Le clash entre élus municipaux d’Ivry-sur-Seine à propos des attentats du 13 novembre pourrait bien se finir au tribunal. Du côté de la mairie comme du PS, chacun évoque en tout cas l’hypothèse d’une poursuite pour diffamation. En attendant, Sandrine Bernard, présidente du groupe d’opposition PS, a écrit au préfet
pour lui conter l’affaire par le menu, et répondu par courrier à la lettre que le maire PCF d’Ivry, Philippe Bouyssou, avait adressé aux élus suite au Conseil municipal.
Pour rappel, les deux groupes d’opposition, le PS et la droite et le centre, avaient quitté le Conseil municipal du 19 novembre après la prise de parole du groupe Convergence citoyenne ivryenne, lors d’un temps d’échange consacré aux attentats du 13 novembre. Par la voix de l’adjoint à la petite enfance Atef Rhouma, le groupe, tout en condamnant sans ambiguïté les attentas, dénonçait la politique du gouvernement en Syrie comme responsable des attentats. Voir article détaillé avec les réactions de chacun.
Alors que le maire de la ville a envoyé aux élus un courrier ce 20 novembre, dans lequel il déclare ne pas cautionner les propos du CCI mais considère également que “ces prises de position, aussi maladroites et excessives soient-elles, relèvent du débat démocratique et de la liberté d’expression. Elles ne peuvent en aucun cas être présentées comme une ‘justification’ ou une ‘apologie’ du terrorisme” et qu’il considère que les accusations proférées à son endroit “de n’avoir pas mis fin à des propos faisant l’apologie du terrorisme” relèvent de la diffamation, se réservant le droit de donner une suite judiciaire à l’affaire, les élus PS ont répliqué de la même façon dans un courrier du 22 novembre. “Nous ne pouvons accepter que vous ayez laissé s’exprimer, malgré notre interpellation en séance, des propos susceptibles de recevoir une qualification pénale, dans cette instance républicaine qui se doit d’être exemplaire“, accuse le PS. “Ensuite, nous condamnons votre choix , pour maquer la gravité des thèses énoncées, de les mettre sur le même plan que nos prises de position et de réduire la teneur de ces échanges à une vague polémique politicienne. C’est refuser de prendre la mesure de la situation“, poursuivent les élus. “Ces déclarations ne sont pas seulement ‘maladroites et excessives’, elle speuvent, quelles que soient les intentions de ceux qui les profèrent, pousser des habitants de notre ville, par incompréhension, vers ceux qui commettent des actes que rien ne justifie.” Pour le PS, les propos ne relèvent pas de la liberté d’expression.
Face à la polémique, Atef Rhouma avait de son côté réagi en rappelant qu’il condamnait les attentats. « Nous l’avons dit et répété : Nous condamnons sans réserve ces actes monstrueux que rien ne peut justifier. Il va sans dire que nous condamnons également avec la plus grande fermeté Daech, ses atrocités et son projet, insiste le maire adjoint à la petite enfance. Nous avons également exprimé aux familles et aux proches des hommes et des femmes victimes de ce drame nos plus profondes condoléances et notre soutien à toutes ces victimes innocentes, aux blessés et aux témoins de ces abominations. » Voir article précédent.
C’est vrai que c’est exagéré comme réaction et que la liberté d’expression est sous condition.
Quand un polémiste tweete “Je suis Charlie Coulibaly”, il prend 2 mois de prison avec sursis pour apologie du terrorisme et tout le monde est d’accord.
Quand un élu de la République fait pire en plein conseil municipal, le minimum dû est qu’il prenne au moins autant, avec les conséquences sur ses capacités électorales qui s’imposent.
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