Fondée en 2004 à Ivry-sur-Seine, Atout Majeur accueille et suit les femmes en situation d’exclusion linguistique, culturelle ou sociale afin de les aider à s’insérer dans la société et trouver un emploi. Retour d’expérience.
“Nous avons choisi ce nom pour montrer que les femmes sont des atouts majeurs pour la société. Nous souhaitons valoriser les femmes et leur montrer qu’elles ont des compétences, insiste Zoubida Belkebir, directrice de l’association. Quand elles arrivent, elles veulent faire le ménage alors qu’elles ont des tas de diplômes de leur pays d’origine. Nous leur expliquons qu’elles peuvent faire beaucoup plus.” Sirona, Roumaine arrivée en France il y a dix ans, en atteste, qui travaille désormais en tant que comptable dans une entreprise.
Un accompagnement au quotidien qui passe par l’apprentissage de la langue française, l’aide pour trouver un logement, l’aide à la naturalisation. “J‘ai connu le projet dans un colloque lors duquel j’ ai rencontré la directrice. J’étais à la retraite, témoigne Mary Tellier, assistante sociale. Les problèmes de violence sont les plus difficiles à détecter, les femmes ont parfois peur d’être jugées. ”
Au deuxième étage, sur une fresque réalisée par les femmes de l’association, s’impose une phrase d’Albert Camus ” Mal nommer les choses c’es ajouter du malheur au monde.” “Cette citation est très importante. On ne peut aider que si les choses sont dîtes“, insiste Thierry Leleu, préfet du Val de Marne venu visiter l’association à l’occasion de la Journée des droits des femmes du 8 mars.
Pour beaucoup atout majeur est une famille. “J’ai connu l’association grâce à une femme que j’ai rencontrée dans un parc. Je suis venue car je voulais améliorer mon expression française et surtout savoir lire et écrire, car parler Français seulement ne suffit plus. Pour moi, ce n’est pas une association mais une famille. Les autres femmes que j’y ai rencontrées sont maintenant mes amies”, témoigne Drifa, 35 ans, algérienne et en France depuis 13 ans . “Je suis venue chez Atout Majeur en 2005 et y suis restée pendant un an. Aujourd’hui, je ne trouve plus de travail et mon niveau de Français est en train de régresser. C’est pour cela que je suis revenue“, explique pour sa part Tatiana, Russe, en France depuis 2004. Laira, ancienne chanteuse lyrique raconte les larmes aux yeux comment elle a été accueillie un soir alors elle s’était retrouvée à la rue, avec sa valise et son enfant.
Yuki, 75 ans, a rejoint l’association il y a seulement deux ans :”Une femme venait aider mon voisin, elle parlait assez bien le Français et je lui ai demandé où elle l’avait appris. Je n’ai pas pu aller à l’université étant jeune car mon père est mort pendant la seconde guerre mondiale, alors pour moi, ici c’est comme une seconde jeunesse.”
Aujourd’hui, plus de 200 femmes sont accueillies chaque jour, issues de 57 nationalités différentes.
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