy-Saint-Léger. Enseignante depuis déjà trois ans, elle est venue pour présenter son syndicat aux jeunes recrues. «Nous venons prendre contact, distribuer de la documentation et renseigner sur les droits, précise-t-elle avec sa collègue. Les adhésions se font plutôt en cours d’année, au fur et à mesure des problèmes quotidiens comme les demandes de mutation qui nécessitent de disposer des bonnes informations pour ajuster sa stratégie.» Si beaucoup de jeunes profs se disent impatients de retrouver leur classe, quelques-uns confient malgré tout que l’enseignement n’était pas une vocation. «J’ai fait des études de lettres et ce métier s’est imposé comme une suite logique pour travailler. J’ai été en stage avec des classes de collège, c’était l’horreur. Je suis contente d’avoir des élèves de lycée cette année. J’espère pouvoir vraiment faire de la littérature», indique une future prof de Français.
Première promotion d’Espe
Une majorité (1100) des 1980 professeurs stagiaires de l’Académie a étrenné la première promotion des Espe (Ecoles supérieures de professorat et de l’éducation) mises en place à la rentrée 2013. Ces écoles qui succèdent aux IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres) qui avaient été fondus dans les cursus universitaires en 2008, accueillent les étudiants diplômés au moins d’une licence. Une première année en master 1 leur dispense un enseignement essentiellement didactique complété par 4 à 6 semaines de stages. A l’issue d’un concours, la seconde année de formation, correspondant au master 2, est rémunérée et comprend 9 heures de cours par semaine en tant qu’enseignant en plus de la formation en tant qu’étudiant. Le temps universitaire est consacré à la fois aux enseignements disciplinaires, à de la formation transversale par module en fonction des besoins (travail avec des jeunes handicapés par exemple) et à de la recherche appliquée, explique la directrice de l’Espe de Créteil, Brigitte Marin. L’Espe de Créteil se distingue notamment par son Observatoire universitaire international Education et prévention (Ouiep) qui travaille sur l’action conjointe de l’école, l’intervention sociale, la protection de l’enfance, la santé et la sécurité, pour prévenir la délinquance, la violence et la poly-victimisation des enfants. Chaque jeune prof bénéficie aussi d’un tuteur pour l’épauler mais aussi l’évaluer durant cette mise à l’épreuve. «C’est mon tuteur qui m’a tout appris», indique une enseignante déjà confirmée. «Je me questionne sur ma relation avec le tuteur, s’interroge en revanche une prof stagiaire. Etant donné qu’il va m’évaluer à la fin, je ne sais pas si je lui confierai tous mes problèmes car cela risque de se retourner contre moi. Peut-être essaierai-je d’en gérer certains de mon côté pour prouver mes capacités de réaction et mon autonomie. Tout dépendra de la confiance établie», analyse la future enseignante. «Le temps de la formation et de l’évaluation sont bien distincts et les tuteurs ont des consignes claires. Nous encourageons donc les professeurs stagiaires à échanger avec leur tuteur», réagit Martine Amiot, directrice de la pédagogie au sein de l’Académie de Créteil.
En savoir plus sur les Espe en général, sur l’Espe de Créteil (qui dépend de l’Upec) en particulier.
Ce matin du 26 août, alors que le nouveau gouvernement n’était pas encore été annoncé et que le nom de la nouvelle ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem n’était cité par personne, les supputations tournant plutôt du côté de Ségolène Royal, la question de ce changement de tête ne préoccupait guère. «Cela ne changera pas grand-chose. La rentrée est déjà organisée et l’administration reste en place. Mais ce suspense est palpitant», confiaient tout de même deux professeurs stagiaires.
Effectivement, l’article cité fait référence au recrutement des enseignants du 1er degré…Si Monsieur était un peu plus informé, il saurait que le recrutement dans le second degré est national…les affectations interacadémiques sont conditionnées ensuite par son nombre de points (points qui sont attribués selon des critères personnels, familiaux et de carrière déjà entamée ou non dans l’EN)
Il s’agit des stagiaires du second degré (enseignants et enseignantes en collège et lycée.) qui faisaient leur rentrée à Créteil. L’article cité fait référence au 1er degré (maternelle et élémentaire).
Ce sont les nouveaux profs reçus en ayant plus de 4.17/20 de moyenne pour l’académie de Créteil?
Pour info :
http://rue89.nouvelobs.com/2014/05/13/france-peut-devenir-prof-ecoles-41720-moyenne-252109
Ca fait peur.
ben fallait aller passer le concours et voir de quoi il s’agit au lieu de parler dans le vide………
Je ne parle pas dans le vide, je cite un article, qui doit permettre aux parents de se poser des questions sur l’avenir de leurs enfants.
Puis être payé 1600€/mois pour être prof, sans façon.
Même si je ne connais pas les questions qui ont été posées, embaucher quelqu’un avec une telle moyenne, ça fait peur, sachant que les notes minimales à avoir sont différentes selon les académies (égalité?).
On le paiera plus tard, c’est tout.
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