Commerce | | 30/11/2015
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A Vitry-sur-Seine, la librairie Le Tome 47 ne connaît pas la crise

A Vitry-sur-Seine, la librairie Le Tome 47 ne connaît pas la crise

Ouverte voici deux ans au 47 avenue Guy Moquet à Vitry-sur-Seine, la librairie de bandes dessinées Tome 47 affiche un résultat bénéficiaire depuis le début de son activité.  De quoi rendre optimistes les éventuels repreneurs de la librairie Plein Ciel, à quelques centaines de mètres de là. Retour sur une histoire de passionnés avec Grégoire Orsingher, l’un des deux associés avec son son beau-frère Laurent Bailly.

2015 sera meilleur que 2014, et 2014 était meilleur que 2013″, se réjouit le libraire, formé au DUT métier du livre. “Je peux me rémunérer moyennant 60 heures de travail par semaine et j’absorbe les charges“, précise-t-il, conscient des difficultés des librairies de proximité.  “C’est une hécatombe, les départs en retraite ne sont pas remplacés, la santé économique n’est pas bonne, il y a une usure du métier, reconnaît-il. Dans ma promotion, on était seulement deux à vouloir devenir libraire…

A lire aussi : Le Tome 47 fait sa case à Vitry (paru il y a 2 ans)

Des banques réticentes

gregoire
Grégoire reconnaît que l’investissement de départ reste un obstacle,  parmi de nombreux autres. “J’ai dû faire un emprunt à ma famille pour constituer un premier stock parce que la banque n’a pas voulu suivre, considérant le secteur du livre à risque et assimilant Vitry à une ville pauvre. Le chiffre généré actuellement par la librairie permet d’alimenter le stock“, explique le libraire.

Nous sommes toujours en plein développement, la clientèle s’élargit de jour en jour. A partir d’un noyau hyper local et familial, on a réussi à faire marcher le bouche à oreille.” En deux années, une clientèle s’est constituée avec un panier d’achat d’une moyenne de 30 €. “Nous n’avons pas autant de fréquentation que les autres surfaces, mais ceux qui achètent dépensent plus.

Développement de produits maison

Nous avons également remporté des appels d’offres auprès de collectivités“, détaille Grégoire Orsingher. La librairie cultive aussi sa marque et s’apprête à lancer sa propre collection de BD en format A7 ainsi que des cartes postales de Vitry et des sacs à livres! Une manière de se réapproprier la ville pour ensuite faire intervenir différents artistes, des dessinateurs, illustrateurs, plasticiens, professeurs d’arts plastiques, et ainsi organiser des dédicaces, des vernissages, des concerts et surtout partager, échanger, être à l’écoute.

Jouer sur l’identité et non sur la qualité

Côté stock, on privilégie le qualitatif. “On a à peine 4 000 titres, ce qui est insuffisant pour obtenir le label LIRE décerné par le Centre National du Livre permettant d’être exonéré de certaines charges. Il en faudrait 6 000 mais je n’en veux pas autant. Je préfère jouer sur les commandes, et surtout que les livres soient visibles, pas entassés les uns sur les autres, qu’ils soient finalement exposés pour que le client puisse tout voir, comme dans une galerie d’art.”  Moins de livres, c’est aussi permettre au libraire de les avoir lus pour pouvoir conseiller. “Je sais défendre 90 % de ce qu’il y a dans le magasin“, affirme le gérant. “Aujourd’hui, si on veut créer une librairie, on doit créer une identité, favoriser la diversité, pas seulement la BD, et proposer des interactions entre les disciplines.

En cette fin 2015, cette librairie pleine de projets pourrait se retrouver seule en piste à Vitry, si Plein Ciel ne trouve pas de repreneur libraire.  “Normalement, il devrait y avoir de la place pour 3 à 4 librairies dans cette ville, regrette Grégoire. Pour moi, c’est une très mauvaise nouvelle parce qu’on casse des synergies. On peut imaginer des librairies littéraires, des librairies jeunesse, sans proposer plusieurs fois la même chose. Avec cette possible fermeture, d’autres canaux de distribution vont être favorisés et faire du mal au commerce de proximité. Plein Ciel est le seul très gros point presse à Vitry, tout le monde veut le sauver, mais personne ne prend de risques financiers. La librairie, c’est l’un des maillons d’échanges, d’écoute, d’appropriation de l’urbain. Symboliquement, c’est tout une culture qui ferme. ”

A lire aussi : Une pétition pour sauver la librairie Plein Ciel à Vitry-sur-Seine

A lire aussi : Pour le gérant de Plein Ciel à Vitry-sur-Seine : la librairie n’est plus un commerce rentable

Agenda de fin d’année 2015 chez Tome 47

4 décembre à 19 heures

Apéritifs, vente de produits éditoriaux made in Tome 47, des BD au format A7 et des cartes postales sur le thème de Vitry, puis un sac à livres avec différents logos au choix : la statue, l’autruche, le loup ou la mascotte super 47.

11 décembre à 19 heures

Séance dédicace d’Ernest Pignon Ernest, plasticien et précurseur du Street Art et de Edmond Baudoin, dessinateur de BD et portraitiste.

18 décembre à 19 heures

Concert de musique classique (baroque) avec Bruno Siberchicot, violoniste, accompagné par deux violoncelles, entrecoupé de lectures du 17ème siècle de John Milton avec vidéoprojection.

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