Environnement | | 23/01/2015
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La bataille reprend sur le déplafonnement du trafic d’Orly

La bataille reprend sur le déplafonnement du trafic d’Orly

Aeroport Orly DepartSi Ryan Air a renoncé ces derniers jours à ouvrir des lignes depuis l’aéroport d’Orly, compte tenu du plafonnement de son trafic, les pressions se poursuivent de la part des compagnies aériennes pour assouplir cette limite alors que l’aéroport est si parfaitement situé,

à quelques kilomètres de la capitale et prochainement accessible en métro via la ligne 14.  L’aéroport, qui a entrepris une rénovation-extension avec un nouveau bâtiment de jonction, des pistes rénovées, et lancé un programme d’immobilier d’entreprises ainsi qu’un développement de son offre commerciale, reste limité à 250 000 créneaux par an mais pourrait techniquement en accueillir davantage.

Futur batiment de jonction Aeroport Orly 7

Sauf que les charmes de cet aéroport si bien situé aux portes de la capitale ont un revers cauchemardesque pour ses riverains, nombreux à habiter non loin des pistes et qui ne veulent pas entendre davantage d’avions dans le journée, et surtout pas la nuit,  ni en subir de pollution supplémentaire. Le débat n’est pourtant pas clos alors qu’un nouveau règlement européen prévoit de remplacer la limite de décollages et atterrissages par  un quota de nuisance sonore et que ce système est déjà en oeuvre à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle en s’appuyant sur l’IGMP (Indicateur global mesuré et pondéré).

Une perspective considérée avec effroi par les élus riverains d’Orly qui ont calculé qu’une diminution de 3 décibels des avions permettrait de doubler le trafic. En décembre, les élus du Conseil général du Val  de Marne avaient voté à l’unanimité un voeu demandant de “renoncer définitivement à un éventuel changement dans les restrictions d’exploitation en vigueur sur l’aéroport de Paris-Orly”.

Le maire de Villeneuve-le-Roi réagit aux ambitions de Transavia

Didier Gonzales
Alors que le président de Transavia, filiale low-cost d’Air France, s’est récemment exprimé en faveur d’un assouplissement, le maire de Villeneuve-le-Roi, l’une des villes les plus impactées par les nuisances aéroportuaires, a repris sa plume pour dénoncer toute tentative de remettre en question le plafonnement du trafic. “Les riverains de l’aéroport d’Orly ne comprennent déjà pas pourquoi la question d’un assouplissement du plafonnement et du couvre-feu de l’aéroport d’Orly peut même être posée. Il s’agit en effet d’un aéroport enclavé dans un tissu urbain très dense (3500 habitants au km2), tissu urbain qui existait avant la création de l’aéroport commercial d’Orly (Villeneuve-le-Roi a même perdu 5 000 habitants et a vu plusieurs de ses quartiers rasés à cause de l’aéroport). Cette densité et cette antériorité que l’on ne constate autour d’aucune autre plateforme française ont justifié l’instauration d’un couvre-feu en 1968 et d’un plafonnement du nombre d’avions en 1994. Le trafic aérien sur Orly doit nécessairement être limité en raison de son impact sur les nombreuses populations riveraines tant en terme de nuisances sonores que de pollution de l’air ou de risque d’accident“, insiste l’élu.

L’Aero réagit au Contrat de régulation économique d’Aéroports de Paris

L’association des élus riverains d’Orly, Aero, a renchéri de son côté suite à la présentation par Aéroports de Paris (ADP) de son contrat de régulation économique (CRE) et de ses ambitions de développement de l’activité économique d’Orly, qui ne faisait pas allusion toutefois à une augmentation des créneaux.”L’objectif de la troisième aérogare (insidieusement dénommée “bâtiment de jonction” et dont le permis a été accordé cet été) est bien d’augmenter les capacités d’accueil de la plateforme d’Orly, insiste néanmoins l’Aero. Nous demandons donc à l’Etat de suspendre le projet de troisième aérogare tant qu’un vrai débat public n’a pas été mené et que tous les recours n’ont pas été épuisés (comme l’Etat l’a décidé dans le cas du barrage de Sivens ou de l’aéroport ND des Landes).”

Interrogé par le sénateur UMP du Val de Marne, Christian Cambon, sur les risques d’augmentation de mouvements (atterrissages et décollages) et de diminution du couvre-feu à l’aéroport d’Orly, dans le cadre des travaux de modernisation de l’aérogare, le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, avait pour sa part indiqué en 2013, que le nombre de créneaux resterait plafonné à 250 000 et le couvre-feu maintenu de 23h30 à 6h.

Le potentiel économique de l’aéroport reste vanté par le Val de Marne

Dans le même temps, les acteurs économiques locaux défendent aussi régulièrement l’activité de l’aéroport comme moteur économique puissant pour le territoire, et vaste gisement d’emploi. La question était encore en débat lors d’un colloque organisé à la CCI du Val de Marne en novembre

Franck Mereyde ADP Orly
dernier. « Nous avons besoin de visibilité. C’est ce que souhaitent les acteurs de ce territoire. L’aéroport d’Orly a souffert d’incertitudes depuis les années 1990. C’est à vous de choisir ce que vous voulez faire de cet aéroport« , avait conclu Frank Mereyde, directeur d’ADP Orly.

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