Plus jeunes, ils ont fait des choix ou pas, puis s’en sont affranchis. Certains sont passionnés, d’autres juste contents d’avoir un travail pour assurer leur existence. Témoignages d’adultes recueillis à Maisons-Alfort, Créteil et Vitry-sur-Seine. (voir aussi les témoignages de jeunes).
Michel, 66 ans, retraité Travailler jeune pour la famille
“Si j’avais eu le choix, j’aurai aimé faire des études. Mais je suis issu d’une famille pauvre qui vivait au jour le jour. Dès que j’ai eu 14 ans, j’ai du partir travailler pour subvenir à leur besoin. Dans ma jeunesse, mon rêve était de leur construire une maison et je voulais me diriger dans le bâtiment, mais l’occasion ne s’est jamais présentée. A l’époque, c’était plus facile de trouver du travail. J’ai commencé par la boucherie, suis passé par la charcuterie, la poissonnerie, la métallurgie, le transport de marchandises et enfin, les quinze dernières années, j’ai été fonctionnaire pour la ville de Vitry.”
Lise, 27 ans, assistante de galerie De l’art à la comm
“Après mon bac, je me suis lancée dans des études d’art en faisant une prépa car je n’avais aucune idée de quoi faire donc je me suis dis qu’il valait mieux commencer par quelque chose que j’appréciais vraiment. Je me suis alors rendue compte que je n’avais pas le niveau mais ai entendu parler de la communication, c’était compatible avec l’art et beaucoup plus concret. Finalement, je préfère cela que d’être dans l’aspect créatif. Aujourd’hui, je travaille dans une galerie d’art contemporain et ne regrette rien car mes études artistiques ne sont pas perdues.”
Kem, 40 ans, comptable Un boulot c’est déjà cela
“J’ai étudié la biologie à la fac en Guyane, mais ce n’était pas vraiment mon choix. Mon père voulait que je sois avocat comme mon oncle. Sinon, il voulait que je sois médecin, mais je n’étais pas brillantissime à l’école… du coup, comme mon père était dans la pharmacologie, je me suis orienté dans la biologie. J’ai fini par monter ma société d’élimination des déchets hospitaliers à risque, car des amis médecins m’avait fait part de ce problème et je me suis dit qu’il y avait un créneau à exploiter. Mais cela n’a pas marché. Grâce au bouche à oreille, j’ai ensuite exercé plusieurs postes. Je suis arrivé en France en 1999, d’abord pour travailler au rectorat, et maintenant au Conseil général. Cela me plait… entre guillemets, mais dans la vie on ne peut pas se permettre de se plaindre, cela me permet de me nourrir, me loger, m’habiller. J’aime être actif.”
Hafida, 36 ans, infirmière Le métier a changé mais la passion demeure
“Dès le départ, je savais que j’allais être infirmière. C’était logique car on est toute une lignée de frères et sœurs qui travaillons dans le social et je suis la petite dernière. Aujourd’hui, même si le métier a changé, la passion demeure. Quand j’ai commencé, infirmière, c’était comme pompier, un métier considéré.”
Laurence, 35 ans, directrice de centre de formation Vive la reconversion
“Je savais où je voulais aller après mon bac et ai fait un parcours sans faute : cinq années en ingénierie génétique et un début de thèse. Malheureusement, le secteur était fermé en termes d’emploi, il fallait partir à l’étranger dans les pays en voie de développement mais je ne voulais pas. J’ai changé de voie et maintenant j’aide les personnes à se reconvertir!”
Véronique, 57 ans, directrice de crèche Des enfants malades à la crèche
“Après mon bac, j’ai fait une école d’infirmière car j’ai toujours su que je voulais être puéricultrice et qu’il fallait passer par là. J’avais un petit frère de sept ans de moins, cela a surement joué. J’ai commencé en m’occupant d’enfants malades mais au bout d’un moment, c’était trop dur psychologiquement alors je suis sortie du milieu hospitalier. Je n’ai jamais été déçue de mon choix.”
Joel, 49 ans, chef de produit Orienté par accident
“Enfant, j’avais bien des rêves de métiers mais vraiment rien de concret. Du coup, je suis tombé dans l’électronique par accident, parce que mon père était informaticien. Je m’y suis épanoui bien que n’ayant aucune vocation là-dedans au départ. Je suis encore dedans aujourd’hui, même si j’opère désormais davantage sur le plan le marketing que technique.”
Christelle, 33 ans, conductrice de bus Touche à tout
“Après mon bac, j’ai commencé un BTS électro technique mais j’ai arrêté au bout de deux mois car cela ne me correspondait pas du tout. Ensuite, j’ai travaillé en maternelle pendant cinq ans, non pas par passion mais parce qu’à l’époque il y avait les emplois jeunes. Avant mes 21 ans, j’avais déjà pensé devenir conductrice de bus mais renoncé car ce n’était pas possible avant cet âge là. Je suis revenue sur ce souhait et passé mon permis transport en commun. Cela fait neuf ans que je fais ce métier et j’aimerais bien changer de nouveau. Pendant ma grossesse, j’ai eu l’occasion de travailler dans les bureaux de la RATP car on n’a pas le droit de conduire en étant enceinte, et j’aimerai définitivement passer du côté de l’administration et avoir plus de responsabilités.”
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