Emploi | | 12/03/2014
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Paroles de chômeurs à Vincennes et Villeneuve-Saint-Georges

Paroles de chômeurs à Vincennes et Villeneuve-Saint-Georges

IMG_6095Tous les mois, les statistiques du chômage tombent et, dans le Val de Marne, les chiffres tournent autour de 70 000 personnes sans aucun emploi (catégorie A). Quelle réalité ces chiffres recouvrent-ils ? Témoignages de chômeurs devant les agences Pôle emploi de Vincennes et Villeneuve-Saint-Georges.

Jamel, 47 ans, formé dans le batiment  Déjà 1 an de chômage
“J’ai fais l’absurdité de démissionner et depuis je cherche n’importe quoi. Je veux juste travailler, d’autant plus que je ne touche aucune aide. Je bouge : je dépose des CV un peu partout, j’essaye au bouche à oreille aussi, et puis à pôle emploi. Mais je n’ai pas de réponses. Ca fait un an que je suis suivi par un conseiller avec qui j’ai rendez-vous deux fois par mois mais à chaque fois c’est le même scénario, ça n’aboutit pas. On m’a fait beaucoup de propositions inutiles et on me dit d’attendre. J’ai effectué une formation de deux mois dans la restauration, mais ça n’a pas marché non plus. Au départ j’étais confiant mais maintenant je ne sais même plus ce que j’attends… peut-être que ça tombe du ciel ? C’est dur.”

Sonia, 41 ans, assistante commerciale  Seulement 3 semaines
“Je ne suis pas encore inscrite. C’est la deuxième fois que je suis au chômage. J’ai perdu mon emploi à cause de la liquidation judiciaire de mon ancienne boite. Pour l’instant, je cherche dans mon domaine de prédilection mais si il y a d’autres possibilités intéressantes je prends aussi. Je cherche sur internet, sur beaucoup de sites comme Monster ou Jobrapido. Le site de Pôle emploi est efficace aussi, j’y regarde régulièrement les annonces qui sont publiées. A l’heure actuelle je ne suis pas trop inquiète, mais si ça persiste je ne serais pas contre le fait d’accepter une formation. Peut-être pas un salaire moindre par contre.”

Pierre, 33 ans, commercial dans la publicité Premier mois de chômage
“C’est la première fois que je suis au chômage, j’ai perdu mon emploi par rupture conventionnelle. Je ne veux pas de reconversion, je veux refaire exactement la même chose. Pour chercher je visite des sites internet spécialisés dans mon secteur d’activité et je suis inscrit à des newsletters. Sinon, je suis suivi par une conseillère Pôle emploi mais je ne suis pas persuadé qu’elle ait compris le métier que j’exerce. Je viens d’avoir un entretien avec elle, mon premier, et j’ai plutôt eu l’impression qu’il y a des cases dans lesquelles on essaye de faire rentrer les gens et qu’il n’y a pas d’ultra spécialisation. A vrai dire je ne compte pas sur Pôle emploi pour retrouver un poste, mais plutôt sur mon propre réseau professionnel. Si d’ici quelques mois je n’ai pas trouvé, je pense que je me redirigerai plutôt vers une formation pour faire quelque chose que j’ai toujours eu envie de faire. Mais ça serait un changement radical. J’adore la photo donc j’aimerai bien me lancer là-dedans.”

Alexandro, 46 ans, fonctionnaire international Chômeur depuis 1 an et 7 mois
“J’ai perdu mon emploi car ma boîte a fermé. Je me sens très inquiet donc désormais je cherche partout, dans la limite de mes compétences. Je cherche sur internet, et dans les différentes agences d’intérim auxquelles je suis inscrit. Je suis suivi par un conseiller Pôle emploi qui m’a fait des propositions, mais exclusivement des offres qui sont également disponibles sur le site. Au point où j’en suis, je suis prêt à accepter une formation dans un autre domaine d’activité que le mien, ou même un poste avec un salaire moindre.”

Fabien, 63 ans, directeur commercial Au chômage depuis juillet 2013
“Mon contrat a été rompu et depuis je cherche un emploi ou un stage en tant que directeur commercial ou commercial. Ma conseillère me cherche un stage de commercial et moi je regarde les annonces, j’essaye de faire marcher mes relations. Je n’ai pas de rendez-vous régulier avec ma conseillère, là j’en avais un parce que je n’ai pas d’indemnités. Je suis inquiet vu mon âge… alors je serai même prêt à accepter une formation dans quelque chose qui n’a rien à voir avec mon domaine d’origine.”

Rabier, 35 ans, ingénieur biomédical Au chômage depuis 6 mois
“J’ai été licencié et actuellement j’essaye de créer mon entreprise. Pôle emploi m’aide dans cette démarche, avec différents dispositifs telle que la couveuse de créateur d’entreprise. Là je viens en agence pour voir si il y a du nouveau par rapport à une formation pour laquelle j’ai demandé un financement.”

Maria, 40 ans, assistante commerciale Au chômage depuis 2009
“J’ai effectué beaucoup de postes différents, je suis polyvalente. J’ai perdu mon dernier emploi à cause d’un licenciement économique et depuis j’enchaîne les CDD. J’étais suivie les six premiers mois puis j’ai eu deux autres conseillers mais je n’ai jamais disposé d’un suivi correct, ni régulier. C’est toujours moi qui ai demandé à avoir rendez-vous et à chaque fois on me propose des offres qui ne correspondent pas à ma recherche ou qui sont en dehors de mes compétences. Par exemple une offre d’emploi où il faut maitriser l’anglais alors que je ne parle pas la langue. Justement j’avais demandé à suivre une formation en anglais, parce que c’est très demandé dans ma profession d’origine, mais on m’a répondu qu’il n’y avait pas assez de budget ou que le budget était consacré à autre chose. Je recherche donc davantage dans les agences intérims.”

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Irenee, 44 ans, peintre-sableur Intermittent du chômage
“La dernière fois que j’ai travaillé dans ma qualification, je considère que j’ai été arnaqué. Je travaillais plus pour gagner moins. J’ai demandé à être augmenté et ça a dégénéré. Depuis, j’enchaine les petites missions d’interim qui n’ont rien avoir avec mon domaine : de la manutention, de la préparation de commande, chargement et déchargement de camion… La dernière mission,  je l’ai terminée en novembre. Et Pôle emploi ça ne donne rien. J’ai une conseillère mais nous ne sommes pas souvent en contact. Elle m’envoie juste des courriers lorsque j’ai oublié d’actualiser, mais si j’oublie c’est justement parcequ’ils ne me proposent rien. Quand je viens, j’essaye de parler à n’importe quel agent que je trouve pour lui expliquer mon cas. Là par exemple je suis venu pour demander une formation pour avoir le CACES (Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité) car dans les boites d’intérim, en ayant le CACES, il y a du travail. J’attends la réponse mais si c’est positif, ça ne commencera qu’en juin, et d’ici là, je resterai sans rien et je ne touche aucune aide.”

Stéphane, 48 ans, commercial N’arrive pas à retrouver un travail stable
“J’ai été licencié en avril 2010 après 11 ans dans une entreprise. Depuis, j’effectue des CDI de 3/4 mois tous les ans. On me met dehors après la période d’essai sous les prétextes les plus divers, tel que l’incompatibilité de caractère, même quand je fais du chiffre d’affaire. J’ai l’impression que dans mon secteur on se sert de CDI comme de faux CDD. En 25 ans, Pôle emploi ne m’a jamais trouvé de travail. Ils m’ont bien fait des propositions mais dans la peinture par exemple, alors que j’ai 15 ans d’expérience dans la vente de produits médicaux en bloc opératoire. Le pire, c’est qu’il faut quand même postuler à ce qu’on vous propose sinon on nous menace de couper vos allocations. Avec eux j’ai un peu l’impression d’avoir le couteau sous la gorge. Je n’ai aucun suivi personnalisé et ils ne me proposent aucun autre rendez-vous. Par contre ils m’envoient des lettres tous les trois mois où sont mentionnés les thèmes d’un premier seul entretien. Par ailleurs, je leur ai demandé à avoir une formation d’anglais, mais que ce soit ici ou à Pôle emploi Bordeaux, ils me disent qu’ils n’ont pas ce type de formation ou que je ne correspond pas aux critères. Aujourd’hui,  je suis venu déposer un dossier pour faire une demande d’allocation solidarité emploi parce que je n’ai plus le droit aux allocations chômage. Brutalement je vais passer de 2000 euros par mois à 475 euros. Il n’y a pas de pallier dégressif, et aucun avertissement. Du coup j’ai deux entretiens prévus dans les jours à venir, que j’ai trouvé par mes propres recherches. Si ça ne marche pas, je partirai à l’étranger. Avec mon expérience je pourrais certainement trouver quelque chose là-bas, et y travailler l’anglais tout seul.”

 

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