On leur a déjà retiré des échelles, voilà qu’il s’agit désormais de supprimer leur mission sociale. Le Grand Paris des pompiers tente de faire avec son budget mais les annonces successives de leurs réductions de moyens suscitent la colère des élus locaux.
En février, un courrier du général commandant la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) informant l’ensemble des maires d’Ile-de-France de l’abandon du volet social de ses missions, désormais dévolu aux communes après signalement des pompiers, a été peu apprécié. «La prise en compte du volet social est désormais clairement exclue de nos missions (…). Il s’agit alors de vous signaler les personnes en détresse sociale (…) afin que vous puissiez trouver les solutions adaptées», annonçait la missive.
“Je suis stupéfait d’apprendre par un fonctionnaire de l’armée, si gradé soit-il, le transfert d’une mission de l’Etat vers les collectivités territoriales. Cela en dit long sur le mépris des élus locaux, en l’espèce considérés comme à la botte de l’armée. (…) En second lieu, ce service public des pompiers tant apprécié par les Français, précisément parce qu’il ne fait pas de distinction dans la détresse face aux dangers, est donc aujourd’hui rogné dans ses missions. Au nom de l’efficacité, d’un recentrage sur des missions de sécurité, la visibilité sur la pauvreté est renvoyée un peu plus loin vers les collectivités, comme si l’Etat ne voulait plus voir cette détresse sociale qui ne fait que grandir à cause des politiques menées. C’est inacceptable“, réagissait la semaine dernière Philippe Bouyssou, maire PCF d’Ivry-sur-Seine, dans un communiqué, s’indignant que le général aille jusqu’à demander aux élus “un numéro unique pour régler le problème” et indiquant qu’il allait saisir le Premier ministre pour faire annuler cette décision.
Une indignation relayée par le président PCF du Conseil départemental, Christian Favier, qui a décidé de se joindre aux élus pour demander au Premier ministre de surseoir. “Il est particulièrement surprenant d’apprendre, en dehors de tout cadre législatif ou réglementaire, qu’une institution se déclare ainsi elle-même dégagée de toute responsabilité de service public. Il l’est tout autant qu’elle décrète du transfert de cette responsabilité vers d’autres collectivités publiques, sans autre forme de concertation et de dialogue“, souligne le sénateur, rappelant au passage que le département finance la BSSP à hauteur de 29 millions d’euros (année 2015). “Elle est d’autant plus choquante que les départements et les communes supportent l’essentiel du financement de ce service public, de secours et de sécurité, et ont, à ce titre, leur mot à dire sur les missions de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris, même placée sous autorité militaire. Au-delà, il y a lieu de s’inquiéter d’une telle décision, visant à faire des distinctions dans la détresse face aux dangers, notamment quand celle-ci est liée à la pauvreté dont sont victimes un nombre grandissant de nos concitoyens.”
Les départements et les communes supportent l’essentiel du financement de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris, en effet, mais cela n’oblige pas les pompiers à jouer le rôle d’assistante sociale et de s’occuper de toute la misère du monde. La mission des sapeurs-pompiers a été totalement détournée année après année. Les pompiers par leur disponibilité permanente on suppléé de nombreux autres services. Faire le 18, solution de facilité. Et bien, il est temps de remettre les choses à leur place.
Il me semble que certains élus oublient que la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris coûte bien moins cher au contribuable que s’il fallait payer des pompiers professionnels comme dans les SDIS de province.
Il est à rappeler qu’en 1970 avec à peine plus de 7000 hommes, la Brigade effectuait 40 000 sorties par an. En 1985 police-secours est dissous et les sapeurs-pompiers de Paris deviennent les premiers acteurs de soins d’urgence sur la plaque parisienne en absorbant toutes les missions de secours à victimes dévolues jusqu’alors à la police sans pour autant que les effectifs augmentent sensiblement.
Aujourd’hui avec une effectif porté à 8500, les pompiers de Paris effectuent plus de 400 000 sorties annuelles.
La cote d’alerte est largement dépassée.
Il est impératif que les pompiers se recentrent sur des missions d’urgence.
Je n’ai rien compris. Pardon…
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