Nombre d’élèves par classe, remplacement effectif des professeurs dans le second degré, élèves sans affectation, rythmes scolaires, réforme du collège, respect des valeurs de la République… Voilà quelques sujets majeurs de préoccupation dans les écoles, à la veille des élections de parents d’élèves de ces 9 et 10 octobre. Entretien avec les représentants Val-de-Marne des deux fédérations nationales, la Fcpe et la Peep.
Ces vendredi 9 et samedi 10 octobre, se tiennent les élections de parents d’élèves dans toutes les écoles, collèges et lycées. Au quotidien pendant toute l’année, ces représentants relaient les problèmes constatés sur le terrain et font des propositions à l’occasion de toutes les instances officielles de concertation où ils siègent, du local au national.
Ouvertures de classe au compte-goutte après la rentrée
Il manque encore des professeurs
Le combat toute l’année pour que les profs absents soient remplacés
Après le temps de la rentrée, ce-sont les remplacements effectifs des enseignants qui constitueront une préoccupation croissante des parents. “Dans le premier degré, lorsque l’enseignant n’est pas remplacé, on ne sait pas trop quoi faire des enfants, souvent dispatchés au fond de la classe d’autres enseignants. Au second degré, les absences non remplacées sont moins gênantes pour la garde mais posent problème pour les examens, surtout lorsque cela dure plusieurs mois! Pour nous, c’est un sujet de mobilisation prioritaire“, pointe Gilles Poletti. “Nous menons une vraie bataille sur le remplacement des enseignants, explique aussi Myriam Menez. Nous faisons remonter tous les cas au rectorat. Chaque vendredi, je fais un point auprès du rectorat sur les problèmes qui m’ont été remontés, pour obtenir au moins une explication.”
Rythmes scolaires : inquiétude sur les tarifs des activités périscolaires
Concernant les grandes réformes nationales, la mise en place des rythmes scolaires reste un gros sujet. “Beaucoup de parents restent mécontents et ne voient pas l’intérêt de cette réforme un an après. Ils s’inquiètent aussi des hausses de tarifs ou du passage au payant des activités péri-scolaires. Dans certains cas, la mise en place des activités périscolaires a entraîné une hausse du prix de l’étude traditionnelle, par alignement“, souligne Myriam Menez. “Les activités proposées restent inégales entre les villes, avec par endroit de la simple garderie, dans d’autres des activités payantes, constate Gilles Poletti. Nous continuons à dire que les choses n’ont pas été faîtes comme il faut. Les 2 heures d’école supprimées en 2008 n’ont pas été restituées.”
La réforme du collège : besoin de sortir du flou
Nouvel enjeu cette année : la réforme des collèges. “Nous n’avons pas encore pris position officiellement sur cette réforme mais pensons qu’elle contient à la fois des choses intéressantes et préoccupantes. L’interdisciplinarité et la part d’autonomie peuvent être constructives mais il y a risque que certains établissements fassent des choses formidables et d’autres les pires. Ce que nous craignions est que s’instaure une logique de compétition et la remise en question du collège unique. D’accord pour un peu d’autonomie mais priorité à une Education nationale”, plaide Gilles Poletti. “Cette réforme du collège génère une grande angoisse chez les parents car on entend tout et n’importe quoi dessus. Pour l’implication des parents dans le collège, il y a un enjeu pour travailler sur le fond avec les équipes des collèges, concernant notamment les EPI (Enseignements pratiques interdisciplinaires)“, note Myriam Menez.
D’autres questions mobilisent les fédérations au quotidien, comme “la sécurité dans les établissements, plus de transparence dans les PEDT (projet éducatif territorial)”, cite Myriam Menez, “le respect de la laïcité , du vivre ensemble, de l’égalité entre filles et garçons”, note Gilles Poletti.
Parent élu : un statut peu reconnu
Bien qu’ils s’investissent au jour le jour dans les écoles, ne comptant pas leur temps dans les réunions avec les enseignants, les parents, les élus, depuis les conseils d’école, de classe, de discipline, conseils d’administration des établissements, commission cantine, hygiène, commission d’appel pour passer dans une classe supérieure, réunions au rectorat et au ministère pour les fédérations nationales, faisant remonter des plus petits problèmes de verrou cassé dans un toilette, stressant pour les enfants, aux crises graves, et impliqués dans l’organisation de la kermesse comme dans la réflexion sur la politique d’éducation, les parents élus ne se sentent pas toujours reconnus dans leur mission, souvent considérés comme des enquiquineurs par les villes dès lors que les problèmes dépassent le choix de la couleur de la guirlande pour la fête de fin d’année. “Il n’y a par exemple pas de statut de l’élu pour les parents d’élèves, mêmes ceux qui siègent dans les instances académiques et les réunions de concertation nationale“, regrette Myriam Menez, qui s’inquiète aussi de la tendance des parents à créer des listes indépendantes qui n’ont qu’un rayon d’action limité à l’échelle de leur école, sans représentativité au niveau national. Pour les têtes de listes isolées, c’est au contraire l’indépendance vis-à-vis de fédérations considérées comme politisées, qui motive. “Il y a peu d’information sur ces élections. Et même les résultats à l’échelle départementale, nous avons parfois du mal à les obtenir“, atteste de son côté Gilles Poletti.
L’ élection de parents d’élèves est en tout cas l’une des rares ouvertes à tous les parents, quelque soit leur nationalité. Elles se tiennent ces vendredi 9 ou le samedi 10 octobre, en fonction des établissements scolaires, à l’exception dans le département de 9 écoles d’Alfortville qui ont vu la date reportée suite à des problèmes lors de la mise sous plis.
S’ il est vrai que le manque de professeurs est un besoin crucial et urgent, il ne faut pas pour autant en oublier les petits Ormessonais, Saint-Mauriens et autres élèves Val de Marnais de la maternelle au lycée qui sont toujours privés de weekends en famille ou d’activités sportives par leurs maires, lesquels ont décrété depuis juin 2014, que les enfants de leur commune devaient être scolarisés les samedis matins au lieu des mercredis.
Les rentrées passent et rien ne change.
Et ce n’est même pas la peine de compter sur la PEEP qui ne sourcille en rien, ou la FCPE qui, sous couvert de soutenir la réforme des rythmes scolaires imposée par la gauche, ne bouge pas non plus.
Boycott des élections des représentants de parents d’élèves !
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