Chacun peu changer le monde , tel est le message du mouvement Alternatiba dont le tour de France en tandem s’achèvera à Paris ce weekend avec deux jours de festivités et débats place de la République. 50 000 personnes y sont attendues sur le village des alternatives. Dès hier, plusieurs centaines de personnes étaient au rendez-vous au parc Maurice Thorez à l’occasion de l’étape à Ivry-sur-Seine.
Depuis leur départ le 5 juin, les participants de ce tour ont pédalé 5637 kilomètres, s’arrêtant chaque soir pour débattre et faire la fête. Au total, 280 000 personnes auront été sensibilisées aux problématiques climatiques et à leurs solutions concrètes durant cette tournée. “C’est ce qui m’a plu dans Alternatiba : on ne fait pas que critiquer ce qui ne va pas, on apporte des alternatives qui existent” , apprécie Fanny, d’habitude militante à Lyon, qui participe aux derniers jours du Tour Alternatiba. Compost, économie d’énergie, transports, alimentation… sur chaque sujet, les militants proposent de nouveaux gestes et habitudes. “Il faut semer des petites graines dans la tête des gens, pas tout transformer d’un coup” , avance Fanny, auparavant militante chez GreenPeace.
L’aventure Alternatiba (Alternative en basque), elle, a commencé en octobre 2013, à Bayonne, à l’initiative de l’association altermondialiste basque Bizi!. “On était 6, au tout début” se rappelle Yannick Montaulieu, l’un des membres fondateurs, qui tient un stand dans le parc en attendant l’arrivée des cyclistes, partis d’Arcueil. “On voulait surfer sur le mouvement des Indignés qui s’essoufflait en proposant une approche globale des grandes problématiques et des solutions locales pour y remédier” résume-t-il. Quelques jours après la publication du Volet I du 5ème rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), un premier village Alternatiba réunit 12 000 personnes. “Si on perd la bataille du climat, on les perdra toutes : les impacts climatiques creusent toujours plus les inégalités humaines et sociales” analyse Yannick. Encouragé par Christiane Hessel, la veuve de Stéphane Hessel, Alternatiba a ensuite essaimé. 120 antennes locales ont été crées dans toute la France mais aussi en Espagne, en Autriche, en Suisse, en Belgique et en Angleterre. Objectif : propager les pratiques locales alternatives testées par les uns et les autres. Le mouvement s’est aussi lancé dans le Val-de-Marne au printemps dernier.
A Ivry-sur-Seine ce mercredi après-midi, les habitants ont fait honneur aux cyclistes en beauté, masqués et déguisés en animaux sauvages pour improviser un carnaval des animaux, au son du groupe de percussions brésiliennes d’Ivry. Ce-sont les associations locales qui ont choisi ce thème. “Dimanche, à Paris, plusieurs villes qui ont proposé des carnavals se retrouveront pour défiler, et l’idée vient d’Ivry !” se réjouit Marie-France Bellet, membre active du Forum Social d’Ivry (FSI). Dans chacune des 187 étapes, les référents locaux ont mobilisé les associations. Le groupe de percussions brésiliennes d’Ivry assurent le spectacle pour l’événement. “Ce carnaval est une manière originale de défiler pour revendiquer des choses importantes” , estiment Anne-Marie et Danielle, deux retraitées déguisées en zèbre.
Les élus locaux ont aussi été mis au défi par le mouvement. A chaque étape, Alternatiba a demandé aux maires de tous bords de signer son pacte pour la transition (télécharge le pacte), engageant à réaliser au moins 5 des 15 mesures proposées. “Les changements de comportement doivent venir des gens mais être portés par les pouvoirs publics” , souligne Romain Marchand, maire-adjoint, alors que les premiers cyclistes s’engouffrent dans le parc. L’accueil rappelle les fins d’étape du Tour de France, avec haie d’honneur et foule en liesse. “Je viens seulement d’Arcueil, je n’ai fait que 6 kilomètres !” plaisante Simon Burkovik, conseiller municipal délégué aux espaces verts à Arcueil, qui tiendra un stand lors du village Alternatiba de Paris. “A Arcueil, nous essayons de remettre des comestibles dans les espaces verts et de favoriser les jardins partagés. Désormais, des oignons rouges et des artichauts poussent dans les lieux publics !”
Vitry-sur-Seine, Alfortville, Fontenay-sous-Bois
Pour conclure cette étape Ivryenne, une conférence sur l’alimentation s’est tenue à la Maison des Associations de la ville. Ce jeudi 24 septembre, le tour s’arrêtera à Vitry-sur-Seine, sur le marché puis à l’Exploradôme, puis à Alfortville et à Fontenay-sous-Bois.
Prochain rendez-vous : la COP 21
Le weekend parisien ne sera pas la dernière étape. En ligne de mire, c’est bien-sûr la COP21 (Conférence sur le Climat qui se tient du 30 novembre au 11 décembre au Bourget) que le mouvement compte bien investir. 200 militants d’Alternatiba s’y retrouveront pour organiser une série de manifestations dont un village mondial des alternatives, les 5 et 6 décembre.
La triste réalité c’est qu’ à Ivry et à Vitry, les élues se moquent totalement du vélo en ville. Routes défoncées, Insuffisance des lieux de stationnement pour vélo, manque de cohérence dans les aménagements cyclables voir absence de pistes ou de bandes à vélo où la voiture et modes motorisés sont en haut de l’échelle alimentaire des déplacements. Stationnement en double file généralisé, vitesse excessive, comportement automobilistes agressifs ( doublement des vélo dangereux), stationnement sur les pistes cyclables non sanctionnés; voici l’état des lieux …bref c’est la m….
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