Le jury qui se réunit en fin de semaine pour statuer sur les cas litigieux d’enseignants stagiaires n’ayant pas été titularisés par l’Education nationale, y passera cette année le double de temps, convoqué sur 3 jours au lieu d’une journée, voir une et demie, en raison du nombre plus important d’enseignants concernés.
Une situation dénoncée par le Syndicat FO qui craint une charrette de licenciements alors que le rectorat peine à recruter. “Des dizaines et des dizaines d’enseignants fonctionnaires stagiaires de l’Académie de Créteil risquent d’être purement et simplement non titularisés, voire licenciés pour certains, alors même que le Ministère parle de «crise de recrutement» face au nombre de candidats qui se présentent au concours de Professeurs des écoles et que dans l’académie de Créteil, plusieurs centaines de contractuels (700 dans le 93, ndlr et une centaine dans le Val de Marne selon le syndicat) sont recrutés par Pôle Emploi pour pallier le manque d’enseignants fonctionnaires”, dénonce le syndicat.
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Deux types de population sont concernés par cette convocation par le jury. Dans les départements du 77 et du 93 (pour rappel, l’Académie couvre le 77, 93 et 94), sont essentiellement concernés les étudiants fonctionnaires stagiaires (EFS) qui ont passé leur concours en 2014 et étaient cette année scolaire 2014-2015 à la fois sur le terrain et à l’Espe pour l’enseignement théorique (Ecole supérieure de professorat et de l’éducation, qui dépende de l’Université Paris Est Créteil, Upec). Ces EFS sont majoritairement des M1 qui passaient en même temps leur M2, et il y a aussi des M2 (voir article sur le statut des M2 qui ont milité en début d’année pour ne pas avoir à repasser leur diplôme).
Dans le Val-de-Marne, ce sont essentiellement les Professeurs des écoles stagiaires (PES) qui seraient concernés par cette convocation devant le jury. Ces derniers ont passé le concours exceptionnel 2013, ouvert après le premier concours 2013, certains ayant fait partie des zéros éliminatoires, dont le nombre avait été particulièrement important cette année là. Ces PES ont passé et réussi le concours et étaient à plein temps en classe, suivis par des conseillers pédagogiques de circonscription et inspectés par l’inspecteur de circonscription.
Du côté de Snudi Fo, on dénonce à la fois le nombre important de convocations et les conditions d’encadrement dans lesquelles les jeunes enseignants ont démarré dans le métier. “La très grande majorité des PES qui ont été convoqués n’ont jamais été sortis de leur classe, ce qui veut dire que cela se passait bien. Du côté des EFS, certains ont été convoqués alors qu’ils avaient un avis positif de l’Education nationale mais pas de l’Espe. Mais les conditions dans lesquelles ils ont passé cette année ont été compliquées. Beaucoup d’EFS de Seine-et-Marne ont par exemple été affectés dans deux classes différentes en fonction des jours, avec par exemple un CP-CE1 un jour et un CM21 l’autre! Et tout cela en plus des cours théoriques de l’université et un mémoire à rendre, ce qui ne laisse pas de temps pour apprendre la pratique pédagogique en assistant par exemple à des classes tenues par des enseignants formateurs. Mais où est-donc la bienveillance promise par le ministère?”, dénonce Marie-France Chiche, délégué syndicale Snudi-Fo.
Le syndicat a demandé une audience en urgence à la rectrice de l’Académie de Créteil sur la base des dossiers qu’il a rassemblés, et a lancé un appel au rassemblement le vendredi 3 juillet à 18h devant le rectorat de Créteil.
Les positions du rectorat de Créteil et de l’Espe complèteront cet article dès qu’ils auront répondu à notre sollicitation sur ce sujet.
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