Actuellement détenue pour un tiers par l’Etat, un tiers par la foncière Altarea-Cogedim, 13% par la ville de Paris, 5,6% par le Conseil général du Val de Marne, 4,6% par la Caisse des dépôts et les 10% restants par des petits porteurs, la Semmaris, en charge de l’exploitation du MIN de Rungis, pourrait voir sa participation de l’Etat revendue.
C’est le journal le Figaro qui, dans son édition du 1er octobre, fait état de cette option qui permettrait à l’Etat, parmi d’autres cessions de participation, de gagner en marge de manœuvre financière. Fin 2007, l’État avait déjà vendu à la foncière Altaréa un montant similaire d’actions contre 45 millions d’euros, rapporte le quotidien.
Une décision qui inquiète les collectivités parties prenantes dans le MIN de Rungis et les avait déjà mobilisées dès avril 2012, date à laquelle l’Agence des participations de l’Etat (APE), propriétaire des 33,34% de la Semmaris, avait annoncé son intention de recruter un nouveau Pdg à Rungis, ce qui fut fait en la personne de Stéphane Layani en avril 2012.
Selon le journal, Altaréa-Cogedim pourrait être intéressé par un renforcement de sa participation qui lui permettrait d’élargir l’activité de Rungis en dehors de l’agro-alimentaire (voir l’article).
Les élus du Conseil général s’inquiètent
Cette éventualité a suscité la réaction de Christian Hervy, ancien maire de Chevilly et administrateur de la Semmaris en tant que représentant du Conseil général et de Christian Favier, président du Conseil général du Val de Marne, lesquels s’inquiètent d’une privatisation totale de la Semmaris. “Si cette situation était avérée, il va de soi que le Conseil général, les entreprises du MIN de Rungis et ses 12 000 salariés et les élus de la métropole s’opposeraient à une telle décision. Faut-il rappeler que le service public et l’intérêt général ne peuvent être garantis par un actionnaire dont le cœur de l’activité est la gestion immobilière ? Or Altaréa en convoitant les actions de l’Etat veut disposer à bas prix de terrains facilement aménageables et bien desservis grâce à l’investissement public : proximité de l’aéroport, au cœur d’un nœud autoroutier et de transports collectifs avec le tram, le TVM et demain le métro”, dénoncent les élus. Il serait inconcevable que l’arrivée du métro sur le territoire se traduise par le dépeçage du Marché de Rungis alors qu’il est un outil au service de l’emploi et de la valorisation des activités du territoire. Le marché de Rungis, premier marché de produits frais au monde, qui exerce une mission de service public de première importance à l’échelle régionale et nationale développe son activité dans un périmètre dont la gestion relève de règles d’intérêt général et dans le cadre d’une concession de l’Etat“, poursuivent les élus.
Le MIN de Rungis joue un rôle stratégique dans l’approvisionnement de la Capitale, dans l’exportation de la production agricole française, et constitue par ailleurs l’un des garants majeurs de la sécurité alimentaire pour les franciliens. Dans ces conditions nous estimons que les deux seuls objectifs qui doivent être poursuivis sont :
• D’une part de garantir les conditions de modernisation et d’investissements lourds en prorogeant la concession de service public donnée par l’Etat à la SEMMARIS
• D’autre part de mettre en ordre et en concordance l’ensemble des réglementations existantes
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