36,4% des médecins généralistes libéraux ont plus de 60 ans en Val-de-Marne, et encore, ce n’est pas la spécialité la plus mal lotie… Ce 23 septembre, la Conférence de territoire de Santé du Val-de-Marne (CTS 94), qui réunit tous les acteurs de santé locaux, portait sur la démographie médicale préoccupante dans le département.
Comment réagir à cette situation ? La réunion a évoqué plusieurs pistes pour faciliter et inciter à l’installation des médecins généralistes, que la présidente de la CTS 94, Jeannick Le Lagadeck, conseillère départementale PG en charge des questions de santé, a relayé dans un courrier adressé au Premier ministre. Une lettre pour l’alerter sur la situation, même si elle n’est pas spécifique au département, et lister des propositions alors que le projet de loi de modernisation de notre système de santé est examiné au parlement. “Le département du Val-de-Marne est un territoire qui pâtit et pâtira d’un déficit de médecins de ville. D’ailleurs, de nombreuses communes se mobilisent pour construire des réponses adaptées aux besoins de santé de leurs populations, avec leurs partenaires”, motive la présidente du CTS 94. Au programme des propositions : des mesures budgétaires d’une part “augmenter les financements complémentaires dédiés aux dynamiques territoriales de santé” mais aussi organisationnelles “amplifier les dispositifs d’aide à l’installation et les simplifier pour en faciliter l’accès, alléger les charges administratives des professionnels de santé, favoriser un guichet unique pour les futurs professionnels de santé en région, accélérer le développement de la médecine délocalisée qui consiste à pratiquer la médecine sur plusieurs sites” et aussi d’accompagnement par les pairs, pour inviter les étudiants à plonger dans le bain de la médecine générale “valoriser et développer, durant la formation des étudiants, la pratique ambulatoire et la filière universitaire de la médecine générale, avec des mesures concrètes, intégrer dans les heures de formation un moment de découverte et d’échanges sur les potentialités qu’offre le territoire en matière d’installation, augmenter les stages en ambulatoire et faciliter leur accès en termes de logement et transports.”
Bernard Le Douarin, président de l’Ordre départemental des médecins
“Le numerus clausus est complètement obsolète”
“Le numerus clausus (nombre maximum d’élèves pouvant être diplômés de médecine en France) est devenu complètement obsolète car 10 à 20% des étudiants formés n’exercent pas ensuite. En outre, ils ne travaillent plus 90 heures comme nous le faisions lorsque nous avons commencé“, pointe sur la question Bernard Le Douarin, président de l’Ordre des médecins du Val-de-Marne. Il est aussi fondamental que les jeunes étudiants puissent se familiariser à la médecine de ville et pas seulement à la médecine hospitalière. C’est prévu dans les textes mais ce n’est pas fait. Il y a une forme d’élitisme dans la profession qui fait que les jeunes ne jurent que par la carrière hospitalière et que les médecins généralistes vivent cela comme un échec. Ceci passe notamment par une revalorisation des actes. A notre niveau local, nous avons essayé d’agir en créant les Sami (ndlr, Service d’accueil médical initial, maisons médicales de garde initiées dans le département en 2002 par le Conseil départemental de l’Ordre des médecins, l’Assurance maladie et le Conseil départemental) qui connaissent une fréquentation de 50 000 personnes par an, en croissance de 15% chaque année, et les Saspas (Stage Autonome en Soins Primaires Ambulatoires Supervisés) qui permettent aux étudiants de venir travailler dans ces maisons médicales de garde, sous la responsabilité d’un maître de stage responsable de la garde. Nous avons signé un accord en ce sens avec l’université de Créteil il y a 3 ans“, détaille le président de l’ordre départemental. “Les trois points de blocage évoqués par les étudiants concernant leur réticence à s’installer concernent les charges administratives, l’envie de travailler avec des aînés et la sécurité. Beaucoup de jeunes médecins ont peur d’être insultés ou agressés verbalement et nous avons fait revenir des femmes médecins dans les Sami car il y a des vigiles sur place“, note encore le médecin.
“…Beaucoup de jeunes médecins ont peur d’être insultés ou agressés verbalement et nous avons fait revenir des femmes médecins dans les Sami car il y a des vigiles sur place«
C’est vrai que si j’étais médecin, j’aurais aucunes envies d’aller dans les cités ghettos d’Orly, Valenton, Chevilly-Larue ou Bonneuil-sur-Marne pour me faire insulter, caillasser ou voler. Entre les jeunes qui traînent, les dealers de drogue, les musulmans qui ne veulent pas qu’un homme ausculte leur femme ou leur fille, les gens qui ne payent pas les consultations… Ça ne donne pas envie aux jeunes qui sortent de nombreuses années d’étude de travailler au milieu de cette faune. Ils préfèrent surement s’installer dans les Haut-de-Seine ou le climat est plus accueillant.
Il n’en reste pas moins que certaines villes mentionnées dans l’article, sont loin, très loin, de correspondre à votre sinistre description.
Concernant vos villes citées, je ne peux confirmer ce que vous dites. Mais sur, qu’il y a des habitants ne correspondant pas du tout au tableau que vous peignez, et qui subissent les effets de cette désertion médicale.
Un sérieux problème vers lequel devraient se pencher et vite nos élus !
C’est bien de reconnaitre les excellents commentaires chez les autres car il est clair que ça n’ est pas chez vous que nous en trouverons. En ce qui concerne d’être “bien dans la ligne de son parti”, vous vous posez là. En l’occurrence je préfère le commentaire d’un Eprard (avec qui je ne partage pourtant pas grand chose politiquement parlant) qui a dans ce cas le sens de la mesure que celui d’un Vikingkong qui, sans aucune mesure, aligne les poncifs, les approximations et les généralités le tout dans un esprit manichéen des plus ridicules.
Ierrette, Lorsque l’on ne connaît absolument pas la vie des gens, on évite de juger Madame. Un peu de réflexion ne vous ferai pas de mal.
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