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Education | Val-de-Marne | 01/10/2015
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Encore 100 élèves sans affectation et des situations ubuesques en Val-de-Marne

Encore 100 élèves sans affectation et des situations ubuesques en Val-de-Marne

Une centaine d’élèves restent sans affectation à un mois de la rentrée, selon les chiffres de SOS Rentrée, vivant parfois des situations ubuesques comme cet élève qui a été accueilli pour une première journée de cours enthousiasmante au lycée Arago de Villeneuve-Saint-Georges avant qu’on ne lui explique qu’il n’y avait en fait pas de place pour lui… 

Ce mercredi 30 septembre,  une trentaine ont fait la classe en plein air devant le rectorat, accompagnés par les élus. Certaines filières sont plus bouchées que d’autres. C’est le cas notamment des BTS NRC (Négociation et relation client) et MUC (Management des unités commerciales) qu’on retrouve pourtant par dizaines dans les lycées du département. “Franchement, cela devient lassant” lance William, 18 ans et originaire de Choisy-le-Roi, qui participe à tous les rassemblements de SOS Rentrée depuis un mois. “A chaque fois, je prends le micro, je répète les mêmes choses : je commence à fatiguer et à désespérer.” Après une première année de BTS SIO (Services informatiques aux organisations) validée, William décide de se réorienter. “Depuis, il n’y a pas de places pour moi, dans aucun lycée, et pourtant je multiplie les démarches personnelles : j’envoie des courriels, je sollicite les élus, j’appelle les établissements…” .

Si William rêve d’un BTS, Leïla, elle, aimerait franchir l’étape suivante et décrocher sa place en L3 Administration des échanges internationaux en ressources humaines. La suite logique de son BTS MUC, obtenu en juin dernier avec une moyenne de 12,8. Un niveau insuffisant pour l’UPEC (Université Paris-Est Créteil) et Paris 9 (Vincennes/Denis). “Je ne comprends pas : une moyenne de 12 est demandée sur le dossier…” regrette Leïla, prête à reprendre le cursus en L2 pour y être acceptée. “Je commence à perdre patience, c’est à vous dégoûter des études supérieures. Si je ne suis acceptée nul part, je mets fin à mes études et je cherche du travail. J’aimerais peut-être aller jusqu’au Master. On nous incite à faire des études et après ?

Des redoublements faute de places

D’autres situations inquiètent particulièrement les parents de ces élèves qui demandent à être scolarisés. La mère de Jonathan, arrivée des Landes en mars dernier, a du mal à y croire. “Nous sommes à Ivry-sur-Seine depuis 7 mois et mon fils, qui va bientôt avoir 17 ans, n’a toujours pas de lycée. Il a déjà perdu une année. Encore une autre ?” s’interroge-t-elle. Anciennement élève de seconde générale option gestion administrative, Jonathan, qui n’arrive pas à rencontrer d’autres adolescents et reste enfermé dans sa chambre depuis son arrivée dans le Val-de-Marne, veut désormais rejoindre un bac professionnel informatique/électronique. “Au moins 15 établissements de l’Académie ont cette filière, et 7 ou 8 proposent même l’option précise qu’il veut. C’est un élève brillant, qui ne fait pas de vagues, et il va se retrouver au Pôle Emploi à 18 ans, l’année prochaine ?

Une journée de rentrée pour rire ou pour pleurer ?

Théo, 15 ans, a subi une expérience particulièrement pénible : une fausse rentrée. Originaire de Villeneuve-Saint-Georges, il  habite justement à côté du seul lycée qui propose la filière qu’il veut intégrer dans le Val-de-Marne : le lycée polyvalent François Arago et son bac professionnel Métiers de la sécurité. Impliqué bénévolement au sein de l’école des Sapeurs-Pompiers, Théo rêve de devenir soldat du feu et attend de pouvoir s’engager professionnellement. Avec un brevet des collèges obtenu à près de 13 de moyenne, et une moyenne générale au même niveau, Théo se voit proposer un redoublement de sa 3ème, faute de places dans sa filière. “J‘ai refusé, comme tout ce qui m’a été proposé : le reclassement en 2nde générale, d’autres filières, …” . La situation atteint son paroxysme le 7 septembre quand Théo, après avoir été reçu par l’Inspection Académique quelques jours plus tôt, se présente au lycée François Arago. Accueilli par la directrice-adjointe de l’établissement, il est introduit dans sa nouvelle classe et suit la journée de cours, pensant enfin avoir fait sa rentrée. En fin de journée, alors qu’il vient récupérer des papiers administratifs, la direction refuse de lui donner un dossier d’inscription : elle n’a plus de places pour lui dans l’établissement. “Là, c’est totalement incompréhensible. Pourquoi m’inviter à suivre une journée de cours si on sait que je ne pourrai pas revenir le lendemain ?

Une délégation, menée par la conseillère départementale en charge de la jeunesse Fatiha Aggoune, a été reçue par le rectorat. Une trentaine des 100 dossiers concernés seraient en cours de traitement favorables. Pour le reste, le président de l’UPEC, le rectorat, les villes partenaires et le conseil départemental se réuniront pour trancher, au cas par cas, toutes ces situations litigieuses.

Le rectorat met les bouchées doubles

“Dès le mois de juillet 2015 et comme chaque année, un protocole a été mis en place avec SOS-Rentrée pour faciliter le lien entre les familles, la DSDEN du Val-de-Marne et les services académiques. Au 1er septembre, des élèves val-de-marnais n’étaient pas encore affectés, pour des raisons diverses : déménagements, retours du privé, jeunes mécontents de leur affectation. Les demandes d’affectation reçues depuis concernent majoritairement des cas d’orientation, de réorientation dans l’Enseignement supérieur, ou encore des élèves n’ayant formulé aucun vœu. Par ailleurs, la collaboration entre SOS-Rentrée et les services académiques se poursuit, dans le cadre de la procédure proposée, ce qui implique un suivi régulier et rigoureux des dossiers. Les services académiques affectent les élèves. Il est indispensable que cette procédure soit respectée afin de garantir son efficacité et son efficience, dans l’intérêt des élèves”, explique de son côté le rectorat dans un communiqué.

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