Le 9 juillet dernier, le bidonville Truillot, où quelques 300 personnes avaient élu domicile, était évacué du terrain de l’AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris). Parmi les solutions de relogement proposées à certaines familles, un centre d’hébergement d’une dizaine de logements passerelle s’apprête à ouvrir sur le site même, sous l’égide de Emmaüs Habitat.
Ce chantier, qui faisait l’objet d’une visite du préfet ce jeudi 15 octobre, devrait s’achever fin novembre pour un accueil des familles mi-décembre. Située à côté du “Village de l’Espoir”, un centre de stabilisation pour des personnes sans-abri ouvert en 2007 et géré par Adoma, ce centre d’hébergement se compose de 10 logements individuels, six 4 pièces et quatre trois pièces, répartis en 5 maisons jumelées. Le projet fait l’objet d’une Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT) délivrée par l’AP HP au profit d’Emmaüs Habitat pour une durée de 15 ans. Ce village a été financé par l’Etat à hauteur 760 800 €, le Conseil régional à hauteur de 250 000 €, la fondation Abbé Pierre à hauteur de 152 000 € et la souscription d’un prêt à la Caisse des dépôts d’environ 360 000€, garanti par la mairie d’Ivry-sur-Seine.
Les familles paieront un loyer équivalant à 10% de leurs ressources avec un minimum de 50 € par mois. La participation sera portée à 20% si les revenus dépassent deux fois le SMIC. L’objectif de ces installations n’est pas de constituer du logement social dans la durée mais des logements passerelle de deux ans, le temps de s’organiser pour trouver une solution pérenne soit dans le parc social classique soit ailleurs. Il sera toutefois possible de prolonger le séjour de six mois. L‘association ALJ 93, (association logement jeune) accompagnera ces 10 familles (55 personnes) dans leurs démarches d’insertion sociale et économique.
Pour l’instant, les futurs habitants ont été relogés dans des hôtels. “22 autres ménages résident actuellement dans une ancienne caserne de gendarmerie et 19 familles ont été prises en charge par le Conseil départemental ou par l’Etat dans le cadre des dispositifs mis en place, en résidence sociale et foyer“, indique Denis Declerck, sous-préfet chargé de la politique de la ville.
“La région concentre la moitié des publics roms mais les départements n’ont pas tous la même politique. Si tous les acteurs s’y mettent, la commune, le Conseil départemental, et l’Etat, alors nous trouverons les solutions en créant des espaces où les ménages peuvent avoir une vie de famille”, insiste Marie-Louise Mouket, directrice du pôle social et réinsertion de l’ALJ 93. “Chacun a sa partition à jouer, renchérit Clément Lhomme, directeur du développement à Emmaüs Habitat, maître d’œuvre du projet.
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