Meubles, objets de décoration, vêtements, vaisselles, bibelots, livres… On trouve de tout à la ressourcerie Approche. L’association de Saint-Maur-des-Fossés récupère chaque année quelques 220 tonnes de dons et emploie une vingtaine de salariés en insertion pour les trier et les revendre à prix modique.
“Il faut venir régulièrement, conseille Maria Santos, une cliente. J’y trouve surtout des objets pour la maison.” La Saint-Maurienne Drita Vessli compte sur les portants bien fournis pour trouver des vêtements chics et pas trop chers. “On devient rapidement accro à cet endroit”, ajoute une autre cliente. Grâce à ce lieu, une éducatrice spécialisée a réuni de quoi constituer une bibliothèque entière pour son établissement.
Au départ, l’association, créée en 1992 par Anne-Christine Bandin et Marie-Emmanuelle Couquerque avait uniquement vocation à porter assistance aux familles les plus démunies. Mais en 1997, l’association décide de s’orienter vers la réinsertion pour faire avec les gens qu’elle aide. Au programme des activités : collecter, débarrasser, remettre en état et vendre des objets divers. La structure emploie ses premiers salariés en difficulté sociale ou professionnelle avec des contrats d’insertion. En 2006, elle adhère au réseau des ressourceries, des associations qui collectent des objets pour les réparer et les redistribuer ou les revendre. De la récupération des objets ou de l’enlèvement au domicile des habitants, au tri en passant par la mise en rayon, chaque “opérateur de tri”a des tâches bien définies. Chaque jour, près de 200 habits sont collectés, en partie grâce aux conteneurs textile de la commune. Au sous-sol, près de six mois de stock d’habits sont consignés selon les saisons et par thème (ski, scolaire, déguisements…).
L’emploi : première cause de l’association
“Notre cœur de métier, c’est l’humain”, pose Pierre Bandin, directeur de l’association (photo de une). “Les chantiers d’insertion sont la première marche du retour à l’emploi. Si nous refusons d’embaucher quelqu’un, il n’aura pas d’autre endroit où se présenter. Ici, il n’y aucune sélection”, insiste-t-il. Les salariés sont envoyés par Pôle emploi, les missions locales, les espaces insertion et aussi quelques hôpitaux pour les personnes souffrant d’addiction. Au total, 6 employés permanents, un contrat d’avenir en CDD et 21 salariés employés en contrat d’insertion pour deux ans maximum composent les troupes de la structure. Les ventes fournissent 35 % du budget et Approche boucle ses comptes grâce aux aides de l’Etat sur les contrats aidés, les financements de la région, du département, de la ville et des dons. Une soixantaine de bénévoles participent aussi au fonctionnement de l’association.
Reprendre confiance, se former, remettre le pied à l’étrier
Les salariés qui rejoignent chaque année par le chantier d’insertion sont suivis par Chantal, chargée d’accompagnement. Son rôle : lever les freins qui empêchaient la personne de retrouver un emploi. Des freins comme les problèmes d’addiction, de logement, de surendettement, de violences conjugales ou des maladies psychologiques. “Nous ne pouvons pas imposer des exigences professionnelles tant que le social n’est pas déblayé, avec des perspectives d’avenir”, insiste Pierre Bandin.
Maîtrise de l’informatique, image de soi, gestes qui sauvent… L’accompagnement passe aussi par la formation. En 2014, les salariés en insertion ont suivi 2400 heures de formation sur leur temps de travail. “Certains n’ont jamais touché un ordinateur de leur vie, nous leur apprenons à utiliser une souris et un clavier. On leur apprend à faire au lieu de faire à leur place, et tant pis si c’est plus long.” Au stand de tri situé au sous-sol, Martine, 27 ans, plie des jeans. Bientôt, la jeune femme quittera la structure. Après un stage dans une entreprise de service à la personne décroché avec l’aide de Chantal, elle vient d’obtenir un CDI.
En pratique
Association Approche. 90 bis avenue Barbès, 94100 Saint-Maur-des-Fossés. Ouverture du magasin du lundi au vendredi de 15 heures à 18 h30 et le premier samedi du mois de 14h30 à 18h30. Fermeture les premiers jeudis du mois. Pour en savoir plus et se proposer comme bénévole, voir le site de l’association.
Les Ressourceries, c’est quoi ?
C’est dans le Nord et en Picardie que les sept premières ressourceries ont vu le jour il y a 16 ans. Aujourd’hui, on en compte 120 en France. “A l’origine, elles ont été créées pour protéger l’environnement et réduire la production de déchets. L’enjeu était aussi d’inciter à consommer différemment”, explique Nathalie Mayoux, secrétaire générale du réseau national des ressourceries. Regroupées en réseau associatif et solidaire, les ressourceries collectent des objets dont les personnes veulent se débarrasser pour les réparer, les redistribuer et les revendre. A Saint-Maur, il n’y a pas de réparation. Les objets doivent être donnés en bon état. Voir le site Internet du réseau des ressourceries.
Belle et grande initiative
Dommage pourtant que depuis des années les containers de la voie publique saint maurienne soient en toute impunité régulièrement visités, vidés de leur contenu, dépouillés des éléments intéressants et les autres laissés scandaleusement aux intempéries …
Le réseau de caméras ne changera sans doute pas grand chose. En effet, les intervenants sont d’une mobilité qui se joue de la réactivité de la Police Municipale (expérience vécue place des marronniers)
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