Alors que le Syctom (syndicat intercommunal de gestion des déchets de 84 villes de la région) a signé avec le groupement Sita (filiale de Suez Environnement) un marché portant sur un peu moins de 2 milliards d’euros pour la reconstruction de l’usine d’incinération d’Ivry-sur-Seine Paris XIII,
comprenant des tranches optionnelles de construction d’une unité de tri-mécanisation-biologique (TMB) de 310 000 tonnes/an, le collectif 3R (Réduire, Réutiliser, Recycler, regroupe les associations Passerelles, CLCV Ivry, Attac Ivry-Charenton, Les Amis de la Terre, Générations Engagées, Quatraire, Rudologie & Co, A Suivre, et Agir à Villejuif) qui milite contre la reconstruction de l’usine et prône une “gestion durable des déchets” passant notamment par le tri à la source des bio-déchets, vient de déposer un recours au Tribunal administratif de Paris contre ce marché public de conception, construction et exploitation de l’usine.
Le collectif dénonce une trop longue du marché, 23 ans, “rarissime pour un marché public” et son coût, qui “a déjà augmenté de 15% par rapport aux prévisions du SYCTOM qui annonce que la redevance augmentera de manière exponentielle de près de 3% par an”, détaille le collectif tout en anticipant “les dérives financières, prévisibles comme pour tous les projets de ce type.”
Au-delà de l’aspect financier, le collectif dénonce surtout l’impact environnemental de la future usine, considérant que la proposition est trop faible en matière de “traitement des fumées, prévention et maîtrise des nuisances olfactives et des risques incendie et explosion”, et surtout qu’il “contrevient à la directive-cadre européenne de 2008, aux objectifs du Grenelle de l’environnement, et au Plan régional d’élimination des déchets, selon lequel aucune nouvelle capacité d’incinération n’est nécessaire en Île de France”
Le collectif est aussi très hostile au principe du TMB-méthanisation. Intéressante en raison de ses capacités de recyclage en compost et en énergie (biogaz), la technique de tri-méthanisation est en effet controversée car le compost fabriqué n’est pas toujours suffisamment propre pour être compatible avec un usage agricole et l’exploitation même des usines de méthanisation peut générer des nuisances. Des actions en justice ont déjà eu cours contre des projets reposant sur ce principe, notamment à Romainville (93) où les associations ARIVEM et Ecologie sans Frontières ont obtenu en 2013 l’annulation de l’autorisation d’exploiter de l’usine de TMBméthanisation.
Voir article plus détaillé sur le débat autour de ce projet d’usine et la position de la commune.
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