(mise à jour 27 octobre avec la réaction d’Eric Schahl) Ce n’est qu’une 13 e place qui lui serait proposée sur la liste LR-UDI-Modem Val-de-Marne aux régionales de décembre 2015, mais le retour d’Eric Schahl, ancien Saint-Maurien parti en Alsace depuis quelques années, fait polémique au sein de LR qui dénonce un parachutage. Retour sur le parcours politique d’Eric Schahl.
Directeur général adjoint du parti Les Républicains et proche conseiller politique de Nicolas Sarkozy, Eric Schahl, la petite quarantaine, fait partie de ceux qui s’activent pour faire le lien entre le chef du parti et les élus locaux, après avoir été conseiller technique chargé des élections et des relations avec le Sénat au sein du cabinet de l’ancien président de la République. Il ne manque à ce militant qu’un solide ancrage local pour asseoir sa carrière. Mais sur ce plan, il s’est pour l’instant heurté à des obstacles sans les franchir.
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C’est à Saint-Maur-des-Fossés, où il est né et a passé toute sa jeunesse, qu’Eric Schahl a commencé à militer, à l’époque au sein du RPR (ancêtre de l’UMP puis de LR). Au premier tour des cantonales de 2001, où comme à l’accoutumée à Saint-Maur, trois candidats de droite s’étaient partagés les meilleurs scores du premier tour, il était ainsi arrivé en troisième position juste derrière Sylvain Berrios, l’actuel député-maire LR de la ville, alors candidat UDF (ex parti de centre droit dont les membres ont ensuite rejoint l’UMP devenu LR, ou créé le Modem ou encore rejoint l’UDI). Entre les deux jeunes militants, le score avait été très serré, à 14 voix d’écart. Eric Schahl avait obtenu 1106 voix (17,08%) et Sylvain Berrios 1120 voix (17,30%). Au second tour, c’est Denis Constant (ancien maire-adjoint de Jean-Louis Beaumont, élu d’opposition entre 2008 et 2014 sur la liste de J-B Thonus et colistier de Nicolas Clodong aux municipales de 2014) qui avait remporté l’élection.
En 2008, Eric Schahl, se considérant comme lâché par Henri Plagnol, après s’être vu proposer par ce dernier une place en 37e de liste au lieu de la 7e promise, menace de se présenter au nom de “Eclore Saint-Maur” aux cantonales de la Varenne ainsi qu’aux élections municipales, avant de se retirer de la course et d’inviter à voter pour les candidats officiels du parti. C’est Sylvain Berrios qui remportera cette fois la cantonale contre Denis Constant et Henri Plagnol qui gagnera l’élection municipale.
Sa famille étant originaire d’Alsace, Eric Schahl se tourne alors vers le Grand Est, où il lance localement le courant de la Droite forte. Mais il se heurte aux élus en place qui refusent un “parachutage”. Aux élections régionales de 2010, Philippe Richert, tête de liste en Alsace (et élu président du Conseil régional au terme des élections) refuse de le prendre sur sa liste. En 2012, mêmes difficultés aux élections législatives où, même comme suppléant, sa candidature fait polémique. Finalement, il est bien désigné suppléant de Nicole Thomas dans la 9e circonscription du Bas-Rhin où la candidate sera battue au second tour par le divers droite Claude Sturni.
En 2014, Eric Schahl, ayant besoin de poser ses valises, a passé son tour. Une bonne place lui aurait pourtant été proposée dans une autre ville du Val-de-Marne, suffisamment éloignée de Saint-Maur, avec même dans le package la possibilité de prendre la succession du maire en place dans le futur, mais l’intéressé aurait décliné la proposition, s’agace un membre du parti. En 2015, son nom est revenu à l’occasion des régionales. Pour le directeur adjoint de LR, la 13 ème place, loin d’être acquise d’office, permettrait de revenir progressivement dans le jeu val-de-marnais.
Au vu de son CV, cette personnalité pourrait constituer un bel atout pour le parti dans le département, mais pas forcément à Saint-Maur où les personnalités de droite sont déjà nombreuses, donnant lieu à des situations compliquées à chaque élection. Or, pour certains, le refus de s’intégrer dans une équipe municipale dans une autre ville en 2014, témoignerait d’une envie de revenir à Saint-Maur. “Nous sommes preneurs de forces vives dans des villes comme Vitry-sur-Seine, Orly, Le Kremlin-Bicêtre…mais il n’y a aucune raison de prendre la place de quelqu’un qui se bat, distribue des tracts dans le RER à 7 heures. La porte est ouverte, mais pas pour piquer la place de quelqu’un d’autre“, pointe un élu. C’est dans ce contexte que les parlementaires du département ont cosigné une déclaration pour s’opposer à cette venue.
Eric Schahl : “Je suis venu pour apporter une solution, pas un problème”
“Je n’ai jamais imaginé piquer la place de quelqu’un et lorsque la question de mon réinvestissement dans le Val-de-Marne s’est posée, j’ai essayé de venir comme porteur de solutions et non comme source de problèmes, non seulement en négociant la 13e place pour le Républicains alors qu’elle devait revenir aux centristes, mais aussi la 15e place afin que le candidat LR qui se trouvait en 15e position ne se retrouve pas projeté au 17e rang. De cette manière, je ne piquais la place de personne et permettais au contraire aux Républicains d’obtenir une place supplémentaire. Je ne souhaite en aucun cas mettre le désordre. Je prends acte de la réaction des parlementaires. Mon seul objectif est de servir Nicolas Sarkozy, réagit Eric Schahl. Lors que je suis dans le Val-de-Marne, on me traite de parachuté alors que je suis né à Saint-Maur, y ai vécu plus de trente ans et y ai toujours mes parents. En Alsace, dont est originaire ma famille, je suis aussi taxé de parachutage”, regrette le directeur adjoint du parti.
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