L’ambiance était joyeuse ce samedi 19 septembre aux Studios de Bry, où tous les amis et partenaires étaient invités à fêter la poursuite d’activité des plateaux. Alors que la bataille a été gagnée pour maintenir l’exploitation, pour l’instant dans le cadre d’un bail de 6 ans avec Transpalux, le nouveau défi consiste à ancrer l’activité dans un pôle cinéma-audiovisuel dynamique, en profitant des terrains disponibles et de l’arrivée future du métro ligne 15.
«Après une année difficile pour le métier, l’horizon s’éclaircit un peu car le crédit d’impôt arrive et l’année est plus porteuse. Plusieurs films sont en projet ainsi que la série Versailles 2. Nous souhaitons également travailler en bonne intelligence avec les Studios de Paris (la Cité du cinéma de Luc Besson, gérée par Euromédia). Tout le monde a compris qu’il fallait répondre globalement et sécuriser les gens. Car si vous ne leur donnez pas la garantie qu’ils auront les studios et la place suffisante, ils font chercher ailleurs, à l’étranger. Nous devons être intelligents», défend Didier Diaz, président de Transpalux, le nouvel opérateur des studios et locataire du site.
Coexister avec la Cité du cinéma
«Nous avons récemment renvoyé un projet vers la Cité du cinéma car plusieurs plateaux étaient déjà occupés et nous n’avions pas la capacité d’accueillir le film, confirme Pascal Bécu. Les deux sites sont très différents, avec plus de plateaux mais moins d’annexes pour préparer les décors à la Cité du cinéma, et donc complémentaires. On peut imaginer répondre ensemble pour réaliser des gros films sur plusieurs sites mais nous restons concurrents», résume le directeur d’exploitation.
«Les deux studios tourneront à plein d’ici quelques mois car Luc Besson est en passe d’obtenir gain de cause pour que son prochain film, Valerian, soit éligible au crédit d’impôt bien qu’il soit tourné en langue anglaise. Si ce n’était pas le cas, il partait tourner en Hongrie alors que le budget est de 160 millions d’euros ! » analyse de son côté Alain Veissier, le trésorier de l’Association des chefs décorateurs de cinéma.
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Les tournages en France suspendus à la compétition fiscale intra-européenne
Car plus que la concurrence intra Grand Paris, c’est des tournages à l’étranger qu’émane la concurrence la plus douloureuse. «40% des films français ont été tournés à l’étranger cette année», chiffre Pascal Bécu. Les pays d’accueil : Belgique, Luxembourg, Hongrie, République tchèque et autres pays de l’Est. La raison : des coûts moindres sur place pour certains pays de l’Est mais aussi des modalités fiscales plus alléchantes. En Belgique, par exemple, le tax shelter, qui permet aux entreprises d’investir dans la production de cinéma en contrepartie d’une réduction de leur bénéfice, dans la limite de 50% du budget global du film, connaît un immense succès, même si certains effets pervers se font désormais sentir (voir article à ce sujet). En France, le crédit d’impôt incitant à investir dans la production de cinéma va permettre de financer jusqu’à 30% (au lieu de 20%) des dépenses éligibles (pas l’intégralité du coût de production) pour les films dont le budget est inférieur à 7 millions d’euros (contre 4 millions d’euros auparavant) à partir de janvier 2016. De quoi donner du baume au cœur des studios de production français.
«Le film sur lequel je travaille actuellement à Bruxelles se serait fait en France s’il avait été tourné après janvier 2016, reprend Alain Veissier, au téléphone depuis la Belgique. Le côté positif est que cela a contribué au développement du cinéma belge mais pendant ce temps-là, des Français partent en pré-retraite. Au niveau des équipes de décoration, il y a eu du chômage intensif.»
Le futur pôle cinéma-audiovisuel du Grand Paris Est?
Au-delà de l’activité même des studios, c’est un nouvel écosystème cinéma audiovisuel complet qui pourrait se développer à Bry-sur-Marne, avec l’arrivée prochaine de la station de métro du Grand Paris Express (gare de Bry-Villiers-Champigny sur la ligne 15 Sud d’ici 2022). C’est en tout cas le souhait du maire divers droite, Jean-Pierre Spilbauer. «Entre les Studios de Bry et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel) qui fête ses quarante ans et est maintenu à Bry de façon certaine, nous avons un pôle intéressant à développer. Dans le cadre de la révision du PLU (Plan local d’urbanisme), plusieurs secteurs de développement économique ont été identifiés : la propriété Daguerre sur laquelle nous avons un projet de développement autour de l’image et la photographie avec de startups innovantes et de la recherche, le gymnase Léopold Bellan pour accueillir de la formation et aussi des startups, et la Zac de la Fontaine Giroux, qui compte 6,5 hectares juste à côté des terrains de l’ex-SFP et de l’Ina, pour accueillir des plus grandes entreprises dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel», projette l’élu.
Pour l’instant, rien n’est encore signé, indique l’édile, mais des contacts et négociations seraient en cours. «La Commission du film d’Ile de France vient justement sur le site ce jeudi 24 septembre pour bien visualiser les choses et pour que nous puissions faire des propositions très concrètes. Nous sommes en contact avec des entreprises qui cherchent mais nous devons finaliser», reprend le maire. Le directeur de l’école de cinéma d’animation Georges Méliès d’Orly, Franck Petita, qui a de son côté développé un projet de pépinière avec l’incubateur Creative Valley, est aussi venu en visite. «Nous pourrions nous inscrire en complémentarité de ce qu’il fait, nous nous inscrivons en complémentarité.» Une chose est certaine en tout cas : pas de logements sur les terrains de l’ex-SFP, y compris sur les 6 hectares qui ne sont pas loués aux Studios de Bry. «Notre PLU est en phase avec le Contrat de développement territorial (CDT). Notre objectif : 1 emploi pour 1 habitant ! » martèle l’élu.
Sur les terrains des studios, les prestataires liés au tournage ont commencé à revenir ou arriver, à l’instar du spécialiste des effets spéciaux Les Versaillais, du fournisseur Flam and Co, du loueur de matériel et accessoires Les 2 Ailleurs, Transpalux s’est agrandi sur 1500 m2. «On a encore de la place dans les bureaux mais on est quasi plein sur les grandes surfaces, commente Pascal Bécu. Maintenant on va s’attaquer à la restauration sur place, c’est impératif.» Quelles autres entreprises professionnelles du cinéma pourraient être intéressées par les sites alentours ? «En termes de post-production, il y a encore pas mal de sociétés périphériques au tournage qui font partie de la chaîne. Si on pouvait tout faire à côté, cela serait plus facile même si cela n’est pas indispensable non plus. C’est vrai que les studios permettent de fixer l’activité», estime le directeur d’exploitation.
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La ligne n’aura aucune place de parking et actuellement pas grand chose de définitif coté bus.
Donc pipeau total pour l’attractivité de la ligne 15. De toutes les façons seuls quelques rares intermittents aux poches vides prendront un métro qui ne dessert pas Paris, pour se rendre à pieds aux studios à près d’un km de la gare.
Si par miracle elle est en service en 2024, peu d’employés des studios la prendront. Rappelons en passant qu’à l’origine le maire clamait qu’il aurait une station de métro à Bry en 2017, or elle sera à Villiers sans aucune liaison avec Bry.
Il serait plus intelligent de renforcer la desserte bus des studios,qui existe déjà.
Deux lignes en liaison avec le RER A étant déjà en place (220 et 520).
Quelques gares auront des parkings, la gare des 3 communes (Bry, Villiers, Champigny) sera équipée d’un parking.
L’un des seules gares du GPE sur la ligne 15 Sud, deux raisons expliquent le manque ou l’absence de parking auto :
1 – Les gares étant parfois en plein centre-ville, le foncier manque (bref les sous)
2 – les villes, comme Champigny n’en veulent pas, car ça amènerait des usagers qui n’habitent pas la ville à partir de la gare Champigny centre (dans le cas de Champigny), et ces usagers utiliseraient le réseau routier Campinois sans en payer les impôts pour l’entretien et ça bouchonnerait le trafic. (C’était dans un PV du Maire, PCF D. Adenot au premier semestre 2015).
Donc voilà, on fera encore une ligne au rabais, qui dans quelques années sera blindé car pour limiter le coût du GPE on :
– réduit la taille des quais (60m sur certaines lignes contre 120m ailleurs et 90m sur d’autres lignes)
– en réduisant les quais on réduit les coûts des équipement (porte palière, moins de trains à acheter…)
– dans certaines gares les escalators ne seront mêmes pas doublés (alors que c’est une recommandation du STIF et de la SGP, mais les fond manquent)
Bref, on aura encore un truc au rabais, qui tournera quelques temps, et encore, le Tram T5 dans le 93 était blindé dès l’inauguration de la ligne ; le T1 pareil, la ligne est surchargée ; car nos politiciens qui financent veulent un truc rapide à déployer pour l’avoir durant leur mandat.
Mon fils a suivi une formation audiovisuel post montage… Y’a moyen pour postuler pour une formation en alternance ? A qui envoyer un CV?
Merci de votre aide.
Mme STRBA Josiane
Euh, la ligne 15 est prévue (officiellement) pour 2022, donc miser là-dessus alors que c’est dans 7 ans c’est dur, car pour le moment, rien ne va inciter les gens à investir dans ce Pôle sachant qu’il est mal desservit.
De plus, après les Régionales on apprendra la vérité, la ligne 15 ne sera prête que vers 2023.
(Toujours pareil avec les transports, après chaque élections on annonce le retard).
Le Président de la SGP, YVIN a annoncé il y a peu que les deux lignes 15 (nord et est) seraient prêtes au plus tard pour les JO de 2024….
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