Politique locale | | 07/06/2015
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La provoc du FN sur Georges Marchais ranime l’histoire du foyer de Vitry

La provoc du FN sur Georges Marchais ranime l’histoire du foyer de Vitry

Villejuif fn 7 juin credit  NelloManière de provoquer ? Les militants Front National tractaient ce dimanche 7 juin sur le marché Delaune de Villejuif pour défendre à leur manière le maintien du parvis Georges Marchais à Villejuif.

Le tract reprenait un extrait,  sorti de son contexte,  d’une réponse ouverte adressée en juin 1981 par Georges Marchais au recteur de la mosquée de Paris.

L’histoire du foyer malien de Vitry

Le recteur avait en effet reproché au premier secrétaire du PCF de ne pas avoir dénoncé la destruction d’un foyer de 300 Maliens de Vitry-sur-Seine, ville à l’époque dirigée par le maire PCF Paul Mercieca. Le Maliens étaient arrivés peu avant de Saint-Maur-des-Fossés. (Voir ci-dessous l’archive INA du journal de TFI de l’époque)

Dans sa lettre au recteur, Georges Marchais, après avoir rappelé ses convictions que “tous les travailleurs sont frères, indépendamment du pays où ils sont nés, de la couleur de leur peau, des croyances, de la culture, des valeurs ou des coutumes auxquelles ils sont attachés”, dénonçait la polémique autour de l’affaire de Vitry-sur-Seine en renvoyant la balle au maire giscardien de Saint-Maur-des-Fossés, Jean-Louis Beaumont, puis affirmait son soutien au maire de Vitry de ne pas “laisser s’accroître dans sa commune une nombre important de travailleurs immigrés“. “Cette approbation ne contredit pas l’idéal communiste. Au contraire. La présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leurs familles, la poursuite de l’immigration posent aujourd’hui de graves problèmes. Il faut les regarder en face et prendre rapidement les mesures indispensables. Ce qui nous guide, c’est la communauté d’intérêts, la solidarité des travailleurs français et des travailleurs immigrés. Tout le contraire de la haine et de la rupture. Certains — qui défendent par ailleurs le droit de vivre au pays pour les Bretons ou les Occitans — prétendent que l’immigration massive de travailleurs est une nécessité, voire un bienfait du monde contemporain. Non, c’est une conséquence du régime capitaliste, de l’impérialisme. Des millions d’hommes sont contraints au cruel exil en terre étrangère, loin de leur ciel et de leur peuple, parce qu’ils n’ont pas de travail chez eux“, poursuivait le patron du parti communiste, appelant à un “nouvel ordre économique et politique mondial“.

Le 1er secrétaire du PCF s’en prenait ensuite à Valéry Giscard d’Estaing (président UDF de 1974 à 1981) “et les patrons” qui “refusent les immigrés dans de nombreuses communes ou les en rejettent pour les concentrer dans certaines villes, et surtout dans les villes dirigées par les communistes”. “Ainsi se trouvent entassés dans ce qu’il faut bien appeler des ghettos, des travailleurs et des familles aux traditions, aux langues, aux façons de vivre différentes. Cela crée des tensions, et parfois des heurts entre immigrés des divers pays. Cela rend difficiles leurs relations avec les Français. Quand la concentration devient très importante — ce qui n’a rien à voir, soit dit au passage, avec la notion non scientifique et raciste d’un prétendu « seuil de tolérance » dont nous ne parlons jamais — la crise du logement s’aggrave ; les HLM font cruellement défaut et de nombreuses familles françaises ne peuvent y accéder. Les charges d’aide sociale nécessaire pour les familles immigrées plongées dans la misère deviennent insupportables pour les budgets des communes peuplées d’ouvriers et d’employés. L’enseignement est incapable de faire face et les retards scolaires augmentent chez les enfants, tant immigrés que français. Les dépenses de santé s’élèvent.” Lire l’intégralité de la lettre sur le site Un coup de vent.

Un extrait de lettre tracté sur le marché

Tract FN
Ce matin, les militants du Front National avaient repris des extraits choisis de cette lettre ouverte dans un tract (voir ci-contre) concluant à des positions communes avec l’ancien patron du PCF, justifiant aux yeux des militants FN le maintien du parvis Georges Marchais, dont la débaptisation décidée en conseil municipal fin 2014, et toujours pas mise en oeuvre,  continue de susciter la polémique et la réprobation d’élus de tous bords politiques. De quoi susciter une réaction des militants communistes, des bousculades  et éclats de voix. La police a même été dépêchée sur les lieux.

Alexandre Gaborit, élu Front National de la ville, a indiqué avoir été injurié par une ” horde barbare stalinienne” et avoir déposé plainte au commissariat de police “pour violence et injure”. Dans un communiqué, le Front National du Val-de-Marne a demandé au Parti communiste départemental de “condamner cette agression et cette attaque contre un élu de la République”.

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