Des mondes se sont juxtaposés dans une ambiance de cirque et de soleil ce samedi 6 juin au bidonville Truillot d’Ivry-sur-Seine. L’occasion de déambuler dans ce vaste campement.
Annoncée depuis la rue par une large banderole, la fête organisée par le Collectif de soutien aux Roumains d’Ivry et Romeurope 94 a réuni Ivryens curieux, associatifs et habitants du campement devant une même scène de spectacles durant toute l’après-midi. Son objectif : sensibiliser la population au sort des habitants du bidonville, quelques 300 personnes, dont l’évacuation pourrait intervenir d’ici quelques semaines.
Rappel du contexte. Alors que le terrain, occupé depuis février 2011, avait fait l’objet d’une décision d’évacuation exécutoire en mars 2014, le nouveau directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, avait décidé de ne pas suivre cette décision afin de rechercher des solutions de logement. Interpellé début mai 2015 par le député MRC de la circonscription, Jean-Luc Laurent, sur les conditions de vie sur le terrain et les nuisances pour les riverains, notamment les fumées de brûlage, le patron de l’AP-HP a décidé de demander le concours de la force publique pour faire exécuter le jugement. Le maire PCF de la ville, Philippe Bouyssou, s’est également déclarée d’accord sous réserve qu’un diagnostic social soit bien mené avant, que les élèves scolarisés puissent terminer leur année, et que les familles devant être relogées le soient effectivement. Depuis l’année dernière, une quarantaine de familles (environ 100 adultes et 70 enfants) ont déjà été relogées et une vingtaine de ménages devraient l’être prochainement, dont une dizaine d’ici septembre 2015 dans un village d’insertion, Le village de l’Espoir, réalisé par Emmaüs Habitat avec le concours de l’État et du conseil régional.
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Au milieu des murs de parpaing qui bordent le campement, quelques brèches frayent des entrées en sentier vers ce terrain d’environ 200 mètres de côté, situé en place d’anciens jardins de l’AP-HP (Assistance publique des hôpitaux de Paris) où étaient cultivées les fleurs destinées aux aménagements paysagers des hôpitaux. Variant parties ombragées et terre-pleins poussiéreux, le site accueille des familles de Roumains, Roms et non Roms, depuis quatre ans.
A l’entrée,des hommes sont assis, profitant des zones d’ombre alors que la très forte chaleur vient tout juste de s’abattre sur la capitale. Une femme vient remplir un bidon d’eau à un robinet accolé à un arbre. Par terre, le mélange de poussière et de morceaux d’objets divers est partiellement recouvert de tapis pour faciliter le passage. Autour de la scène dressée dans la partie nord du bidonville, côté Cité Gagarine, quelques stands associatifs ont pris place. A l’entrée de la partie habitation, une jeune femme prépare crêpes et beignets, souriante, sa mère à ses côtés. Elle ne parle pas vraiment Français mais Samia Hamiche, présidente du Raced, l’une des associations qui interviennent auprès des habitants du site, explique qu’elle va être relogée avec mari et enfants mais pas sa mère. “Mais on ne peut pas séparer la cellule familiale. Les solutions doivent intégrer aussi les grands parents”, insiste-t-elle.
Connue de tous les habitants du bidonville, Samia Hamiche fait la visite. Dans ce quartier, vivent les Roms originaires de Dorohoi, ville roumaine proche de la frontière moldave. Ici, ce-sont ceux de Buzau, au sud du pays, à une centaine de kilomètres au nord de Bucarest. Fabriqués de planches et vitres de récup, recouverts de bâches bleues, les baraquements s’alignent plus ou moins. “Les unités familiales, élargies aux fratries et grands parents, sont de taille variable, de 8 à 18 personnes.” Lorsque quelqu’un s’en va, l’emplacement est négocié à un suivant.
“Il y a aussi des Roumains non roms qui sont arrivés ensuite et qui ont démarré l’activité de ferraillage. Maintenant, il y a aussi des Roms qui font de la ferraille lorsqu’ils ont un camion. Cela rapporte un peu plus que faire les poubelles pour revendre sur le marché des biffins de Montreuil. Malgré la levée des restrictions concernant les métiers qui peuvent être exercés par les Roumains et les Bulgares, cela reste très difficile d’exercer en bonne et due forme, car il faut toujours des preuves de résidence.” Fruit de cette activité : une immense décharge dont le nombre de tonnes qui s’amoncellent s’exprime désormais en milliers, au sud du campement. Des gravats s’y accumulent aussi, en provenance de chantiers divers, déposés moyennant un billet.
Entre Roms et non roms, ça se passe. “Il y a même parfois des mariages mixtes, mais cela peut entraîner le bannissement par les familles“, relève Samia Hamiche. Mais les mères sont bien jeunes ? “Oui mais il n’y a pas que chez les Roms qu’il y a de très jeunes mères. Je viens de Normandie et il y a aussi des filles qui sont mères à quinze ou seize ans, on ne les stigmatise pas de la même manière”, défend la militante associative.
Arrivé en France il y a quatre ans, Sanes, 21 ans, sera bientôt père (photo ci-dessous avec sa femme et une nièce). Lui n’a pas envie de rester en famille groupée sur trois générations. “Je voudrais vivre avec ma femme et mon enfant”, témoigne-t-il. Sanes fait partie des habitants qui font les poubelles et vont vendre sur le marché des biffins de Montreuil.
Le tour du bidonville achevé, retour près de la scène, face à la Cité Gagarine. Et avec les habitants de la cité voisine, cela se passe bien ? “Non, c’est compliqué. Certains n’en peuvent plus même si nous avons essayé de nouer des relations au début“, reconnaît Samia. Quelle solution ? “Il ne peut y avoir de solution unique. Pour certaines unités familiales, il faudrait des terrains familiaux, pour d’autres des logements. Le village de l’Espoir est une solution intéressante aussi. L’important est de proposer un réel accompagnement jusqu’à l’intégration, de proposer des cours de Français à proximité et pas dans le département voisin. Surtout, il aurait fallu réagir plus vite. Il aurait été plus facile de proposer des solutions à chacun lorsqu’il y avait moins de monde”, estime la militante associative.
Au 85 avenue rouget de lisle une maison desafectée est squatté par des roms depuis près de 3 mois, voire plus…
Ils ont la télé, ( plusieurs puisque à chaque étage on voit les reflets des images… l eau ( grace a un tuyau dehors) et l electricité. Question: leur fait on payer une taxe d habitation? La redevance?
Et qu en est t il du vol d electricité et d eau?
Nous n allons pas les plaindre car le we c est jour de fête avec hommes en costards et mercedes garées dehors et les plus belles garées dans le grand jardin de la maison. Et barbecue à volonté!
Le jardin est devenu une poubelle géante, comment voulez vous que nous les respections, ne sont ils pas capables de recuperer des bennes ?
Que va faire la mairie de ces Roms là? Les reloger aussi? Leur donner droit comme à Ivry sur seine de loger dans une ancienne gendarmerie, alors que oui il y a aujourd hui en France des personnes qui devraient être prioritaires…?
La communauté Rom la plus pauvre, celle qui vient de la Roumanie – où vivent deux millions de Roms dans un état terrible de marginalisation et pauvreté – est de plus en plus isolée. Dans les pays de l’UE, les familles qui viennent de cette communauté souffrent les abus les plus graves. Elles sont expulsées et persécutées. Elles sont soumises à des menaces, des insultes et de la violence. Groupes racistes, dans certains cas, ont mis le feu aux cabanes et caravanes, et les enquêtes par les autorités n’ont identifié presque jamais les auteurs de ces crimes. Dans les tribunaux, les Roms pauvres n’obtiennent presque jamais le droit à la défense. Les prisons sont pleines de Roms roumains qui, souvent, ne savent même pas les raisons pour lesquelles ont etés condamnés. La plupart des associations ne se soucient pas des Roms marginalisés. Elles cherchent des fonds municipaux, des fonds régionaux, des fonds nationaux, des fonds européens, pour faire leurs événements et obtenir des ressources économiques. Elles cherchent les fonds mis à disposition par les organismes d’influence politique internationale. Les mots «intégration», «anti-racisme» et «justice sociale» ne servent que de vitrines. De cette façon, les institutions internationales n’ont pas la possibilité de connaître l’état réel des Roms, mais elles ne connaissent qu’une partie de cette réalité, communiquée par ceux qui ne sont pas contraints au silence et à une fuite continue. La lutte pour les droits des Roms et des Sintis a eu une déviation grave, qui est à l’origine de nombreuses tragédies humanitaires qui se déroulent dans l’indifference.
la circulaire du 26 août 2012, qui obligeait les autorités à accompagner les démantèlements, en réalisant un diagnostic des populations et en leur proposant des solutions de relogement, “est de moins en moins appliquée” et des expulsions sont menées “dans des conditions absolument épouvantables”
Pendant ce temps, notre engagement se poursuit.
Tous ceux qui connaissent la vie des Roms les plus pauvres (dont beaucoup viennent de la Roumanie) savent comment l’Union européenne est encore sous l’influence des préjugés, la haine, les idéologies qui nient la plus importante et irréfutable vérité humaine: que nous sommes tous égaux.
Réfléchir, faire des choix, peser & agir, accomplir, mais pas foncer! La motivation c’est l’énergie qui nous anime, le moteur de toutes nos actions. L’idéal est de fonctionner dans “le cercle vertueux” Motivation-Action-Réussite : motivé, prêt à soulever des montagnes, énergie positive. Il y a toujours une récompense au bout .Voilà la conséquence de la politique de la “patate chaude” envers les rroms;marginalisés et maltraités à travers les politiques sociales. La mairie dit que c’est à l’état de s’en charger; le département dit que c’est à l’état de se préoccuper du sort des rroms. L’état dit que c’est à l’Europe. L’Europe dit qu’il y a financements via les fonds européens. Les voisins disent qu’ils en ont ras le bol.Tout le monde dort tranquille sauf les rroms. Et on leur colle tellement de stéréotypes et de stigmates. Ils ont remplacé dignement les noirs et rebeux, qui avaient remplacés les ritals, portugais et espagnols.Ainsi va la république.entre beaux discours droit de l’hommiste racisme à peine voilé la social démocratie du Hollandisme abject ; pire que le sarkozisme discriminant et pragmatique.
Quand arrêterez vous vos politiques criminelles de déni de droit? Entre égalité des droits dans les discours, et inégalités de fait dans les pratiques. Application du droit commun aux rroms qui sont des citoyens européens.
Merci de sortir vers le haut ! Merci pour ces photos. Deux enfants viennent de perdre la vie dans deux camps respectifs en 48h ; soyons dignes ; il existe des centaines d’exemples en France où des enfants Romani “s’intègrent” au système scolaire grâce au travail des enseignants ; déplacer en permanence les familles ne crée pas un contexte favorable ici ou ailleurs et les classes de primo-arrivants n’existent pas partout ; fabriquons de l’intelligence collective !
Inscrire les gosses a l’école, ils le font pour la “garderie” gratuite et surtout la domiciliation qui leur donne accès a des “droits”, même si ils n’ont jamais cotisé, contribué a quoique ce soit et que ce ne sera jamais le cas. Générosité aux-frais-des-autres des bonnes “consciences”, laxime judiciaire, (pour que même les maires, généralement frileux, s’en mêlent, c’est que le fléau ne peut plus être dissimulé ou minoré), vous pensez bien que les roms sont ravis. Ils quittent massivement l’Italie ou il n’y a plus rien a gratter (les Italiens ont compris, eux!), mais entre autres “bonheurs”, ils en ramènent de la fausse monnaie: a Nantes ils ont commencé par en changer au Secours Pop, ces grands sensibles!
On espere que tous trouveront une solution et que les enfants iront a l’école, la fête était tres reussie, ci joint quelques photos (photo philippe Zwirn):
https://www.flickr.com/photos/philippemaurice/sets/72157651896088064
Jolies photos. magnifique soleil, complice idéal pour éclairer votre terrain de jeu. Leur photos auraient pu elles m’intéresser, je précise, pas des clichés vers eux, mais par eux. Pour le coup, elles auraient étés une vraie fenêtre sur leur monde, et surtout pas le singement idiot des autochromes d’Albert KHAN. J’ajoute que je ne vois pas le rapport entre la douce caresse solaire de votre ego et la nécessitée qu’on ces gens à venir vivre içi. Malgré toute la tendresse que m’inspire la façon de mimer nos habitudes et nos style vestimentaires des plus jeunes de leur communauté, il me paraît évident que leur énergie, et aussi la notre, doit être déployée à relever le niveau d’éducation et la qualité de vie de leur endroit d’origine, plutôt de de faire grossir les tas de ferrailles, au milieux de caravanes ou les rats pullulent. Mais voila, c’est compliqué, il faut se déplacer, s’investir au delà d’un week-end de beau temps, et faire cela gratuitement, sans retour d’aucune sorte. Alors bien sur c’est plus simple de lâchement se sentir mieux que les autres, en donnant des leçons creuses à coup de photos bidons et de slogans pseudo caritatifs à relent politique.
je crois que vous vous trompez sur les aides : ce sont les églises qui sont très actives en matière d’aide au logement sur ce dossier (Cimade, Fondation Emmaüs..) alors que les politiques se cachent ou sont absents ; mais bon, ne divergeons pas vers l’Afrique, restons Européens et parlons d’Europe. J’appartiens aujourd’hui à une génération de smicards qui cotise pour payer la retraite bien méritée de celles et ceux qui ont cotisé 42 ans ; le système inter-générationnel aura fonctionné sur 3 générations ; à 65 ans il ne restera rien pour moi car ceux qui m’auront précédé auront tout mangé et bien vécu (ou vécu) ; est-ce pour celà que je dois m’arrêter de cotiser ?
2000 milliards de dettes (200 000 000 000€, 1 deux et 11 zéros), c’est la dette de la France… Mais continuons à accueillir toute la misère d’Europe, d’Afrique et du reste du monde. Loger gratuitement toute ces familles, c’est gratuit ? Combien ont-elles cotisées pour avoir droit aux divers soins ? Combien payent-elles pour la scolarisation des enfants ? Payent-elles les transport en commun ? Touchent-elles des allocations ? Quand on sera au même niveau que la Grèce, que l’on sera à la merci de l”Europe et des banques, que l’on aura plus aucuns pouvoirs de décisions et que le robinet s’arrêtera, on pourra remercier la politique de Gauche pour son oeuvre de bienfaisance qui nous auras mis à terre. Continuez comme ça et ne vous étonnez plus des résultats des prochaines élections qui condamne cette politique. Etre un pays du tiers monde, ça sera sympa !
ces commentaires sur les français et les non-français sont abjects ; avant les migrants Romani aujourd’hui, le bidonville de Nanterre ; si les bidonvilles existent c’est justement qu’aucune politique sociale digne de ce nom n’est menée ; pour rappel : ces migrants sont européens et ils ont des droits et des aides de l’Europe pour vivre dignement ; le député maire de la circonscription se doit de répondre au re-logement de ces personnes et n’est pas sans savoir que la Communauté d’Agglomération du Val de Bièvre dans son programme d’Habitat 2009-2014 prévoyait la mise en place de dispositifs pour accueillir et éviter la dérive du bidonville : une ou des aires d’accueil des gens du voyage ; où en est-on concrètement ? D’autre part, les habitants du Kremlin-Bicêtre et le maire lui-même a toujours porté un oeil attentif à la petite marchande de fleurs du Leclerc ; elle a bénéficié d’un programme de logement digne à Orly ; pourquoi attiser la haine quand les sollutions existent ?
Vous êtes prête a payer pour votre générosité? Tant mieux pour vous, souffrez que vos concitoyens soient d’un autre avis. Il y a en France des priorités dont ces populations ne font pas partie (migrants – les vrais-, petits retraités, jeunes, etc…) Quand ces Français là auront de quoi vivre décemment, on s’occupera des roms.
Sans parler de leur délinquance…
il faut arreter de parler de racisme quand on décrit des situations devenues hélas banales, et des maires qui sont souvent obligés d’accueillir des personnes en situations irrégulières , alors que des FRançais, ou des étrangers en FRance depuis longtemps et travaillant n’ont pas accès aux logements .Priorité donnée à ces personnes qui ne travaillent pas, vivent à nos crochets et se foutent de nous. (j’en ai rencontré un qui se vante de partir en vacances en Roumanie grace au maire, alors que le reste du temps , il fait la manche dans une rue piétonne ). Vous dites que des solutions existent, je pense que vous n’etes pas réaliste. On est devenus des vaches à lait , on ne fait que payer avec juste le droit de se taire. Nos impots augmentent pour assister ces personnes qui pour certaines, ne souhaitent pas s’intégrer. Trop c’est trop, j’ai travaillé 42 ans, et ce que j’ai obtenu, c’est grace à mon travail. Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde, car l’avenir de nos enfants et petits enfants est prioritaire.
Jamais de chiffres. Et pour cause, ce sont des dizaines de millions chaque année qui sont dépensés, volatilisés au détriment des Français précaires (vous savez, ces sales racistes qui se préoccupent égoïstement de ce qu’ils vont manger à la fin du mois…). Jamais on ne publie le cout de cette politique par ailleurs dévastatrice…
si les français votaient naturellement a gauche, les ediles idylliques seraient moins prosaïques.
La misère s’industrialise mieux que la classe moyenne…
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