La semaine dernière, quelques jours après s’être s’être fait battre à sa réélection au Conseil départemental (ex Conseil général) du Val-de-Marne, l’écologiste Jacques Perreux assurait aller bien. Sa tribune publiée ce jeudi 9 avril en dit davantage sur ces coups et blessures politiques qui laissent toujours des traces.
Longtemps au parti communiste avant de rejoindre EELV en 2010, Jacques Perreux se défend dans un long plaidoyer du procès en traîtrise dont il n’est jamais sorti, étant candidat contre le PCF lors des élections municipales de mars 2014 à Vitry-sur-Seine, puis lors des départementales de 2015 -la section locale du PCF ayant majoritairement refusé sa proposition d’alliance malgré le soutien du président Christian Favier.
Désormais simple conseiller municipal d’opposition à Vitry, au sein d’une majorité PCF, ayant démissionné du Conseil régional fin 2014 pour se consacrer à son mandat de conseiller général, l’élu adresse sa tribune, non pas à ceux qui l’ont accusé ouvertement de traîtrise, qu’il n’espère pas convaincre, mais à ceux qui n’ont pas réagi.
“Qu’ai-je donc fait de grave en quittant un parti où je ne me sentais plus à l’aise depuis des années ? Un parti que j’avais envie (beaucoup de mes amis le savent) de quitter depuis un bon bout de temps du fait de mes désaccords avec lui. J’ai ressenti ce que tant et tant de militants ont ressenti avant moi : manque de courage, pressentiment de la dramatisation de la rupture, culpabilisation d’abandonner des amis qui eux, continueront à se battre à l’intérieur du parti pour modifier le cours des choses… Tout y est passé et effectivement, des communistes dont j’étais le plus proche, s’ils ne sont pas, à leur tour, eux-mêmes partis, continuent à me reprocher de ne pas avoir mis toute mon énergie et mon enthousiasme pour transformer le parti en force attractive du 21ème siècle. Mais à quoi bon passer son temps et sa vie qui est si courte à vouloir faire changer un parti qui ne le veut pas et qui, j’en ai acquis la certitude, ne le peut pas. Un parti ne doit jamais devenir un but en soi. Celui-là, à un moment donné, fut inventé pour servir l’émancipation humaine. Il a été utile et a apporté de vrais progrès. Il a été aussi nuisible et a échoué. À mon sens, sa théorie et son fonctionnement le rendent inapte. On peut en débattre”, questionne l’élu écologiste.
“M’a-t-on vu un jour, abandonner les combats pour la justice sociale? Me suis-je défilé dans la défense des plus humbles ? Ai-je, une fois élu, oublié ceux qui m’ont élu ? Suis-je devenu distant et arrogant vis à vis de ceux qui cumulent tous les accidents de la vie au point de ne plus tenir de permanence, ou de leur demander de bien vouloir attendre un rendez-vous ? Me suis-je endormi dans l’action contre toutes les discriminations lorsqu’il y a 10 ans, je proposais à mes collègues conseillers généraux d’offrir un ordinateur portable pour lutter contre la fracture numérique et redonner du sens à la lutte pour l’égalité ? Ai-je un jour laissé les Roms à leur détresse ? Ai-je détourné le regard quand à Vitry, ils réclamaient le droit à l’eau ? Ai-je rejoint ceux qui ne les traitent pas comme on doit traiter un être humain, ceux qui se lavent les mains et renvoient la responsabilité sur l’État ? (…) Je suis resté fidèle à mes engagements de jeunesse à nos magnifiques combats pour Nelson Mandela, contre la précarité et toutes les humiliations en gardant les yeux ouverts sur le monde tel qu’il devient. Ceux qui nous ont précédés ne nous ont jamais demandé de nous contenter de les copier, et ceux qui un beau jour de 1920, ont eu l’idée de créer un nouveau parti ne nous ont jamais dit qu’ils le créaient pour l’éternité !“, se défend Jacques Perreux, rappelant toutes les personnalités qui ont, avant lui, quitté le parti. “En dramatisant à ce point le fait de quitter ce parti et en diabolisant ceux qui le quittent, on instille l’idée que lorsqu’on rentre dans ce parti, on doit y rester. Et plus longtemps on y reste, plus on est coupable de le quitter !”
Un très beau texte écrit par quelqu’un qui croit que la politique est aussi faite de valeurs et d’humanisme. A des années lumières des commentaires à l’emporte pièce quand il ne sont pas tout simplement haineux que l’on peut lire ici. Cette façon de porter des idées au sein de EELV et de les mettre en pratiques avec la Fabrique c’est ce qu’il nous faut. Bravo Jacques, continue!
Mais qui l’a traité de traître ?
Il a choisi en connaissance de cause de quitter un parti quand il était au creux de la vague pour en rejoindre un autre. Soit. . Ça lui fait peut-être plaisir de se dire victime, mais je ne comprends pas un tel texte. Faut arrêter de s’imaginer qu’on est victime quand on perd une élection en étant candidat d’un parti aussi ambigu qu’EELV : je n’ai toujours pas compris la position de ce parti à Villejuif aux municipales, si on refuse de croire que c’est de la pure politique politicienne, de même que leur position à Fresnes-L’Hay, favorisant le candidat officiel du PS contre un binôme d’ouverture.
Alors quand on brandit cet étendard EELV, inutile de chercher à se faire passer pour victime. On est juste victime de cette ambiguïté. Son positionnement personnel est sans doute noble, je ne le connais pas et ne vais pas le juger, il n’en demeure pas moins qu’il cautionne des pratiques peu reluisantes. Et qui dit que ce n’est pas ce qui lui a coûté son élection ?
Bonjour
Loin de toutes vos anciennes querelles, je connais Jacques depuis quelques années, c’est tout simplement un type “bien” comme il en faudrait beaucoup plus.
Il défend des valeurs humaines, sociales et morales et que ce soit sous une étiquette ou une autre, on s’en fout !
Joseph T.
tu a été battu c’est la démocratie, il faut l’accepter, que tes anciens camarade de Vitry t’en veulent rien de plus humain, personnellement je ne te considère pas comme un traite, mais comme un opportuniste oui, après l’échec de MGB a la présidentielle 2007 et au très bon résultat des vert au européenne tu a senti un bon créneau pour changer de casaque en pensant que le pcf au plan national et départemental c’était fini, mauvaise pioche
Entre les gros rouge et les pastèques (vert à l’extérieur, rouge à l’intérieur), c’est kif-kif ! Des Cohn Bendit soixante-huitard, il y en a un paquet et au final ils finissent ensemble à la buvette à chaque élection (sauf à Villejuif pour les municipales, mais ils se sont fait tellement grondés par le demi-Coréen qu’ils ne vont pas recommencer de si peu !).
Cher Jacques,
Tout communiste sait bien au fond de lui-même, après le désastre que fut l’URSS et ses affidés au XXème siècle, qu’il faut tourner la page et renoncer au mirage du système idéal et définitif.
Il y faut cependant beaucoup de courage. Et c’est cela que tes anciens camarades te font payer : de l’avoir eu là où ils ne l’ont pas.
Amitiés.
Pierre Viénot
si l’URSS fut un désastre la Nouvelle Russie est un mirage une réussite économique ??industrielle??sociétale??écologique?? pacifique??
Pierre savez vous comment disparue l’ex URSS??
et bien c’est le Parlement de l’URSS qui vota lui même sa dissolution (1991)
que vient faire le PCF la dedans??
Pierre le peuple français vota NON en 2005
que fit le parlement français (députés et sénateurs réunis à VERSAILLES par SARKOZY) il vota oui
et pierre donne des leçons de Démocratie
à l’ex URSS et aux communistes Français!!!
le PCF appela à voter NON cher Pierre
(jacques Perreux lui il était pour le oui ou pour le non )
pour le reste moi en simple militant PCF je reconnais en Jacques le mérite de nous avoir fait discuter de l’éco politique de l’éco citoyenneté
d’écrire un livre de réflexions sur ces thèmes
et le PCF le PS les divers gauche l’ont toujours soutenu au Conseil Général
il n’a jamais aussi été exclu du PCF
en ce moment on exclu sec au PS et même au FN
Pierre qui est courageux dans cette histoire
lUMP?? le PS ?? pierre pourquoi José Bové appella à voter NON et se trouve dans un groupe politique à BRUXELLES pour appliquer le..oui ??
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