Solidarité | Val-de-Marne | 09/09/2015
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Accueil de réfugiés : paroles d’habitants en Val-de-Marne

Accueil de réfugiés : paroles d’habitants en Val-de-Marne © Fotolia Ettore

Alors que les communes du Val-de-Marne se mobilisent ou pas pour accueillir des réfugiés, les habitants sont aussi partagés. Nombre d’entre eux se déclarent malgré tout prêts à ouvrir leur propre porte.  Témoignages  au Plessis-Trévise, à Boissy Saint-Léger, à Chennevières et à Champigny-sur-Marne.

 

Plutôt pour

Madeleine, ancienne institutrice, 81 ans, Le Plessis: “Mon mari et moi sommes favorables à cet accueil. Nous venions justement demander à la mairie si l’on pouvait leur donner du linge et des draps. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec le terme ‘migrant’, je préfère ‘réfugié’ parce qu’ils prennent des bombes sur la tête ! Alors il faut faire ce qu’on peut même si on attendu beaucoup trop de temps. La photo a été l’élément déclencheur. Je suis en admiration devant Angela Merkel (ndlr, chancelière allemande), c’est la première à avoir renversé la situation.”

Georges, mari de Madeleine, 84 ans : “On a traversé 39-45, nous avons nous-mêmes été migrants en quittant Caen à l’époque, alors on est solidaires.”

Mathieu et Alexis, camarades de première S, Boissy : “Nous sommes tous choqués, nous avons étudié la photo du petit Aylan en cours d’histoire. Ce n’est pas juste notre faute à nous, tout le monde a sa part de responsabilité. Avec tous les logements que l’on a construit ces dernières années à la place des terrains vagues, il devrait y avoir de la place pour les accueillir.”

Alphonse, retraité, Champigny : “Je suis pour l’accueil  des réfugiés politiques qui fuient la guerre dans leur pays. Ce sont des pauvres gens, il ne faut pas voir le terrorisme partout. Si j’avais pu en accueillir, je l’aurais fait.”

Muchaït, commerçant à Champigny : “Je suis d’origine turque, près d’Istanbul, alors je connais le problème depuis bien longtemps, j’en suis plus conscient que les européens. La Turquie a déjà accueilli 2 millions de Syriens. Cela ne me dérangerait pas d’en accueillir aussi, il le faut, c’est une question d’humanité, pas besoin de cacher la réalité. C’est tragique pour ceux qui le vivent et c’est malheureux que les dictateurs le fassent vivre à leur peuple… Il faudra des siècles pour changer les mentalités de ces pays, et le peuple en subira les conséquences.”

Un habitant du Plessis : “Oui je suis favorable à l’accueil des migrants parce que c’est humain, que cela peut arriver partout et à chacun d’entre nous. Ce que je souhaite, c’est une migration répartie équitablement, selon la richesse et la grandeur du pays.”

Mudassor, commerçant à Champigny: “Pourquoi cette photo a-t-elle réveillé tout le monde ? Y en a des milliers et des pires.  Je serais prêt à accueillir des réfugiés pour quelques temps si je pouvais mais pas à long-terme car je vis déjà avec ma famille et celle de mes frères, alors ça ferait beaucoup.”

Plutôt contre

Simone, 91 ans, Le Plessis : “Je ne suis pas vraiment favorable à cet accueil, cela me dérange. Il faudrait que ce soit de vrais migrants, pourquoi voit-on seulement des hommes ? Où sont les femmes et les enfants ? Je crains évidemment le terrorisme… Mais je suis prête à aider s’il le faut, je le faisais déjà près de chez moi avec les sans domiciles.”

Habitante de Boissy, 40 ans : “Je suis partagée, j’ai entendu tellement de choses depuis ces quinze derniers jours, entre les paroisses, les curés, les politiques.. Mais non, aujourd’hui, je ne serais pas prête.

Alfred, professeur, Boissy : “Si c’est moi qui dois baisser mon niveau de vie pour élever le leur, c’est non, et puis où est-ce qu’on va trouver l’argent ? Qui va payer ? Pourquoi les pays du Golfe qui ont les moyens ne font rien ?  En 44, les jeunes sont morts parce qu’ils n’ont pas cédé face aux nazis, les Syriens devraient faire la même chose contre Daesh.”

Kathia, Chennevières : Je ne suis pas favorable à l’accueil des migrants pour des raisons économiques et sociales. Pourtant, je suis moi-même issue de l’immigration … Mais je suis contre parce que le vivre-ensemble au Bois l’Abbé est absent aujourd’hui.”

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