Dans son discours de politique générale de ce mardi 8 avril à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Manuel Valls propose d’assouplir le calendrier de mise en place de la réforme des rythmes scolaires,
dans le cadre d’une concertation avec les parents et les enseignants.
Abonnez-vous pour pouvoir télécharger l'article au format PDF. Déjà abonné ? Cliquez ici.
Les syndicats du Val-de-Marne SNUipp-FSU, SNUDI-FO et SUD Education s’adressent ensemble au nouveau Ministre pour demander la suspension du décret Peillon sur les rythmes scolaires et qu’il décide de surseoir pour tout le département à la mise en œuvre du décret des rythmes scolaires à la rentrée 2014 :
Monsieur le Ministre de l’Education Nationale,
Nous nous adressons à vous afin de vous exposer la situation particulière de notre département et vous faire part de notre demande concernant la mise en oeuvre du décret sur les rythmes scolaires.
Aucune commune du Val-de-Marne n’applique le décret du 24 janvier cette année.
Les enseignants du département ont fait grève à 85% et manifestent depuis un an dans des proportions jamais égalées pour que le décret sur les rythmes scolaires ne soit pas mis en place à la rentrée 2014, qu’il soit suspendu et retiré.
Les agents territoriaux et leurs syndicats CGT, FO, FSU et SUD font grève et se mobilisent pour les mêmes exigences.
Les parents, dont les associations départementales FCPE et PEEP ont appelé à se rassembler le 12 février 2014 avec les enseignants pour la suspension du décret, rejettent massivement ce décret qui ne répond pas aux problèmes de fond.
Les Maires de notre département, en ne répondant pas aux demandes de transmission d’un projet d’organisation du temps scolaire (7 projets déposés à la date échéance du 31 janvier 2014 sur 47 communes ; 3 projets sur ces 7 ont depuis été retirés) ont massivement refusé de s’engager dans la mise en œuvre du décret. Plusieurs d’entre eux ont déjà été reçus par le Préfet à ce sujet mais leurs questions sont restées sans réponse.
Nous avons été reçus par l’Inspectrice d’académie et nous lui avons indiqué que ce décret est dangereux pour la sécurité des élèves, pour leurs conditions d’apprentissage et pour les conditions de travail des personnels, qu’ils soient enseignants, AVS, agents territoriaux ou animateurs : il ne règle aucun des problèmes posés pour les élèves, il remet en cause la spécificité d’une salle de classe qui ne peut devenir une salle polyvalente d’animation ; les élèves ne peuvent être laissés sans repères spatiaux et temporels comme cela risque d’être le cas dans certains scénarii d’activités périscolaires, les conditions de travail des enseignants et de tous les personnels sont détériorées, sans pour autant avoir amélioré les conditions d’apprentissage des élèves.
Celle-ci a reconnu la pertinence des problèmes soulevés quant aux graves conséquences de l’application du décret et s’est engagée à transmettre à votre prédécesseur. Elle n’a pu apporter ni réponse, ni garantie, sur la sécurité des élèves, les problèmes de responsabilité. En particulier celle des directeurs qui sont les premiers exposés est pleinement engagée sur la totalité du temps scolaire (y compris l’APC) : temps de transitions, entrées et sorties, utilisation des locaux,…..
De plus, les très nombreuses interventions et oppositions ont mis en lumière l’impossibilité de garantir une égalité de traitement pour l’ensemble des enseignants du département dans l’organisation de leur service pour l’année prochaine.
En effet, le report imposé par le Ministère, des opérations de carte scolaire, puis du mouvement après les élections municipales et la très grande désorganisation générée par la réforme des rythmes scolaires, conduisent les personnels à participer, cette année, au mouvement dans une totale opacité puisqu’ils n’auront connaissance des modifications qu’après la clôture du serveur du mouvement, ce qui ne s’est jamais produit jusqu’ici.
Pour information, une très grande partie des personnels habite hors du département avec de très longs trajets pour venir travailler à l’école ; leur imposer en fin d’année une nouvelle organisation de la semaine sans même les consulter ni même leur donner la possibilité de changer de poste risque de désorganiser les écoles à la rentrée.
En conséquence, face à cette situation exceptionnelle, pour que soient respectés les droits des personnels, nous réitérons solennellement notre demande de suspension du décret et qu’en tout état de cause vous décidiez de surseoir exceptionnellement pour tout le département à la mise en œuvre du décret des rythmes scolaires à la rentrée 2014.
Dans l’attente de votre réponse, veuillez croire, Monsieur le Ministre, en notre profond attachement à la défense des droits des personnels et à un Service public de qualité.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.