Transports | | 29/09/2015
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Contrats STIF : les nouvelles obligations RATP et SNCF pour améliorer ponctualité et sécurité

Contrats STIF : les nouvelles obligations RATP et SNCF pour améliorer ponctualité et sécurité

Quel niveau de service attendu de la RATP et de la SNCF en Ile-de-France, quels investissements pour améliorer la fiabilité et ponctualité des dessertes, le confort et la sécurité des passagers ? Tel est l’enjeu des nouveaux contrats passés entre ces deux entreprises de transports et le STIF (Syndicat des transports d’Ile-de-France), établissement public cogéré par la région et les départements qui organise et finance les transports publics dans toute la région.

C’est ce mercredi 7 octobre, à l’occasion du dernier Conseil d’administration du Stif avant une trêve de six mois liée aux élections régionales, que doivent être actés ces nouveaux contrats entre STIF et RATP d’une part (sur la période 2016-2020), STIF et SNCF (sur la période 2016-2019) d’autre part.

En jeu : 20 milliards d’euros d’engagement du STIF, à raison de 11 milliards € pour la RATP et 9 milliards €  pour la SNCF. En contrepartie, les deux entreprises de transports s’engagent à investir respectivement 8,5 milliards € et 3,8 milliards € dans le renouvellement des réseaux et du matériel roulant, des bus propres… en s’appuyant également sur leurs fonds propres et les subventions des différentes collectivités locales.  La RATP s’engage notamment à ce que la moité de son parc autobus soit en énergie propre d’ici à 2020 et 100% électrique ou GNV Bio-Gaz à l’horizon 2025.

Pénalités financières calculées mois par mois et non par année

En termes de qualité de service, la RATP aura une incitation financière calculée mois par mois et non de manière annuelle. “Le calcul annualisé permettait  aux opérateurs de se rattraper pendant les vacances d’été”, motive Pierre Serne, vice-président du STIF et vice-président EELV du Conseil régional. Le calcul distingue également heures de pointes et heures creuses, pour améliorer la ponctualité sur le RER A et B, respecter les arrêts réels en gare, informer les voyageurs en temps réel sur l’ensemble du réseau, renforcer la régularité des bus et la présence humaine la nuit. Même incitation financière à la ponctualité pour la SNCF qui  s’engage également à informer les voyageurs en temps réel sur tout le réseau. Concernant l’accessibilité, la SNCF s’engage à rendre 189 gares accessibles contre 87 aujourd’hui et à proposer une assistance sans réservation préalable de 6h30 à 20h00 sur toutes les gares SNCF rendues accessibles

490 agents et 160 machinistes en plus

Au-delà des investissements, les négociations en amont des contrats ont beaucoup porté sur les ressources humaines. Du côté du Front de Gauche, les élus n’ont pas hésité à faire pression en conditionnant leur vote à des embauches.  “Toutes les études montrent que lorsque l’on développe de nouvelles lignes de métro ou tramway, le trafic s’intensifie dans les bus pour rabattre les usagers vers les stations. Avec le Grand Paris Express et les nouvelles lignes de tramway, il va falloir développer de nombreuses lignes de bus pour innerver l’accès à ces réseaux. Or,  120 lignes de bus sont déjà en souffrance, les véhicules restant parfois au dépôt faute de conducteur. Selon les syndicats, 1200 postes de machinistes ont été supprimés ces dix dernières années, il y a donc urgence”, motive Pierre Garzon, vice-président PCF du Conseil départemental en charge des transports et représentant du Val-de-Marne au Conseil du Stif.  “La RATP a reconnu elle-même qu’i n’y avait probablement pas eu les embauches nécessaires à la montée en puissance des lignes de bus, générant des problèmes de fonctionnement et une grosse pression sur les machinistes. Nous avons beaucoup discuté en amont sur cette question qui reste délicate car le Stif est le donneur d’ordre mais ce n’est pas à lui de décider de la politique RH de la RATP. C’est un peu comme si vous alliez chez le boulanger et conditionnez l’achat de votre baguette à l’embauche d’une personne. Ceci étant dit, je crois que nous allons arriver à un accord gagnant-gagnant”, pointe Pierre Serne.

Concrètement, 490 postes d’agents doivent être déployés pour renforcer l’accueil et la sécurité des voyageurs, ainsi que 160 conducteurs de bus. La RATP va embaucher 160 machinistes supplémentaires pour les 40 lignes de bus qui rencontrent le plus de difficultés et  mettra à disposition 200 agents en plus dans les équipes d’accompagnement des bus de nuit et d’agents du GPSR. La SNCF, elle, s’engage à mettre à disposition près de 240 agents en plus (SUGE, agents en gare) et 50 médiateurs supplémentaires afin d’augmenter la présence humaine et le niveau de sécurité sur l’ensemble du réseau, avec une présence effective jusqu’au dernier train dans toutes les grandes gares. Dans les plus petites gares, les plages d’ouverture resteront inchangées, mais le service sera renforcé en soirée grâce à la présence d’équipes mobiles attitrées à 4 à 6 gares maximum. “Les postes que nous avons obtenus constituent une avancée mais cela reste insuffisant pour rattraper le retard. Il est nécessaire de poursuivre les efforts et d’anticiper les développements futurs en engageant les opérateurs de manière contractuelle à faire un état des lieux chaque année  pour travailler non plus à la suppression de postes mais à l’embauche et à la formation des personnels, en travaillant aussi sur les financements. L’Ile-de-France est la région la plus peuplée et l’on souhaite y réduire la voiture dans le contexte de la  Cop 21. A moins d’être schizophrène, il faut y mettre les moyens“, estime Pierre Garzon.

 

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