Roms | | 21/11/2014
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Roms en ville : à quand une conférence régionale?

Roms en ville : à quand une conférence régionale?

Philippe-Bouyssou-Rom-EuropeLes années passent et la question de l’accueil des populations Roms reste une équation impossible pour les  familles qui font en permanence leur carton d’un bidonville à l’autre, les villes confrontées à leur installation en dehors des normes sanitaires et parfois dans des zones dangereuses, des habitants parfois excédés et la préfecture chargée de faire respecter la loi.

Voir dossier précédent consacré à cette question.

L’évacuation récente de plusieurs bidonvilles dans le Val de Marne, en particulier celui de la rue Ernest Renan à Ivry-sur-Seine la semaine dernière, a relancé le débat. Ce jeudi 20 novembre, des militants val-de-marnais d’associations de soutien aux populations Roms s’étaient rassemblés devant la préfecture après avoir claqué la porte d’une réunion organisée par les services de l’Etat et les élus locaux, car son ordre du jour ne concernait pas exclusivement les conséquences de l’évacuation de ce bidonville.  “Pour la préfecture, il s’agit de régler le problème à Ivry. Puisque les familles ont quitté la ville après les expulsions, alors on ne s’occupe plus d’elles” regrette Aline Poupel, du collectif Romeurope 94.  Evacuées le 13 novembre, les familles s’étaient vues proposer une solution de mise à l’abri provisoire par la préfecture mais ne s’y étaient pas rendues et avaient investi le lendemain un foyer du Samu social installé dans l’hôpital désaffecté Jean Rostand. Après des discussions avec la préfecture le vendredi,  32 personnes avaient finalement accepté la solution de mise à l’abri provisoire et 11 s’étaient effectivement rendues dans les hôtels proposés, avait indiqué la préfecture. Depuis, l’hébergement provisoire a été prolongé et devrait l’être jusqu’à la semaine prochaine.

Une solution qui reste temporaire et ne satisfait pas les associations de soutien aux populations roms. Dans leur déclaration, lue par Sacha Kleinberg, du collectif de soutien aux Roumains d’Ivry, avant de quitter la réunion, les associations s’estiment”flouées” par les services de l’Etat dont elles considèrent qu’il aborde la question de façon trop globale sans apporter de solutions concrètes durables.

A quand une conférence régionale pour ouvrir le débat?

Rom-Europe-Ivry-Phuillioe-Bouyssou
“Les «mises à l’abri» provisoires, prévues par la circulaire d’août 2012, constituent une avancée, mais se révèlent insuffisantes pour répondre aux volontés d’insertion  qu’expriment ces populations, réagit pour sa part Philippe Bouyssou, premier adjoint au maire PCF  d’Ivry-sur-Seine. C’est pourquoi nous revendiquons depuis de longs mois auprès de l’Etat la tenue d’une conférence régionale pour construire des solutions justes et durables. Les collectivités locales ne peuvent plus faire face seules au développement de cette précarité. Nous considérons que la démarche que nous avons initiée autour du bidonville Truillot en partenariat avec l’Etat, le Conseil Général du Val de Marne et les associations qui vise à la résorption du bidonville dans le respect des droits des populations qui sont contraintes d’y vivre actuellement, peut constituer une base de travail qui mériterait d’être portée à une échelle territoriale et financière plus large. C’est pourquoi nous proposons d’accueillir la tenue de cette conférence régionale à Ivry”, invite l’élu dans un communiqué de ce 20 novembre.

Le préfet a fait un point d’étape sur les différents bidonvilles recensés sur le département et a fait preuve de sa volonté d’avancer” a également estimé l’élu en sortant de la réunion, sur le parvis de la préfecture, qui a soumis à nouveau à cette occasion l’idée d’une conférence régionale.  Pour l’instant, aucun calendrier n’est toutefois acté.

Cette conférence permettrait d’ouvrir un vrai débat sur la question plus large de la précarité dans notre pays” estime Malika, une militante associative. “Dont acte” défie-t-elle. “C’est avant tout une question de volonté politique” pense Sacha Kleinberg. “Il y a un malaise, car nous devons composer avec les valeurs du collectif, que nous partageons évidemment, et avec l’exaspération de nos administrés” assume Philippe Bouyssou. En septembre dernier, un collectif de riverains excédés par la proximité du bidonville de la rue Truillot, s’étaient invités au Conseil municipal pour manifester leur colère.

Selon les associations, 1200 Roms vivraient actuellement en Val-de-Marne, dont la moitié  à Ivry-sur-Seine.

 

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