Les 14 maires de l’Actep* (Association des communes de l’Est parisien) étaient quasiment tous au rendez-vous ce lundi 15 juin en mairie de Vincennes, pour affirmer en chœur leur détermination à faire front commun au sein de la future métropole du Grand Paris à l’occasion d’une conférence de presse.
Pour désigner ladite métropole, les qualificatifs ne sont pas tendres, entre le “monstre technocratique”, l'”Ovni”, la “métropole de la discorde, du troc”… Tout en s’inquiétant des compétences et des moyens financiers dont disposeront les territoires pour disposer de suffisamment de marge de manœuvre par rapport au Conseil métropolitain, les élus ont bien compris que l’enjeu du moment est de les périmétrer, petit jeu de puzzle dont le contour des pièces devra être définitif d’ici le 14 juillet.
Depuis le départ, l’association qui comprend 11 villes et 374 00 habitants dans le Val-de-Marne, et 3 villes et 97 000 habitants en Seine-Saint-Denis, milite pour constituer un territoire à part entière, s’affranchissant des frontières départementales.
*Pour rappel, les 14 communes de l’Actep sont Bry-sur-Marne, Champigny-sur-Marne, Charenton-le-Pont, Fontenay-sous-Bois, Joinville-le-Pont, Neuilly-sur-Marne, Neuilly-Plaisance, Nogent-sur-Marne, Le-Perreux-sur-Marne, Rosny-sous-Bois, Saint-Mandé, Saint-Maurice, Villiers-sur-Marne et Vincennes. Elles constituent ensemble un périmètre de 470 402 habitants.
Des projets et CDT en commun de longue date
“Nous sommes prêts à nous battre en recourant aux voies juridiques pour dénoncer ce principe de frontière départementale infranchissable, qui n’est nullement dans l’esprit de la loi des métropoles ni des intercommunalités”, prévient Laurent Lafon, maire-conseiller régional UDI et président de l’Actep. “On ne pourra pas imposer un territoire aux élus contre leur gré”, abonde Jean-François Voguet, maire PCF de Fontenay-sous-Bois. “Nous avions envisagé de transformer l’Actep en communauté d’agglomération de très longue date, nous sommes battus ensemble pour créer un lycée international”, légitime Jean-Pierre Spilbauer, maire DVD de Bry-sur-Marne. “Nous avons créé une Société publique locale (SPL) ensemble avec Fontenay, Rosny puis Bry”, rappelle Jacques JP Martin, maire LR de Nogent-sur-Marne. “Nous avons deux contrats de développement territoriaux qui structurent notre territoire (ndlr CDT Marne et Bois et Boucles de la Marne (à noter que ce dernier comprend une commune extérieur à l’Actep, Chennevières)”, note encore Christian Fautré, 1er adjoint au maire PCF de Champigny-sur-Marne. “L’Est doit exister face au territoire de Paris et ses 2 millions d’habitants sous l’unité de commandement de la maire de la ville et au vaste territoire de 1 million de personnes qui se dessine dans les Hauts-de-Seine“, insiste Christian Cambon, sénateur-maire LR de Saint-Maurice. “Nous travaillons avec les grandes entreprises privées et parapubliques locales type IGN, INA, INSEP pour créer une cité scientifique et culturelle favorable à l’innovation et la création d’emploi de ce côté de la capitale“, motive Patrick Beaudouin, maire LR de Saint-Mandé. “Nous avons bataillé ensemble pour les transports, le prolongement de la ligne 11, la ligne 15 Est…”, pointe à son tour Jacques Faubert, conseiller municipal DVG de Neuilly-sur-Marne. “Faire métropole, ce n’est pas rajouter des échelons. Or, vouloir nous faire rentrer dans les limites départementales revient à faire des territoires des instances subordonnées aux départements“, note aussi Ivan Itzkovitch, maire-adjoint UDI de Rosny-sous-Bois.
Que faire des communes esseulées du 9-3?
Dans deux des quatre hypothèses présentées par le préfet de région pour accélérer la réflexion sur les territoires de la métropole, le territoire Actep se retrouve pourtant coupé. Dans un cas (hypothèse A), seule Neuilly-sur-Marne est sortie, dans l’autre (hypothèse D), ce-sont les trois communes de Seine-Saint-Denis. Côté 93 en effet, les choses ne sont pas simples non plus. En bordure de Paris, Est Ensemble et Plaine Commune constituent chacun des territoires d’environ 400 000 habitants et sont respectés comme tels dans les quatre hypothèses, sauf l’hypothèse B de grands territoires qui les réunit en un grand morceau de 811 000 habitants. Au nord, un territoire pourtour aéroports d’environ 350 000 habitants apparaît aussi de manière bien identifiée dans trois des hypothèses. Le reste des communes (Gagny, Villemomble, Le Raincy, Livry Gargan, Vaujours, Montfermeil, Clichy-sous-Bois, Coubron, Les Pavillons-sous Bois, Gournay et Noisy) situées entre ces trois entités et les communes de l’Actep (Neuilly-sur-Marne, Rosny-sous-Bois et Neuilly-Plaisance) flottent en revanche d’une hypothèse à l’autre. Une hypothèse (la C, sans Gournay ni Noisy) propose d’en constituer un territoire à part entière, mais elle ne semble guère crédible puisqu’elle n’atteint que 268 000 habitants, et encore, en y rajoutant Chelles (77). Dans une autre hypothèse, la B, ce groupe de villes (toujours sans Noisy et Gournay qui seraient alors rattachés à l’Actep) se retrouvent collées au territoire nord, Pourtour aéroports, et dans les deux dernières (A et D), il grignote sur une ou plusieurs villes de l’Actep pour achever leur périmètre. Un scénario refusé tout net par les villes de l’Actep. “Nous n’avons jamais travaillé avec ces villes car notre territoire n’est pas construit comme cela“, insiste Ivan Itzkovitch pour Rosny-sous-Bois. “Nous n’avons pas de logique de projet ensemble. Que ces communes travaillent donc avec Chelles“, reprend Jacques Faubert.
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Oui à Maisons-Alfort, pourquoi pas à Gournay et Noisy-le-Grand
Si les scénarios A et D, qui retranchent une ou plusieurs communes de l’Actep, sont catégoriquement refusées par l’association de communes, les scénarios B et C semblent plus négociables, à condition d’y adjoindre Maisons Alfort, demandeuse de rejoindre le territoire. La commune arrive avec une belle dot soulignent les élus, citant la BPI, l’école vétérinaire, la station Grand Paris Express, et insistant sur la cohérence de territoire avec la Marne, le Bois, l’autoroute A4… D’après les élus, qui ont rencontré le préfet de région la semaine dernière, cette demande devrait finalement être entendue. L’intégration de Gournay ne semble pas non plus poser de difficulté, d’autant que la ville est venue se présenter en bonne et due forme à l’Actep. Du côté de Noisy, certains élus grincent un peu plus des dents. La commune, ancien membre de l’Actep, en a claqué la porte après que le projet de lycée international ait été acté. “La logique est qu’elle revienne à la maison“, glisse Jacques JP Martin, favorable à l’intégration de Noisy pour étendre le territoire vers Marne-la-Vallée et son université. “Nous aimerions que le maire de Noisy vienne nous exposer son projet et ses motivations”, souligne néanmoins Laurent Lafon.
Au final, un territoire de 17 communes et près de 600 00 habitants, qui engloberait les 14 communes actuelles de l’Actep plus Maisons-Alfort, Gournay et Noisy-le-Grand, pourrait faire consensus, sans toutefois régler la question des communes esseulées du 93 juste u nord de l’Actep.
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pour info, Chennevières ne serait pas signataire du CDT des Boucles de la Marne
On voit aussi que le seuil de 300 000 habitants pour un territoire, est un seuil artificiel mis dans la loi sans réfléchir.
Pour être assurés d’un destin commun, d’un territoire commun, il aurait suffit de former une communauté d’agglomération il y a 2 ans ou plus.
Mais les maires de l’actep ne l’ont jamais fait car leur seul but, pendant tant d’années, a été de rester chacun seul maitre à bord de sa commune..
Maintenant, ils s’inventent ou se découvrent un tas de raisons de rester ensemble, mais il est un peu tard.
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