Les syndicats hospitaliers de l’hôpital psychiatrique, en grève depuis juin contre le passage de la journée de 8h à 7h36 en contrepartie d’une réduction des journées de RTT de 27 à 18 par an, organisent ce mardi 9 septembre à partir de 14h30 une opération escargot en auto et moto de l’hôpital de Villejuif (Val de Marne) jusqu’à celui de Clamart (Hauts de Seine) qui fait partie du même groupe.
Les syndicats demandent toujours le gel du projet “mais nous sommes prêts à discuter et négocier“, indique Joël Volson, délégué Sud Santé. Ce lundi, la directrice par intérim de l’hôpital, Nicole Pruniaux, avait organisé une réunion avec les médecins chefs et cadre supérieurs de pôle, à laquelle se ont invités les syndicats, suscitant un ajournement de la rencontre.
Ce conflit ne laisse pas d’étonner.J’ai eu l’occasion de l’écrire dans cette rubrique.Ancien inspecteur du travail puis DRH, aujourd’hui coach et médiateur dans une grande entreprise publique, je suis surpris du blocage à l’origine de ce conflit.
La lecture du rapport du cabinet mandaté par le CHSCT apporte dans sa conclusion des éléments qui tombent sous le sens : non, ce n’est pas du tout la même chose de terminer son travail plus tôt à chaque service, selon un horaire théorique que la réalité quotidienne va amener à modifier spontanément et de bénéficier de jours de repos complets en ARTT. Non, l’un ne compense pas l’autre et substituer une mesure à l’autre ne constitue aucunement une contrepartie.
Pour qui connait le travail et sa réalisation quotidienne, dans les métiers de service, c’est une évidence.
Ce qui est moins évident, c’est de comprendre comment une direction d’établissement a pu en arriver à se couper à ce point de la vie quotidienne de ses salariés qu’elle en perde tout bon sens et s’enlise dans une obstination absurde.
Non, on ne peut pas annoncer à des salariés, où que cela soit dans une entreprise en France, que l’on va leur retirer 9 jours d’ARTT.Si la direction de l’hôpital et l’administration de la santé ne se sortent pas cela de la tête il n’y aura pas d’issue.
Si la question est d’améliorer l’efficacité du service rendu, il serait peut-être temps de se rendre compte que c’est tout autant le désir de ceux qui font le travail.Et qu’il y a là les bases possibles d’une élaboration conjointe.
Pierre Viénot
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