Saint-Maur-des-Fossés a fait ses comptes. Adhérente du syndicat Infocom 94, en charge des prestations informatiques pour les communes, depuis 1966, soit près de 50 ans, la ville votera lors du Conseil municipal de ce 10 décembre la sortie de ce syndicat afin de “rationaliser ses coûts“.
Alors que chaque ville du syndicat paie au prorata de sa population, Saint-Maur, ville la plus peuplée, s’acquitte de 600 000 euros annuels, à raison de 7,16 euros par habitant. Une somme à la quelle il faut ajouter 49 500 euros de dépenses directes de formation prises en charge par la ville, précise la commune. Un montant qui représente plusieurs salaires annuels et pose la question de l’internalisation du service. “Depuis la création de ce syndicat, le contexte professionnel des systèmes informatiques, ainsi que le paysage institutionnel ont fortement évolué. Le degré de qualification et la taille de la direction des services informatiques de la ville justifient pleinement une internalisation des
compétences gérées par ce syndicat“, motive la municipalité.
Un rapport d’audit étrille les prestations d’Infocom 94
La commune estime par ailleurs que le syndicat, qui a bénéficié d’un budget de 4,040 millions d’euros en 2014, n’est pas au niveau, et s’appuie pour cela sur l’audit réalisé par le syndicat en 2015, qui étrillait lui -même son activité. “Cet audit sévère pointe des prestations perçues comme «très insuffisantes» ou «insuffisantes» dans de très nombreux domaines : «aucune transparence des coûts réels et de la gestion du budget ; un frein à la rationalisation des mairies ; de nombreux coûts cachés du fait de travaux de compensation ; une méthodologie de sélection des logiciels contestable ; une opacité de fonctionnement ; pas d’expertise d’accompagnement au changement lors du déploiement des applications ; pas de prédictibilité du temps de prise en compte et de résolution ; une gestion de la demande assez éloignée du besoin des communes ; un temps de réponse trop long pour les demandes d’évolution auprès des éditeurs ; pas de dossier d’études ou de conseil sur la dématérialisation; (…) l’absence de continuité de service et de reprise d’activité en matière de sécurité, aucune mutualisation des évolutions réalisées par l’une ou l’autre commune ; la nécessité pour le syndicat de devenir un vrai partenaire dans la triangulation avec les éditeurs, d’établir un schéma directeur, une feuille de route et une vision prospective et stratégique pour la ville numérique ; de régler la question du positionnement sans valeur ajoutée vis-à-vis des éditeurs; (…) une collaboration et une communication « très insuffisantes sur la forme et le fond », et certaines applications « obsolètes » ; « une architecture et des solutions applicatives pas à l’état de l’art » sur un marché dont est rappelé le caractère concurrentiel de l’offre privée et encore r des problématiques sérieuses de management et de ressources humaines au sein du syndicat”, liste la ville !
Au terme de cette énumération sans appel, la ville doute des capacités du syndicat à résoudre les problèmes de la ville dans le futur. “L’audit se conclut par un plan d’action sur 2015-2020 qui met en lumière l’inadéquation entre les attentes des communes-membres et la réalité des services que le syndicat sera en mesure de leur offrir à court et moyen terme. Le coût du service pour les habitants et le souci de développer des outils et services adaptés à la ville de façon plus réactive et plus opérationnelle conduisent donc la commune à faire le choix de quitter le syndicat. En effet, au vu des nombreux retards accumulés, les réformes de fond à opérer par Infocom94 semblent difficilement compressibles dans un délai inférieur à 5 ans“, tranche la commune.
Enfin, la ville rappelle qu’elle intégrera un Etablissement Public Territorial (le territoire T10) au 1er janvier 2016, dans le cadre de la métropole du Grand Paris, ce qui “ouvre la voie à une plus grande souplesse opérationnelle dont la ville ne dispose pas au travers d’un syndicat mixte. Saint-Maur souhaite en effet privilégier désormais des groupements de commandes, amortissant la part des charges fixes du syndicat, et orienter la stratégie vers des solutions technologiques innovantes”, conclut-elle.
C’est dans ce contexte que la ville votera une délibération pour demander la sortie du syndicat, à l’occasion du Conseil municipal de ce jeudi 10 décembre. Reste ensuite aux autres communes membres à accepter ce retrait, car l’on ne sort pas comme cela d’un syndicat mixte. “J’espère que les choses pourront se faire à l’amiable, en expliquant notre position. Sinon, il reviendra à la préfecture de décider dans le cadre des transferts de compétences aux conseils de territoire”, indique Sylvain Berrios, député-maire LR de Saint-Maur.
“C’est vrai qu’il y a des questions sur le mode de facturation du syndicat, actuellement uniquement lié aux nombre d’habitants et non aux prestations réellement utilisées. La gouvernance d’Infocom 94 a pas mal bougé ces derniers temps, avec des changements de direction et aussi de présidence”, commente Christophe Ippolito, maire-adjoint de Nogent-sur-Marne, parmi les villes membres du syndicat. Après avoir pris la présidence du syndicat un peu plus d’an, l’ancien maire adjoint de Saint-Maur, Jean-François Le Helloco, a jeté l’éponge en invoquant un emploi du temps trop chargé, voir article détaillé. Le nouveau président, Alain Guétrot, par ailleurs 1er adjoint à Saint-Maurice, réunissait le bureau ce mercredi 9 décembre.
Malheureusement, ce syndicat n’a pas d’avenir, ils se sont trop endormis, c’est la faute à l’ancienne équipe dirigeante. Infocom94, c’est l’informatique des années 90
St Maur a raison de le quitter, une grande ville comme St Maur a les moyens d’avoir son service informatique en interne, ce n’est pas le cas d’une ville comme Périgny-sur-Yerres (2000 hab).
Créteil a commencé à se poser des questions pour savoir s’ils restent ou pas. Peut-être que Créteil va être suivi par les autres grandes communes : Maisons-Alfort, Alfortville….
De toute façon une nouvelle ère commencée, T10, T11, T12
Désolé de vous contredire, mais à l’heure des baisses de dotations, il parait pour le moins pertinent de maintenir voire, de développer les structures de mutualisation. Internaliser son informatique revient à se lancer dans des investissements et du recrutement de personnel très qualifié pour un résultat incertain et surtout une déstabilisation des services de la mairie.
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