Questionnée par le sénateur du Val du Marne Christian Cambon, sur le devenir du dépôt pétrolier de Villeneuve-le-Roi, un site d’une capacité de 60 000 m3 d’hydrocarbure exploité par une filiale d’Esso, Carrefour et Leclerc, la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, vient de faire connaître sa réponse, rejetant la possibilité d’un transfert immédiat mais rassurant sur le plan du PPRT.
Le sénateur UMP avait interpellé la ministre en octobre à l’occasion d’un projet de PPRT (Plan de prévention des risques technologiques) qui prévoyait une réduction du périmètre d’inconstructibilité autour du site, vivement rejeté par les élus du département. Pointant également le fait que le dépôt, classé Seveso II, se trouve en zone inondable et est survolé par près de 100 000 avions chaque année, le parlementaire rappelait le désir des élus locaux de voir ce site déménager, d’autant que la zone fait partie de l’Opération d’intérêt national (OIN) Orly Seine Amont et que dans ce cadre, une étude de faisabilité de reconfiguration du site, déplacement partiel ou total, a été lancée. “Ce déménagement permettrait de réaliser un véritable programme de logements”, insistait le sénateur.
Les conclusions de l’exploitant retoquées
Concernant le projet de PPRT et le rétrécissement du périmètre inconstructible, Ségolène Royal a reconnu que l’exploitant du dépôt avait proposé une réduction des distances d’effets des principaux phénomènes dangereux dans les conclusions du réexamen quinquennal de son étude de dangers mais a assuré que si la précédente étude de dangers avait bien été validée par les services de l’État, “l’instruction de ce réexamen de l’étude de dangers a mis en évidence de nombreuses insuffisances”. “Par conséquent, ces nouveaux éléments ne sont pas de nature à impacter l’élaboration du PPRT qui doit être poursuivie afin qu’il puisse être approuvé rapidement. En effet, la priorité de l’action publique doit rester la mise en sécurité des personnes exposées au risque, et le PPRT permettra par ailleurs de garantir la compatibilité du site avec son environnement durant toute la période d’exploitation, notamment en limitant l’urbanisation dans cette zone qui est d’ailleurs également concernée par le risque d’inondation”, rassure la ministre.
Pas de déménagement à l’horizon
Concernant le transfert du dépôt, la ministre rappelle en revanche que “outre le rôle stratégique de ce dépôt pour garantir l’approvisionnement en hydrocarbures de la région, la délocalisation de ce site industriel ne peut être imposée par voie réglementaire”, et de préciser que “dans le cadre des PPRT, une telle solution peut être envisagée, sous la forme d’une mesure dite « supplémentaire » (au sens de l’article L. 515-16 du code de l’environnement), éligible à un financement tripartite par l’exploitant à l’origine des risques, l’État et les collectivités touchant tout ou partie de la contribution économique territoriale, uniquement lorsque le coût de la délocalisation est inférieur au coût des mesures foncières évitées, ce qui ne serait pas le cas en l’espèce“.
Villeneuve-le-Roi souhaite le déménagement du dépôt
Une réponse qui ne satisfait pas tout à fait la ville d’accueil du dépôt, Villeneuve-le-Roi, qui souhaite son transfert sur un autre site qui borde de la ville, une zone aéroportuaire partagée avec Athis-Mons qui accueille déjà un autre dépôt pétrolier. “Des études ont déjà été réalisées qui ont démontré que l’impact sur les riverains serait moindre. L’emplacement actuel est survolé par les avions et nous avons frôlé la catastrophe en 1994, lorsqu’un avion de la Tarom s’est redressé in-extremis, juste au-dessus du dépôt“, insiste-t-on en mairie. Le projet de transfert ne date pas d’aujourd’hui et le maire de Villeneuve-le-Roi, Didier Gonzales, avait déjà proposé de regrouper les deux dépôts pétroliers du Val de Marne (celui de Villeneuve-le-Roi et celui de Vitry-sur-Seine) à Athis-Mons, au grand dam du maire de la commune qui n’avait pas l’intention de récupérer 3 sites Seveso pour le prix d’un.
Le depot pétrolier aéroportuaire ( donc majoritairement du kérosène) d’Athis Mons n’a pas vocation à accueillir tous les dépôts dont le Val de Marne ne veut plus. En outre, ce qui est une nuisance pour VLR ne le serait donc pas pour Athis … Etrange !
Et si on construisait une centrale nucléaire sur ce dépôt ?
Après ça, personne ne s’étonnera que les écologistes et les socialistes continuent de faire des alliances lors des élections.
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