Education | | 15/05/2014
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Comment aider les enseignants face à la violence scolaire

Comment aider les enseignants face à la violence scolaire

Amphitéâtre formation 2Comment aider les enseignants à réagir face à la violence au sein de leur établissement? Tel était l’objet de la séance de formation très attendue organisée ce mardi 13 mai à Créteil.

De plus en plus de professeurs viennent me voir pour m’expliquer leur souffrance au travail. Nous demandons à être aidés, protégés et valorisés par l’Education Nationale dans notre tâche”  témoigne un des chef d’établissement en quête de conseil.

Selon une étude réalisée dans les collèges et lycées de Paris, 25% des faits de violence se déroulent pendant la récréation, 24% dans les halls et 24% dans les salles de classes” explique Luc Pham, Dasen adjoint du second degré à Paris devant l’amphi rempli.”Statistiquement, les classes les plus absentéistes sont les troisième et les classes de secondes professionnelles. Les exclusions les plus fréquentes se déroulent après les récréations, car les élèves sont plus turbulents. La question est de savoir pourquoi deux collèges séparés par un seul kilomètre n’ont pas les même chiffre d’absentéisme ou d’exclusion ? C’est que les méthodes pédagogiques sont différentes.” poursuit-il. “Avoir un bon climat scolaire ne signifie pas transformer l’école en monde des Bisounours, il faut avoir une exigence bienveillante auprès des élèves, en ayant une bonne gestion et en donnant sens aux sanctions qu’on leur inflige, ajoute le Dasen adjoint.

Amphitéâtre formation

Vient ensuite le volet “crise”. Pour Bernard Claux, IA-IPR, responsable des équipes mobiles de sécurité (EMS) de l’académie de Créteil, le principal est de l’anticiper. Un petit conseil pratique : “toujours avoir les bons numéros de téléphone sur soi, au cas où il y aurait une urgence“. Ensuite, il faut faire confiance au flair ; “les professeurs et le personnel doivent être des hommes de couloir, de portail. Il faut être attentif, presque au sens olfactif du terme, afin de détecter les signaux d’un début de crise. Il y a des établissements qui peuvent paraître extrêmement tranquilles, mais dans lesquels une crise peut s’introduire. L’institutrice de la fillette de 4 ans, poignardée il y a quelques jours au Kremlin-Bicêtre m’a confié qu’elle n’aurait jamais pensé avoir un jour à gérer ce genre de situation dans l’école. Les crises sont toujours des situations exceptionnelles” explique-t-il.

Membres inspection académique

Bernard Claux, Elisabeth Laporte, Luc Pham

Bernard Claux défend au passage la mise en place depuis 2009 des équipes mobiles de sécurité (EMS), réunissant 43 personnels sur les trois départements du rectorat : Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis, et Seine-et-Marne. Leur mission consiste en “la prévention de la violence en vie scolaire, l’échange de bonne pratique, la sensibilisation des élèves à la violence, la formation pour le personnel des collèges et lycées”, explique son responsable. “Si la crise prend de l’ampleur, il faut communiquer avec le personnel, solliciter des équipes spécialisées comme les EMS, des médecins, des infirmières. Il ne faut surtout pas pas rester seul” ajoute-t-il. Nous voulons vous donner de l’aide dans les difficultés auxquelles vous êtes confrontées au quotidien” insiste Elisabeth Laporte, Dasen du Val-de-Marne, un message repris par Luc Pham “le métier de chef d’établissement est une fonction très lourde, vous n’êtes pas seul“.

Le discours est un peu didactique mais dans la salle, ces conseils semblent bien perçus, considérés comme des encouragements.  “Cela fait des années que j’attends une formation concrète sur cette question. Jusqu’ici,  j’avais dû me référer aux conseils donnés par l’enseignement privé” témoigne une enseignante.

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