Après la blonde “Charlotte” et la brune “Vitriote”, Alain Belamiri s’apprête à sortir sa troisième bière made in Vitry-sur-Seine, qui sera cette fois ambrée.
Habitant de la ville depuis l’âge de trois ans, ce créatif n’en est pas à sa première initiative entrepreneuriale, entre l’informatique et le commerce du vin. La cinquantaine entamée, c’est désormais à la brasserie de bière maison qu’il s’attaque, créant avec sa compagne la société Breuvages et Bavardages . “Je voulais trouver un nom original rappelant l’esprit du terroir et favorisant les rencontres” commente l’intéressé.
Pour cet amateur de bière, l’aventure a commencé fortuitement il y a cinq ans, avec un kit Nature et découvertes de bière à faire soi-même! Se prenant au jeu et poussé par ses amis, il commence à commercialiser sa bière vitriote. “Je voudrais pouvoir distribuer dans toute l’Île-de-France et étendre la publicité mais j’ai d’abord besoin d’un local parce que la place manque à la maison pour stocker les bières lors des longues semaines de garde et de fermentation.”
Secrets de fabrication
“J’utilise un malt d’orge très sucré dont je concasse les grains, je mets en place différents paliers de cuisson. Je filtre naturellement la drèche, le dépôt issu des grains, que je compte donner au bétail de la ferme de Choisy. Enfin, je rajoute les ingrédients tel que le houblon. Je diminue la température de cuisson de 90° à 20° et j’ajoute ensuite la levure. La bière reste deux semaines en cuve de fermentation, plus une garde de deux à trois mois, toujours conservée debout contrairement au vin. Passée cette étape, je procède à la mise en bouteille dans laquelle je laisse fermenter à nouveau la boisson pendant 6 à 8 semaines“, détaille le brasseur. Dans sa cave, les grandes cuves sont datées avec méthode pour éviter les erreurs, et référencées dans un tableur.
La blonde Charlotte se veut légère et peu mousseuse contrairement à une brune plus rude, “je respecte la culture française de la mousse, ma bière n’est ni allemande ni anglaise” explique-t-il, “et je sers la bière à une fraîche température, entre 8 et 11°” .
Modèle économique microlocal
Pour l’instant, la production se limite à 8 hectolitres par mois. “Je n’ai pas de machine, je fais tout à la main, de l’étiquetage à la capsule avec des bouteilles artisanales, je me fais livrer les grains au fur et à mesure car je ne peux pas les conserver longtemps“, explique Alain Bélamiri.
Pour développer sa marque, l’entrepreneur expérimenté compte sur un effet boule de neige et le bouche à oreille. “La Blonde Charlotte et la brune Vitriote sont vendues chez Paco Cave d’Ivry, à Ivry-sur-Seine et la brune est en vente au Cellier des Vignerons.” La boisson vitriote a aussi trouvé sa place dans quelques restaurants parisiens, dans le 11e et 16e arrondissement. “Les concerts et les soirées au bar sont les meilleurs espaces de vente“, constate l’entrepreneur.
Pour l’étiquette, le créateur a fait appel au fanzine l’Art ‘Mateur de Vitry, spécialisée dans le Street Art. Le mur de son propre domicile devrait du reste compléter les vitrines du street-art de la commune pour raconter l’histoire de la bière jusqu’à aujourd’hui, du roi mythique de Flandre Gambrinus, en passant par la cervoise gauloise…
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